Chapitre 029

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Agacé par l'effet qu'elle pouvait bien avoir sur moi, je me lève et marche jusqu'à la fenêtre. D'où je pouvais voir le reflet éclatant de la lune. Loin de tout ce monde merdique. J'apporte le verre de whisky à mes lèvres en fixant un point imaginaire dans le vide. Les idées se bousculant dans ma tête, mon cerveau est en surcharge. Je réfléchis trop. Beaucoup trop même.

« On se reverra bientôt nipote »

L'avoir vu elle dans mes cauchemars, m'avait en quelque sorte affecté. Cette sorcière avait provoqué une réaction en moi que je croyais enfermer depuis des années. Cette femme était mon plus grand péché. Ma plus grande terreur et mon plus grand regret. Elle avait réussi à me toucher là où jusque là personne n'avait encore réussi. Mon cœur. Alors que l'avais aimé.

Et dire que j'étais prêt à tout abandonner pour cette poufiasse.

Je balayage rapidement toutes ces pensées et marche jusqu'à la cuisine. Mais quelque chose en particulier attire mon attention : l'insolente n'est plus là. Je regarde partout, mais rien. Peut-être était-elle partie ?

Je reprends mon chemin en direction de la cuisine, mais je m'arrête net en suivant deux voix en train de discuter. Je reconnus celle de l'insolente mais l'homme en revange avec qui elle parlait me rappelait vaguement la voie de quelqu'un que je n'avais pas revu depuis des années, et dont je ne voulais même plus revoir le visage.

- Désolé mais je ne suis pas très doué pour faire la conversation. Dit-il.

Rien qu'à suivre sa sale voie de pervers, je serre les poings, sur le point d'entrer et de lui fracasser sa sale gueule.

- Pas besoin d'essayer de faire la conversation, je n'ai pas envie de parler avec vous. Répondit-elle froidement.

J'esquisse un sourire face à son tac. Pour une fois de ma vie, je suis fière de son insolence. Mais seulement quand elle le faisait à d'autres personnes, pas à moi.

- Bella. . .

- Pitié, ne m'appelez plus jamais Bella.

- Mauvaise humeur on dirait.

- Non, je suis de très, très bonne humeur. Le pb c'est vous.

- Le pb ?

- Problème mais en abrégé.

Oh putain de merde.

Qu'est-ce que j'ai envie de la prendre dans mes bras et de la serrer fort contre moi, là, à l'instant. De l'embrasser et de lui offrir tout le monde à ses pieds. De la faire s'asseoir sur un trône royal comme la reine qu'elle est.

Calme-toi.

Pour une fois qu'une personne remettait correctement cet imbécile de cousin que j'ai, à sa place. Ce cousin là même que je déteste le plus au monde, car il m'a arraché mon premier amour.

Un salopard !

- Ok je vois. . .Sinon. . .je vais me retirer.

- Bonne soirée à vous monsieur !

J'eûs envie de rire. Elle ne cessera jamais de m'étonner cette petite insolente. Mais avant ça, suivant des pas se rapprocher vivement vers la porte, je me cache derrière un rideau quand mon abruti de cousin sort. Je vois sa carrure s'éloigner en direction du salon, et je sors de ma cachette.

Pourquoi m'étais-je caché au juste ? Ce n'est pas comme si j'avais peur de cet idiot après tout.

Parce que tu ne veux pas que cet idiot pense que tu l'espionne sinon il se sentira trop important.

D'un coup théâtral, je fais ma grande apparition dans la pièce. Elle est adossée contre la table centrale, me faisant ainsi dos. Et lorsqu'elle se retourne vers moi, elle lève les yeux au ciel en râlant.

Ok ça commence plutôt bien.

Elle me fait face en me lançant des éclairs de ses jolis yeux. Mais moi je ne prête pas attention à ça, trop occupé à la matter librement et sans gêne. Elle contourne la table et vient se placer en face de moi. Mais tellement elle est minuscule, que je dois baisser la tête pour la confronter du regard.

Et c'est là que ses yeux changèrent. Ils virèrent de la rage au malaise en une fraction de seconde. Peut-être parce qu'elle savait qu'elle avait en face d'elle son héro ?

Oh pitié je m'adore.

- Qu'est-ce que tu veux ?

J'arque un sourcil en esquissant mon plus beau sourire. Sourire qui la fait trésaillir sur place.

- Te voir. . .ma belle.

Elle ouvre légèrement la bouche, surprise par ce petit surnom. J'en profite pour mieux la dévisager de près.

Elle a des boucles parfaites sur la tête, contrairement à toutes les fois où lorsqu'on s'était vu, elle avait les cheveux toujours en pagaille et des boucles négligées. Non, aujourd'hui, elles sont parfaites et lui retombent jusqu'à ses épaules nues à cause des minces cordes qui lui servent de manches.

Oui, des minces cordes, car pourquoi diable a-t-elle laissé entrevoir ses épaules si lisses ?

Ses lèvres. . .

Ses lèvres, contrairement à toutes ces femmes superficielles, sont d'un rose naturel. Avec cette touche de ce que je jaugeai être du brillant à lèvres, car je ne suis en aucun cas une femme pour connaitre ce genre de bêtise, ses lèvres donnent plus envie d'être goûtées et possédées qu'autre chose.

Je laisse librement mes yeux glisser jusqu'à ses pieds. Mademoiselle se scille pas, non, elle reste aussi droite sans me lâcher un moment du regard. Même si je sais parfaitement qu'elle est mal à l'aise. Au point où Je ressens les battements de son cœur à des kilomètres.

Bordel !

J'enfouis mes mains au plus profond des poches de mon pantalon. Pour les calmer de cette envie affreuse de la toucher.

Double bordelle !

- Merci. . . Souffle-t-elle comme une confession.

- De ?

- Tu m'as très bien compris. Je ne vais pas me répéter deux fois.

Elle me contourne pour s'engager vers la porte de sortie. Mais, je l'attrape fermement par le poignet et la plaque contre cette même porte par laquelle elle comptait s'échapper.

Armando qui pète les plombs n°2

Pour des remerciements, ça s'était des remerciements dignes de ce nom ! Que croyait-elle pouvoir faire ? Que pensait-elle que j'étais ? Elle se foutait royalement de ma gueule en me balançant ces mercis à la con. Non je n'allais pas accepter ça, pas du tout. Au lieu même d'être ne serait-ce qu'un peu gratifiante dans sa misérable vie, mademoiselle se permettait de jouer les je-m'en-fou. Alors que j'avais sauvé sa petite vie ?

Tenant fermement ses deux poignets derrière son dos, mon visage presque collé au sien, je sentis sa respiration. Elle a peur et encore une nouvelle fois, mademoiselle a changé de comportement. Cette affaire qu'elle a de passer de la courageuse à l'insolente et en passant par la femme fragile et peureuse me mit en rogne plus qu'autre chose. Et encore une nouvelle fois, elle est tendue. La lueur de ses yeux a subitement viré à la terreur.

Tu ne m'auras pas cette fois ma belle.

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