Chapitre 102

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Je sortis de ma rêverie en tournant la tête vers cette voix. Cette voix d’homme. Un homme plutôt jeune, au teint chocolat et très grand de taille qui porte un tee-shirt bleu du supermarché. Signe qu’il travaille ici.

— Oui, oui, ça va.

Je fermai le robinet et tirai une serviette en papier pour m’essuyer les mains.

— Vous êtes sûre que ça va ? Insiste-t-il en me dévisageant.

— Oui, il n’y a rien.

Je jetai la serviette mouillée dans la poubelle et sors des toilettes pour femmes. Non, j’essaie de sortir, parce qu’il m’a contourné pour se placer devant moi. Je me suis brusquement stoppée en fronçant les sourcils. Ne comprenant pas son problème à celui-là.

— Vous n’avez pas besoin de me mentir, je veux juste savoir si vous allez bien ou pas.

— Et moi je vous ais dis que je vais bien, merci. Et maintenant poussez-vous, je souhaite sortir !

Il inclina de la tête et se dégagea pour se mettre sur le côté. Je lui jetai un regard furtif et emboitai alors le pas en voulant sortir. Mais il se repositionna une nouvelle fois devant l’entrée. M’affichant un sourire moqueur et les yeux brillants de malice. Il passa sa langue sur ses lèvres en me regardant d’un œil pervers. Geste qui me fit grimacer de dégoût.

— Vous ne pensiez quand-même pas que j’allais vous laisser vous en allez alors qu’on vient à peine de faire connaissance non ?

— Laissez-moi m’en aller sinon je vais crier. Le menaçai-je.

Il émit un rire cynique qui me crispa sur place. Sans me lâcher des iris, il referma la porte derrière lui. Mes yeux divaguèrent entre cette porte et ses yeux pervers. Et je sentis tous les muscles de mon corps se comprimer lorsqu’il m’attrapa fermement la taille d’une main pour me ramener à lui. Mais je le repoussai brutalement en arrière, mais il ne se décolla pas de moi, emprisonnant mes poignets derrière mon dos d’une main. Et de son autre main, il encadra ma mâchoire et commença à la presser au point où je sentis mes dents se serrer entre elles.

— Je n’aime pas beaucoup quand une femme me repousse chérie.

— Je vous jure que je vais crier.

— Allez-y, on verra bien qui viendra. Avant de venir ici, j’ai installé un panneau plus loin qui indique que des travaux sont faits dans les toilettes, donc vous comprenez alors que nous sommes seuls non chérie ?

Je reprimai un vomissement et fermai les yeux lorsqu’il me fit un bisou sur la joue droite. Parce que comme j’ai l’habitude de le faire, je ferme les yeux pour ne pas me concentrer sur la douleur. Pour ne pas me dire qu’il risque probablement de me…violer dans cette salle, toute seule, rien que lui et moi. J’avais déjà échappé à un possible viol il y’a des mois. Parce qu’Armando m’avait sauvé. Mais à présent, je doute qu’il me vienne en aide. Je redoute tant de choses…

— Ne faîte pas ça je vous prie. Le suppliai-je d’une voix brisée.

— Mais je ne te veux pas de mal, je veux juste te faire du bien.

Et il colla ses lèvres aux miennes dans un baiser forcé. Rien de doux, juste un baiser douleureux et pertubant.  Il me fit très mal et il essaya de forcer l’entrée de sa langue. Et au bout d’une lutte, sa langue trouva enfin la mienne. Mais hors de question que je laisse cet abruti faire de moi ce qu’il veut. Je ne compte pas me laisser faire, parce qu’avant tout, il faut se battre. Toujours se battre pour pouvoir s’en sortir.

Donc, j’enfonçai mes dents dans sa langue visqueuse et il s’écarta vivement de moi en criant et gémissant de douleur.

— Espèce de salope !

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