Chapitre 034

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Il m'arrête d'un geste protecteur la main droite et m'entraîne jusqu'à l'endroit où sa moto est garée. Mais moi je ne pouvais pas marcher aussi vite, et encore moins avec ces chaussures qui commençaient à me serrer les pieds.

Comme ayant lu dans mes pensées, pour la seconde fois d'affilée, il cesse de marcher puis se baisse vers mes pieds et retire mes escarpins. Je le laisse faire car je voulais moi aussi les enlever depuis longtemps.

Lorsque je sens mes pieds libres, je pousse un soupire de satisfaction avant de prendre les escarpins qu'il me tend. Il reprend possession de ma main, en continuant de me diriger comme une gosse. Dans un silence aussi stressant que dangereux.

Arrivés à la hauteur de Kintil, je remarque au loin, une voiture noire avec des vitres fumées qui est garée de l'autre côté de la route. Et elle n'était pas là tout à l'heure. Mon angoisse remonte alors de vive allure et je commence à avoir peur pour ma vie.

Quand est-ce que cette situation a-t-elle virée de l'anniversaire de ma copine à une surveillance rapprochée ?

Le monstre vit aussi la voiture en question mais ne dit rien. Il se contenta de prendre place sur son bijou avant de m'ordonner de grimper et de bien m'accrocher à lui, car la nuit pourrait être agitée. Une fois installés, il fait ronronner les moteurs et démarre en trompe. Le serrant de toutes mes forces, je ne voulais pas avoir de mauvaises pensées.

Le monstre roule tellement vite et à une vitesse meurtrière que je pensais que je vivais les derniers instants de ma vie sur terre. Il est tendu et pour la première fois, je pouvais voir Armando Rivera en alerte. Il roule à grande vitesse, ne se contrôlant presque plus. Et je voulais lui demander ce qui se passait car j'avais besoin d'explications, mais ce n'était nullement pas le moment. Et c'est lorsque je tourne ma tête et vois que la même voiture de tout à l'heure, nous poursuit, elle aussi accélérant à une vitesse folle, que je compris pourquoi le psychopathe roulait si rapidement. En fait, il cherchait à les semer, prenant des raccourcis de part et d'autre.

Et moi qui voulais juste profiter de l'anniversaire de ma meilleure amie, me voici qui suis embarquée dans une course poursuite avec son frère.

J'espère que c'est un rêve.

La voiture aux vitres fumées essaya de nous doubler par la gauche, mais le monstre se plaça devant lui. L'empêchant ainsi de nous dépasser. Il voulu refaire le même geste mais cette fois-ci par la droite, et encore une fois, le monstre l'en empêcha.

Pitié que quelqu'un me dise ce qui se passe !

Il tourne à gauche, nous engoufrant alors dans un couloir étroit où le véhicule ne peut en aucun cas passer. Puis il longe le long de la route sombre et déserte. Une route que je ne reconnaissais même pas.

Allait-il me tuer dans un endroit où personne ne viendra jamais me chercher ?

Ah, je ne voulais même pas penser à une chose pareille.

Il continue à rouler à vive allure en direction d'un grand portail noir. Plus grand et gigantesque que sa part. On aurait dit une sorte de prison qui est protégée 24h par des hommes armés jusqu'aux dents. Lorsqu'il se gare devant le grand portail, une sorte de tablette électronique sort du mur. On aurait dit que je me trouvais dans un film d'espionnage.

Putain mais qu'est-ce qui se passe ?

Il dépose son pouce sur l'engin avant que celle-ci ne disparaisse dans ce même mur, et que le portail s'ouvre dans un bruit à faire trembler tous mes sens. Il redémarre Kintil puis longe l'allée, toujours en filant, avant de se garer devant ce que je jauge être un entrepôt ?

- Descends. M'ordonne-t-il durement.

Je m'exécute et il fait de même.

- Suis-moi.

- Où sommes-nous ?

- Ne pose pas de questions et contente-toi d'obeïr.

Je le suis, pieds-nus, vers ce que je me disais être l'entrée principal ? Mais non, il appuie sur un bouton et l'ascenseur, que je n'avais pas du tout vu au départ, s'ouvrit. Il entre à l'intérieur de celle-ci, suivie de moi. Il clique de nouveau sur un mystérieux bouton, puis les portes se referment. Je sentais comme-ci on descendait et mon estomac ne noua.

Étais-je donc vraiment en train de vivre les derniers instants de ma vie ?

Allais-je vraiment mourir sans avoir reçu ce foutu message qui me dirait que j'avais passé la première étape à propos du concours d'écriture ?

Était-ce donc me vie ainsi ?

L'homme à mes côtés resta silencieux et tendu. Ses yeux ne trahissent aucunes émotions quelconques mais moi je pu en quelques sortes ressentir de l'inquiétude émanée de lui. Et une fois que la porte de ce foutu ascenseur s'ouvrent et que nous sortons en même temps, je faillis perdre définitivement la tête.

On se trouve dans une pièce sombre et sans vie. Et lorsque le monstre allume la lumière, je remarque qu'on se trouve dans un stand de tirs.

Un putain de stand de tirs !

Qu'est-ce qu'on fait là ? Et comment connait-il cet endroit ? À moins qu'il ne soit un. . .criminel recherché par la police ? Le FBI ? La DEA ? Ou bien qu'il soit un policier ?

Des armes et des armes. Encore et encore des armes. Rien que la vue de ces objets me pétrifie sur place, m'empêchant de faire un pas de plus. Mais avant que j'eus le temps d'asséner ce psychopathe des tas de questions qui envahissent mon esprit, je sens comme un mouchoir imprégné de liquide infecte me chatouiller le nez.

- Fait de beaux rêves, ma belle.

Et ce n'est que quelques secondes après, que je me rendis compte qu'Armando était en train d'essayer de m'endormir en me faisant sentir de force, une substance qui me donne plus envie de fermer les yeux et de me plonger au pays des merveilles qu'autre chose.

Dans les bras de Morphée.

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