Des tas de questions firent leur apparition dans mon esprit.Où est-ce qu’il veut qu’on aille ?
Pourquoi ?
Et ce ton autoritaire était-il vraiment nécessaire ?
Il aurait pu me prévenir gentiment qu’il voulait qu’on sorte, mais il préférait me l’imposer. Me rendre en esclave qui lui obeïerait au doigt et à la lettre.
Mais il y’a une chose qu’il ignore à mon compte, c’est que je déteste qu’on me donne des ordres.
Je vais rapidement me changer pour me vêtir d’une longue robe à longues manches de couleur bleue, avant de sortir de l’appart’ et de le retrouver dans le hall. Je salue vaguement Gréguoire d’un hochement de tête, puis sors de l’hôtel. Je vois au loin monsieur qui téléphone.
Encore.
À croire que toute sa vie était basée sur son portable, et que sans ça, il pourrait mourir.
Ironie du sort quand on connait son métier.
Je m’approche de lui en resserrant mon petit sac à main contre ma poitrine. Lorsqu’il remarque enfin ma présence, il raccroche en prononçant quelques mots en italien que je ne comprenais évidemment pas. Il m’ordonne de monter dans la voiture et comme la bonne petite fille que je suis, j’optempère. Pour être vraie, je ne voulais pas faire monter les nerfs de ce type en rogne à 09 heures du matin.
Il s’installe au volant dans un silence froid et distant. À quelques reprises, je me mis à lui jeter des regards furtifs car une question brûlait mes lèvres. Mais je ne voulais pas me risquer à la poser sous peine de mort subite. Mais il fallait à tout prix que je le sache, donc je pris un ton faussement calme avant de lui demander :
— Où…est-ce qu’on va ?
Il met les moteurs en marche sans m’accorder un seul regard. Lorsqu’il attache sa ceinture de sécurité, il lâche d’un ton vide :
— Acheter le dîner de ce soir.
J’hoche de la tête avant de moi aussi attacher ma ceinture de sécurité. Il quitte le parking de l’hôtel pour s’engager sur la route. Je colle mon front sur la vitre, en esperant vivement que les autres jours de notre supposée cohabitation ensemble se passeront mieux que ça.
***
Durant tout le trajet, aucunes paroles n’avaient été changées. Lui il conduisait, et moi je restais calme dans mon coin. Tout ce silence était pesant pour moi qui avait l’habitude de beaucoup bavarder. Mais ça je le faisais avec Gabi. D’ailleurs, je ne l’avais pas appelé depuis son départ soudain. Je me disais qu’elle se trouvait probablement dans l’avion à l’heure actuelle, et que dans un avion il fallait toujours soit éteindre son portable, soit le mettre sur mode avion.
Moi mon voyage du Cameroun pour l’Italie avait duré des heures. Et tellement ça avait duré que je m’étais demandée si c’était toujours en Italie que je partais ou bien sûr Mars. Mais lorsque mes pieds avaient touché le sol italien et que j’avais pu sentir le bon goût de la liberté temporaire, je m’étais alors dis que peut-être je pouvais vraiment reprendre à zero.
Loin d’Alfred, loin de mon père et de sa famille, loin de ma ville natale, loin de mon pays.
Et ce jour là lorsque j’avais vu Gabi descendre de ce taxi, mon cœur avait fait un bond dans ma cage thoracique.
Ça faisait des années que je parlais avec Gabi par Instagram et jamais nous ne nous étions vues en face. Elle en Europe, moi en Afrique.
Et tout ceci avait commencé à cause de ma fabuleuse mère, car c’était elle qui m’avait incité à être au moins sur les réseaux sociaux si je ne pouvais pas avoir d’ami. Car, je n’avais jamais vraiment eu d’ami, non, la solitude avait toujours fait partie de mon être et elle était déjà devenue comme mon reflet.
Alors, je m’étais inscrite sur Instagram encore abregé « IG », et c’est là que j’avais fais la connaissance de Gabi. Évidemment, j’avais 0 followers, donc sous le coup de la lassitude qu’autre chose, je me souviens que j’avais écris en bio quelque chose comme : « Salut, moi c’est Elisabeth et je n’ai aucun ami. donc, celui qui veut être mon ami doit savoir avant tout que je déteste être sociable », et j’avais laissé cette phrase complètement débile et triste sur mon profil.
Sans photo de profil, sans publication, mais juste avec un nom de compte sans vie intitulé « Elisabeth_. » Et après, j’avais commencé à scroller des comptes comme une enquêteuse. J’avais d’ailleurs visité quelques comptes des gens de mon quartier et de mon école avant que je ne l’arrête après la mort de ma mère bien-sûr.
Et c’était là que j’avais reçu une notification me disant qu’un compte souhaitait m’envoyer un message. Alors, j’étais allée dans mes DM et avait vu un message d’une certaine « Gabi._.RVR ». Je crois que ce jour là elle m’avait écrit quelque chose comme « Salut, moi aussi je déteste être sociable mais j’essayerais bien avec toi. Histoire d’être ta toute première amie 😁 ».
Puis j’avais accepté son invitation et tout était parti très vite.
On parlait beaucoup et son sens de l’humour me faisait rire et me mettait à l’aise. Même à travers un portable, elle avait réussi à me mettre à l’aise que mon propre environnement de vie. Alors, des années s’écroulaient et on continuait à toujours bien se parler. Jusqu’à ce qu’elle devienne ma meilleure amie.
Mais il y’avait néanmoins un problème : la distance. Parce que oui, elle avait joué un rôle crucial dans cette amitié virtuelle. Mais à un moment, elle m’avait promis qu’un jour on allait se voir et que s’il le fallait, elle allait venir me rendre visite au Cameroun.
Alors quand je l’avais vu sortir de ce taxi toute souriante, je l’avais tellement serré si fort qu’elle s’était même étouffée. J'avais alors vu à quel point elle était carrément belle et si différente de moi. Et ce sentiment s’était même emplifié quand j’avais vu le superbe appartement où elle vivait. C’était si luxueux et tant différent de chez moi.
Alfred était très riche oui, et on vivait dans une grande maison spacieuse et bien amenagée oui, mais son mode de vie à elle dépassait de loin celui de mon stupide de mari.
Pour vu qu’il ne soit pas mort.
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Enfin vous connaissez comment cette amitié entre Gabriella et Elisabeth s'est créée !
Alors j'attends vos commentaires et n'oubliez pas de voter 🌟
😘
Kiss !!!
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DARK SIDE
RomanceElle ? Maltraitée à son adolescence, elle avait été marquée à vie. Aujourd'hui, elle fuyait son passé qui ne cessait de la suivre comme son ombre, pour se reconstruire un avenir loin de sa prison. Elisabeth Nguidjol. Lui ? Tueur à gages au cœur auss...