22 août 1875 — Sultakara
Une fois le choc passé, les deux femmes gagnèrent l'hôpital de Sultakara. Grenat était venue l'informer d'une bonne nouvelle. Toutefois, elle n'avait pas voulu lui en dire plus. Elles longèrent les murs blanchis à la chaux de la structure qui, heureusement, n'avait pas souffert de la bataille. En arrivant, Assad les accueillit. Il remercia Grenat d'avoir ramené sa fille avant de déposer un baiser sur le front de celle-ci.
— J'ai une bonne nouvelle, tu sais... Grenat a du t'en parler. Mettons un peu de joie dans nos existences, surtout après tout ce qui s'est passé... ajouta-t-il d'un air sombre.
— Comment va Dame Néalia ? s'enquit Grenat.
— Très mal, mon Dieu, très mal... soupira Assad. Je l'ai dépêchée à Yaqutane avec Aswad, Shems et quelques chevaliers... Oh, elle ne va pas bien du tout...
Le coeur brisé, remis à vif avec le souvenir de Fenrir et de sa pauvre mère, Saphir détourna son regard, honteuse. Cela n'échappa pas à Assad qui s'approcha d'elle. Il se pencha devant son visage.
— J'aurais pu... le sauver... murmura-t-elle. Mais j'ai échoué...
— Tu ne dois pas t'en vouloir, ma chérie, répondit-il, d'un ton avenant. Tu as fait de ton mieux, et tu as comblé plus que nos attentes. C'est grâce à toi si Arkhess s'est enfui, la queue entre les jambes.
Il caressa la joue de cette fière femme qui porterait un jour le flambeau de son royaume. Ému, Assad se dit qu'elle était le trésor le plus cher qu'il n'ait jamais possédé. Plus que jamais, il était sensible à la douleur de Néalia.
— Que voulais-tu nous dire ? demanda-t-elle, désireuse d'échapper à cette pression.
Assad se redressa.
— Amèrius est sauf... Même s'il restera fragile à vie, il devrait s'en remettre.
La princesse soupira de soulagement, sentant un poids se délester de ses épaules alourdies par les mauvaises nouvelles des heures passées. Quand elle avait appris qu'Amèrius avait l'abdomen déchiqueté à cause d'un morceau de glace, elle craignit qu'il ne passe l'arme à gauche, lui aussi.
Soudain, la porte devant laquelle ils se tenaient tous s'ouvrit et laissa sortir...
— Talius ! s'exclama Saphir, stupéfaite.
Les sourcils froncés, elle lui lança un regard noir, n'ayant pas oublié sa perfidie de la dernière fois : qu'il osait encore la toucher du bout des doigts, elle lui donnerait une bonne leçon dont il se souviendrait toute sa vie ! Saphir s'était jurée de ne plus jamais être faible.
— Que faites-vous là ? cracha-t-elle, avec mépris.
— Amèrius était au seuil de la mort, marmonna Assad, tout en criblant son confrère viridian d'un regard peu amène. Je n'avais pas d'autres choix que de lui demander de lui sauver la vie.
— C-ce que j'ai fait, balbutia Talius, toute assurance passée réduite à néant.
— Traître, certes, mais un excellent guérisseur, se permit Grenat. Il ne faut pas le nier.
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Terreur Lunaire - Livre 2 - Geôle Cristallin
FantasyLivre 2 de Terreur Lunaire ! Le premier tome est terminé et disponible sur une autre page ! Les Slames dérobées, la protection de Callisto déchue, les Gemmes Sidérales acquises, la distance entre Lunera et le Coeur Arkhale ne cesse de se raccourci...