Chapitre 012

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- Signorita ?

Rien.

Je vis les morceaux de verre cassés se crisper entre ses doigts. Même à distance, je peux sentir son cœur tambouriner contre sa poitrine. Je peux humer l'odeur de la surprise, mais aussi de la peur à distance. Oui, je peux sentir sa soudaine torture intérieure en ayant suivie le son de ma voix. Et elle se relève aussi lentement qu'une tortue, n'osant pas se retourner.

Je sens que je vais bien m'amuser.

Elle aussi l'a compris. Vu son attitude, elle aussi a compris qu'elle ne se trouve pas au bon endroit. Mais malheureusement pour sa petite personne, elle se trouve dans un endroit où elle ne devait jamais mettre les pieds.

Il ne manquait plus que ça.

- Regardez-moi. Ordonne-je le ton glacial.

Tel un film d'horreur, son film d'horreur, elle se retourne aussi lentement qu'elle ne s'est relevée. Les morceaux de verre vibrant dans ses mains. Et lorsque ses yeux croisent les miens, une rage soudaine envahie tout mon corps.

On dirait que je ne m'amuserais plus ce soir.

Je ne veux pas la voir.

Je ne veux plus la revoir.

Je veux qu'elle disparaisse de ma vue.

De mon champ de vision.

Maintenant.

Et tout de suite.

Elle lâche les morceaux de verre à terre, faisant résonner ces fragments dans la cuisine silencieuse. Seul son souffle apeuré se fait encore entendre. Elle aurait dû prendre ses jambes à son coup, mais elle ne l'a pas fais. Et quelque chose m'intrigue. Le fait que malgré la peur qui se lit dans ses yeux, elle me défit quand même du regard, me faisant clairement comprendre qu'elle n'a pas peur de moi. Bien que son regard en dise le contraire et qu'elle ait effectivement peur de moi.

- Qu'est-ce que vous faîtes ici ?

- Je...je...

- VOUS QUOI ?! Qui vous a permis d'entrer chez moi ?

- Je cherchais juste du travail, pas de quoi être en colère. Dit-elle exaspérée.

En plus, elle a l'audace de me mépriser sous mon toit. Non mais quelle insolente celle-là. Quel culot incroyable surtout !

Finalement je vais peut-être m'amuser ce soir.

Je me mis à rire cyniquement. Un rire qui la glace et pétrifie sur place. Elle frissonne en un tel point que j'aurai pu avoir pitié d'elle, si elle n'était qu'une gamine insouciante. Mais non, c'est une femme qui sait exactement ce qu'elle fait et ce qu'elle dit. Sa gestuelle, ses paroles, tout est calculé et maîtrisé chez elle. Alors la pitié, il n'y en aura pas.

- Vous n'êtes pas Fernanda Rodriguez physiquement. Articule-je en m'approchant dangereusement d'elle. Vous vous êtes faîtes passée pour quelqu'un d'autre et cela s'appelle de l'usurpation d'i-den-ti-té.

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