Chapitre 052

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Gonzallo

— TOURNE À GAUCHE, TOURNE, TOURNE !

Pablo tourna vivement le volant pour prendre la gauche. Les bruits des pneus qui glissaient contre le sol arrivaient jusqu’à nos oreilles. Pablo appuya contre la pédale et il roula en vitesse. Dans une vitesse meurtrière qui aurait pû nous tuer à deux. Merde.

Je me retournai pour me rendre compte que les frères Rolan étaient encore à nos trousses. Ces fumiers nous collaient au cul en accélérant comme nous. Pablo dépassait les quelques voitures en route. La circulation était assez fluide donc il était facile pour nous de rouler comme des fous en doublant des véhicules ou des motos.

—Ils sont encore là ? Me demanda-t-il sans quitter des yeux la route.

—ILS NOUS COLLENT COMME DES GONZESSES CES TYPES !

—LES FUMIERS !

—Je te rappelle que c’est toi qui nous fou dans la merde ! À DROITE, À DROITE, VITE !

Il pivota le volant et en deux temps quatre mouvements, nous voila, roulant sur une route sombre et vide. Un des frères Rolan commença à nous tirer dessus. Et Pablo dû de temps en temps tourner le volant pour éviter ces quelques balles qui nous étaient destinées.

— MERDE !

— FAIT CHIER !

Cette course était palpabre. Mon sang boullonnait dans mes veines et j’avais l’impression que j’allais exploser d’un moment à un autre. Déjà que cette soirée avait complètement été merdique, maintenant à cause de cet abruti de Pablo, on avait les Rolan au cul.

Pablo était mon bras droit dans mon business. Il était toujours avec moi et m’accompagnait en campagne pour rendre une petite visite à mes fritas. Autrement dit, à nos plantations fraiches de coc’. Cela devait faire plus de trois ans déjà que je travaillais avec ce fumier, et pas une seconde je m’ennuyais avec lui. Pour tout dire, on ne s’ennuyait jamais quand on était avec Pablo Spinez.

Il était déjà devenu plus qu’un bras droit ou un employer. Il était devenu mon frère et mon meilleur ami, après Armando mon cuz favori bien-sûr. Mais par contre, Pablo avait le don de nous fourrer dans des situations totalement merdiques. Mais une chose était sûre, c’était qu’on ne risquait jamais de passer une mauvaise journée avec lui.

Néanmoins, il y’avait un petit problème. Il ne s’entendait pas bien avec Armando, toujours là à se comparer sur qui peut le plus gonfler les pectoraux et autres conneries de la sorte. Et sans même s’en rendre compte, les voir se mesurer et se défier eux deux, me faisait bien marrer. Vous imaginez ces deux là en train de se demander tout le temps qui en a le plus dans le froc ? Ils sont tellement débiles quand ils sont comme ça.

Mais il y avait une limite à ne pas franchir. Même si ces deux là ne se supportait pas, ils étaient souvent confrontés à bosser ensemble. Et quand il s’agit de bosser, Pablo devait et doit se réssaisir parce qu’il sait aussi bien que personne, qu’il ne faut pas pousser mon sucre de cousin à bout. De peur de se faire décapiter.

—BORDEL, CHANGE DE VOIE, PUTAIN TOURNE À GAUCHE ! VITE, VITE, VITE !!! Hurlai-je en m’enfonçant dans mon siège.

Il fit ce que je lui demandai de faire et donna un coup de volant pour pivoter à gauche. Il devia pour éviter que ce camion qui fonçait sur nous en klaxonnant, ne nous tue là, maintenant. Quelques instants plus tard, nous nous enfoncions dans les bois et notre véhicule se heurta contre un tronc d’arbre. Ce qui nous fit nous propulser en avant, mais par chance, nous avions attaché nos putain de ceintures.

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