Chapitre 040

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Armando

Juillet.

Assis derrière mon bureau en train d’épulcher tous ces documents de merde, je reçois un appel de ma cher Gabriella. Je referme le document et le range en vitesse dans l’armoire sous mon bureau. Je décroche mon portable en râlant d’agacement.

D’un parce qu’elle me téléphone très tôt. Et de deux parce qu’elle me casse les couilles dès le matin.

Buongiorno !  Lance-t-elle joyeusement.

— Qu’est-ce que tu veux ? Je suis très occupé.

— À 04 heures du matin ?

— Je suis occupé à toute heure. Pourquoi tu m’appelles ?

— J’ai…j’ai un service à te demander.

— Lequel ?

— Est-ce que tu…tu…

— Parle !

— Est-ce que tu peux venir rester avec Elisabeth, le temps que je finisse mon stage de stylisme ? Demande-t-elle d’une voie toute innocente. Ça ne dure que quatre mois…

— Pause !

Sous le coup du choc, je me lève brusquement en ne manquant pas de renverser mon café par terre. Je jure entre mes dents en essayant de nettoyer le liquide éparpillé partout avec une de mes chemises posées sur le canapé. Le portable toujours collé à l’oreille, je sentis que j’allais exploser.

Comment peux-t-elle me demander de m’occuper de cette fille alors qu’elle sait quel est mon travail ? Oui, parce qu'hier quand Gabriella est venu à la réunion, nous nous étions tous mis d’accord pour qu’elle raconte tout à cette fille là.

Tous sauf moi.

Elle nous présentait ses éloges comme quoi elle était digne de confiance et blablabla. Mais je m’en tapais carrémment. Je ne voulais pas que cette gamine sache notre vraie vie et nos affaires. Non seulement parce qu’elle ne faisait pas partie de la famille, mais aussi…parce que c’est comme ça, point barre.

Et en plus, je ne l’avais pas revu depuis un jour. Et si je pouvais même ne plus jamais à devoir la croiser sur ma route, ça me ferait des vacances. Mais non, il faut toujours qu’on se rencontre, et ce peu importe les circonstances.

Qu’est-ce qui m’avait même pris de lui proposer une balade à moto ce soir-là ? Maintenant non seulement cet imbécile l’avait vu, mais en plus sa vie est désormais en danger.

De pire en pire.

Et maintenant Gabi veux m’employer comme nounou ? Non mais je rêve !

— Hors de question. Dis-je catégorique.

— Allez Armand, ce n’est que quatre mois…

— J’ai dis non !

Je l’entendis souffler de l’autre côté de l’appareil.

Que pensait-elle ? Que j’allais accourir pour prendre soin de sa petite protégée en la serrant fort dans mes bras ? Non mais, avais-je l’air d’une nounou ? Je tuais des gens moi, je ne jouais pas au baby-sitter.

— Armando je t’en prie…

— Non.

— Fait le pour moi please

— Non.

— Mais elle ne peut pas rester seule ! S’horrifie-t-elle.

— Je crois qu’elle est assez  grande pour rester seule dans un grand appartement.

— Tu ne comprends pas…

Je sortis de mon bureau pour aller au salon. Aujourd’hui je n’avais rien à faire, donc j’étais en quelques sortes en congé. Mais les congés ne durent jamais pour moi.

Viriginia me demanda à voie basse si je désirais quelque chose, mais je lui indiquai rapidement que j’étais au téléphone. Elle s’éclipsa alors, me laissant seul au salon. Discutant avec une cinglée de l’autre côté du téléphone.

— Qu’est-ce que je ne comprends pas ? Demandai-je sèchement. Qu’une femme qui a déjà atteint la vingtaine, a peur de rester seule ? Non mais tu te moques de moi ? J’ai l’air d’une nounou avec deux couettes sur la tête et prêt à consoler une peureuse ?

— Tu es vraiment…vraiment con.

— Répète.

Je l’entendis claquer une porte en marchant vers plus de bruit. Elle semblait entourée d’un brouhaha sans nom. Signe qu’elle se trouvait soit dehors…soit dehors.

— Écoute Armand, je n’ai pas vraiment le temps de tout t’expliquer. J’ai un avion à prendre dans deux heures et là je suis en route pour l’aéroport… Et je ne te demande qu’une seule chose : va rester avec elle.

Je place mon pouce et mon index sur mes deux yeux pour les appuyer légèrement, las et exaspéré par ma sœur. En d’autre terme, elle m’avait déjà piégé car elle se dirigeait à l’instant vers ce maudit aéroport.

Quand elle nous avait parlé de ce stage en France, je pensais que c’était une blague, comme tout le reste de la famille d’ailleurs. Mais non, mademoiselle était belle et bien engagée dans son délire. Ou plutôt son rêve. Si coudre et créer des vêtements la rendait heureuse, alors comment serais-je en mesure de la priver de ses rêves ? Je savais trop ce que ça faisait d’être privé de son plus grand rêve, alors je ne le lui souhaitais pas de vivre la même chose que moi.

Et dire que je voulais être footballeur…

— Pourquoi ne pas le demander à quelqu’un d’autre ?

— Mais parce qu’elle ne connait personne ici ! Tu ne m’écoutes jamais quand je te parle ?

— Si, si… Dis-je en levant les yeux au ciel.

— Armando je t’en prie, va lui tenir compagnie. Je ne peux pas encore te dire le pourquoi mais, elle ne doit pas rester seule…Pitié.

— Elle a peur de voir un fantôme ?

— Arrête, c’est…bien plus compliqué que…ça. Alors je t’en prie accepte.

Silence.

— S’il te plaît…

— Ah c’est bon j’accepte ! Mais dans quatre mois tu te ramènes ici. La menaçai-je sérieusement.

— Ouais…Merci…Bon je te laisse, à plus.

Elle raccrocha.




















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Maintenant on sait qui était en face de notre Elisa 😭

Aïe Gabi baby!

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Kiss !!

😘

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