Chapitre 017

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À bord de ma moto d'un rouge sanglant et mon casque ajusté sur ma tête, je quittai la demeure en faisant ronronner les moteurs. Et ce fût sans grande surprise que je roulai à grande vitesse sur la route. Esquivant des voitures ou en les doublant à une vitesse folle et meurtrière.

Toutes ces sensations que je ressens à l'instant sont démentielles. Je me sens comme revivre. Je me sens comme un petit oiseau qui fait son putain de nid.
Cette montée d'adrénaline qui coule dans mes veines est fringante. J'aime ce que je vis. J'aime ce que je fais. Pouvoir rouler à une vitesse folle, sans se préoccuper de ce qui se passe autour de moi. Si je peux mourir ou pas. Tout cela n'a pas d'importance. Je vis juste le moment présent et rien d'autre. Je me libère juste et rien d'autre. Je profite juste de ce que j'aime faire le plus au monde rien d'autre.

Arrivé enfin à destination, je garai ma moto sur le trottoir. Je marchai assez lentement en m'aventurant dans ce parc, perdu dans mes pensées. J'observai autour de moi et vis des personnes très heureuses. Des familles, des amis, des couples. Tous semblent profiter de la vie à fond.

Sans se soucier de leurs problèmes. Sans se soucier de ce qui se passe autour d'eux. Ils profitaient juste de leurs moments ensemble.

Chose que j'aurais aimé faire avec ma mère.

Qu'est-ce que j'aurais tout donné pour revoir encore une seule fois ma mère en vie. J'aurai donné corps et âme pour que ce drame qui avait touché ma famille, s'efface à tout jamais. Mais malheureusement c'était entrer dans nos têtes. Tout ces souvenirs, ces regrets, ces pleurs. Toute cette souffrance d'avoir perdu un être Cher. Toute cette douleur enfouis au plus profond de nous les enfants Rivera.

À cause d'une seule personne.

Cette personne-là même qui nous a arraché l'être le plus cher dans notre vie.

« On se reverra bientôt Armando »

Cette petite phrase écrite sur un bout de papier que j'avais aperçue près du corps sans vie de ma mère. Cette petite phrase qui me hante tous les soirs. Cette phrase qui me met hors de moi. Cette petite phrase qui me met tout simplement en rogne dès qu'on évoque le prénom de ma défunte mère.

Rosa Enderson.

Et le jour où j'aurai l'enfoiré qui a tué ma mère en face de moi, je me chargerais personnellement de lui régler son compte. Et de lui faire regretter chaque seconde de sa misérable vie sur terre. Je le torturerais et il me suppliera de ne pas lui faire du mal. De ne pas lui prendre sa petite vie de merde. Il me demandera pardon et tellement je vais faire de sa vie un enfer, qu'il me demandera à genoux de lui ôter la vie. Oui car tout ce que je réserve pour ce fligio si puttana est bien pire que la mort.

Je marchai jusqu'au bord du lac où je ramassai un caillou à terre pour le propulser aussi loin que possible dans l'eau.

Qu'est-ce que j'avais cette rage en moi. Cette rage que je contiens depuis vingt ans dans mon cœur aussi sombre que les abysses des ténèbres. Je voulais la déverser sur quelqu'un. Il fallait que cette rage sorte de ma poitrine. Je devais à tout prix me lâcher et me libérer de ce poids. Je devais extirper toute cette rancoeur de moi, de mes entrailles, de mon esprit. Mais je restai calme, à observer le lac.

À observer les canards nager sur la surface comme un putain de gosse.

Car je suis forgé contre tout depuis bien longtemps.

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