Chapitre 104

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Gênée, je détournai vite le regard avant qu’il ne voit que mes yeux sont devenus tout brillants. Je m’appuyai sur mon coude pour me relever et m’asseoir sur les fesses. Mes jambes repliées en position de yoga. Je ramenai de ma main gauche la couverture jusqu’à ma poitrine. Et ma tête désormais en pagaille, je ramenai mes cheveux en arrière de ma main de libre. Et quand je vis le regard tout étincelant qu’il posa sur moi, j’eus envie de disparaître et de me cacher.

Il se hissa pour s’asseoir en face de moi. Il étala chacune de ses jambes autour de mon corps. M’emprisonnant alors au milieu de lui. Il s’appuya sur les paumes de ses mains pour s’approcher encore plus devant moi. Si près de moi que je sentis son souffle chaud frapper contre mon nez. Tous les muscles de son corps sont contractés et le fait de me dire qu’il n’est qu’en caleçon, me met affreusement mal à l’aise. Et je ne pouvais pas bouger, parce qu’il m’avait paralysé sur place sans s’en rendre compte.

Dans des gestes lents et précis, il coinça ses doigts dans mes cheveux. Il joua avec jusqu’à les tenir de ses deux mains en une queue de cheval misérable. Et moi je me perdis dans ses iris noirs, me demandant comment des yeux pouvaient autant être sombres. Même la petite boule dans sa pupille était à peine visible. Et ce noir m’électrisa, me condamna à ne plus bouger. Merde mais comment comment des yeux pouvaient être aussi noirs ?

Et sans lâcher mes cheveux dont quelques mèches retombèrent devant mon visage, il ramena ma tête devant la sienne. Où il déposa un petit bisou sur mon nez. Et à ce contact, je fermai les yeux pour apprécier l’effet qu’il avait sur moi.

— Dis-moi que tu m’aimes avec tous mes défauts

Oui, je crois que je deviens hypnotisée.

— Dis-le moi…

— Je t’aime avec tes défauts.

Une de ses mains quitta ma chevelure pour mon cou qu’il encadra avec douceur. Et il pencha sa tête sur le côté pour nicher son visage près de ce cou brûlant par son touché. Ce cou dont la veine palpitait à cause du rythme effréné de son putain de touché avait sur moi.

— Tu me fais confiance ?

— Oui…

Il déposa un doux baiser sur mon épaule. Ce qui me fit frémir.

— Jamais je ne le laisserais t’en aller, parce que tu es mienne à moi seule.

— Armando arrête, je ne veux…pas.

Bloqué. Il se stoppa dans tous ses mouvements pour me dévisager avec intérêt. Il posa ses deux mains sur mes joues. M’obligeant à confronter ce regard que je cherche tant à éviter, mais qui parvient toujours à m’avoir. Et ses yeux étaient bizarrement adoucis. Ses yeux ne me jugeaient pas et me promettaient tant de choses auxquelles j’aimerais croire.

— Est-ce que nous pourrions juste dormir ?

— Quoi ? Je t’ai fais mal ?

— Non, non, non ce n’est pas ça. Mais…je veux juste dormir, c’est tout.

— Tu es sûre que ça va ? Depuis plusieurs jours je te trouve pâle, est-ce qu’il y’a quelque chose qui ne va pas ?

— T-Tout va bien, je veux seulement dormir.

Il hocha de la tête, l’air pensif.

— Dormons alors.







__________







— Tu ne veux toujours pas me dire où est-ce qu’on va ?

— Un peu de patience…

— Mais ça fait genre douze minutes qu’on roule. Et puis d’ailleurs comment tu maitrises autant la route ?

— Tu connais le GPS ?

— Ne me prend pas pour une conne.

— Loin de moi cette idée.

Ce matin, Armando ne m’avait pas laissé dormir. À cause de lui, j’avais pris vingt minutes pour me brosser les dents, prendre ma douche, m’apprêter et prendre mon petit déjeuner. Il avait tellement insisté sur le fait que nous devions sortir à temps pour je ne sais quelle raison. Et à cause de lui, je n’avais pas mangé suffisamment. Et qu’est-ce que j’avais faim, merde.

Et maintenant il nous conduisait je ne sais chez qui et où. Tout  ce que je remarque, c’est que vu que nous sommes à Bastos, la personne chez qui on va aller doit sûrement être pleine aux hasses. Parce que ce n’est pas tout le monde qui a la possibilité d’habiter un quartier comme Bastos.

— Ça y est, nous y est.

J’arquai les sourcils en grimaçant.

— Tu n’es sérieusement pas entrain de me répéter une ref de Tiktok non ?

— C’est à cause de Gabriella. C’est elle qui passe son temps à me forcer à faire et regarder des trucs merdiques avec elle.

— Je t’interdis de parler comme ça de ma meilleure amie.

— À moi on ne m’interdit rien du tout.

Il gara la voiture devant une propriété assez grande vue de l’extérieur. Mais ça, il fallait en juger de l’intérieur. Parce que ce portail noir ne me laisse pas vraiment donner mon avis sur la demeure. Donc en même temps, nous descendons du véhicule. Je le contournai et allai me placer à côté d’Armando. Et son expression faciale changea littéralement lorsqu’il me prit par la main. Perplexe, je ne dis rien.

— Je veux que tu gardes ton calme, okay ?

— Armando tu commences vraiment à me faire peur-là.

— Promets-moi de garder ton calme.

— Dis-moi ce qui cloche, qui sommes-nous venus voir ?

— Tout ce que tu as à savoir, c’est que je le fais pour que tu sois libre. Alors promets-moi de garder ton calmer. Et pardonne-moi. S’il te plaît amore.

— Je…je te le promets.

Et il sonna.

Immédiatemment, le portail noir s’ouvrit sur un homme assez jeune, qui porte un chapeau en paille, un jean délavé et un tee-shirt bleu. Il nous sourit en s’écartant. Il nous incita à entrer et Armando me guida jusqu’à l’intérieur. J’aurais pû passer une éternité à décrire et analyser ce jardin bien entretenu, mais la situation dans laquelle je me trouve actuellement ne me permet pas d’admirer autour de moi.

— Monsieur vous attend à l’intérieur. Nous signale l’homme au chapeau de paille.

Nous montons ces quatres marches et nous nous stoppons devant cette porte noire. Sans retenu, il toqua trois fois. Et je sentis son emprise sur ma main se resserrer, ce qui me laissa perplexe et totalement perdue. Parce qu’Armando je le connais déjà assez pour dire qu’il est tendu. Oui, il tendu est le simple fait qu’il me presse les doigts me le confirme.

Et lorsque la porte la porte s’ouvrit, je compris pourquoi il avait l’air aussi tendu.

Parce qu’il venait de réveiller en moi, ce sentiment de peur et de proie que j’ai toujours ressentis depuis toujours.

Voir son visage avait réveillé les pires souffrances que j’avais au plus profond de moi. Et dont l’homme à mes côtés avait réussis à les guérir.

Voir son visage, m’avait immédiatemment procuré du dégoût, mais aussi de la haine. Parce que oui, je le hais pour tout ce qu’il m’a fait. Je le hais pour m’avoir traité comme de la merde et de m’avoir marquée à vie. Je le hais pour toutes ces journées et soirées que j’ai passé à ses côtés à servir de tam-tam.






Oui, je le hais…






Alfred.




— Entrez donc, je vous attendais.










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