Chapitre 030

219 17 0
                                    


Je m'approche encore plus près de son visage. De telle sorte à ce que si l'un d'entre nous ouvre la bouche, on risquerait de s'embrasser. Et oui, je joue avec elle et j'aime ça. Qu'on ait peur de moi, qu'on me craigne. Et si pour ça je devais à chaque fois la tenir par les poignets pour qu'elle ferme sa petite bouche de fille sans limite, je le ferai.

Mes yeux s'attardent sur ses lèvres que je fixe longuement avant de planter mes iris noirs en elle.

- Je t'ai peut-être sauvé de ce pervers. Mais si tu continues à m'énerver comme tu le fais si bien, crois-moi quand je te dis que je terminerai ce qu'il n'a pas pu finir. Dis-je d'un ton froid.

Et pour la toute première fois, elle baisse le regard, fixant le sol. Elle commence à trembler, mais moi il est hors de question que j'arrête aussi vite ce que j'ai commencé non ?

Et si on s'amusait un peu ?

Sans même le savoir, elle venait de réveiller de vieux démons qui étaient cachés au plus profond de mon âme depuis des années. Et ce n'était en rien un bon signe.

De mon autre main libre, je trace la courbe de ses hanches en remontant lentement jusqu'à son cou. Ressentir son corps se cambrer et sa respiration saccadée me procure des sensations que je m'étais promis de ne plus jamais avoir. Et de ne plus jamais recommencer.

- On ne dit plus rien ?

- Ne fait pas ça, s'il. . .s'il te plaît. . .

- Faire quoi ?

J'entoure son cou de ma main où j'y abaisse mon visage pour et y déposer un chaste baiser. À mon contact, elle essaye de se défaire de mon emprise violemment, mais je la retiens de plus ferme.

Elle sent bon.

La fraîche ?

Je respire dans son cou, inspirant et expirant son odeur envoûtante puis y dépose un second baiser chaste. Ça me rend fou. Elle et sa gueule qu'elle ne sait pas fermer me rendent fou. Tout me rend fou.

- Ne fait pas ça. . . Supplit-elle la voie tremblante.

Lorsque j'enlève enfin mon visage de son cou à contre cœur, je vois qu'elle sanglote, les yeux clos. Quelque chose alors au fond de moi se brise, comme un bon coup de fouet pour me ramener à la réalité.

Que suis-je entrain de faire ?

Je relâche son cou, ainsi que ses poignets et recule brusquement d'elle. Comme si le simple contact avec sa peau m'avait procuré une décharge électrique. À peine je l'avais relâché, à peine elle avait ouvert la porte et s'était enfuie. Je fis alors les cents pas dans la pièce en passant mes mains brûlantes par son touché, sur mon visage et dans mes cheveux.

Putain, qu'est-ce que tu as fais ?

Pris par une colère soudaine à cause de ce qu'elle avait encore une nouvelle fois éveillé chez moi, même morte, je frappe contre la chaise en bois et celle-ci se brise automatiquement.

Quelle pétasse d'Olivia.

Je pousse des jurons envers moi-même et envers tous.

Oui, je me haïssais. Je me haïssais parce que mes vieux démons avaient refait surface et parce que je n'avais pas pu les contrôler. Je n'étais qu'un idiot comme Raphaël. Un sombre idiot.

J'ouvre la porte pour sortir, mais mon père apparaît en face de moi. Le visage aussi dur et fermé qu'une pierre. Je compris alors que quelque chose était sur le point de se passer. Il pénètre dans la cuisine en prenant le soin de refermer derrière lui. Il jette un rapide coup d'œil au débris de bois étalés au sol avant de se poster en face de moi, la carrure aussi droite qu'un arbre.

- Il faut qu'on parle Armand.

- Je t'écoute. Dis-je en croisant les bras sur mon torse.

- Tu vois les hommes avec lesquels tu m'as vu discuté tout à l'heure là non ?

- Oui ?

- L'homme asiatique qui était avec moi, tu l'as vu non ?

- Viens en aux faits papa.

Il croise ses bras derrière son dos.

- Yamin Sayonogoki, mon vieil ami.

- Tes vieux amis ne m'intéressent en rien papa.

- Tais-toi et écoute d'abord.

Quel emmerdeur.

C'est l'ancien membre de la mafia japonaise. Les Yakuzas. Et il a besoin de mon aide aujourd'hui parce que j'ai une dette envers lui qui date de très longues années.

- Quel genre de dette ?

- Ça par contre, ne te regarde pas.

- J'essaie juste de voir plus clair dans cette situation et le pourquoi tu me parles subitement de ce type.

- Je t'ai convié sur une nouvelle mission. Un homme à abattre.

Je pousse un soupire et je tiens l'arrête de mon nez.

Mais qu'est-ce que j'en ai marre de toutes ces missions et de toutes ces personnes que je dois constamment abattre ! J'aurai tellement souhaité être à la place de Raphaël ou de Gonzallo, comme ça au moins, je n'aurai pas à buter à chaque seconde une personne.

La vérité est que bien que je tue de sang froid, je n'aime pas avoir du sang sur les mains. Mais ça mon père s'en fou royalement. Pour lui, tout d qui compte c'est qu'on exécute à brillo ce pour quoi il nous interpelle toujours.

Un père qui s'en fiche des peurs de ses enfants n'est pas un père aimant.

- Qui ?

- Lukas Smith, un américain qui vit à Los Angeles, aux États-Unis.

- Et qui est ce Lukas Smith ?

- Je ne connais pas très bien les détails, mais tout ce que je sais, c'est que tu dois l'abattre.

- Donc, je vais devoir voyager en Amérique ?

- Oui, mais pas maintenant. Dans deux mois pour être précis.

- Okay, je le tuerai dans deux mois. Soupire-je las. C'est toi qui commande après tout, boss.

- Je te donnerai plus de détails sur cette affaire dans les semaines à venir.

Et sur ce, il ressort comme un fantôme.

DARK SIDE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant