Chapitre 041

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Je m’adosse sur le canapé en réfléchissant à toutes ces merdes que je dois porter sur mes épaules.

Mais putain, pourquoi les choses chiantes m’arrivent toujours à moi ?

Et je suis censé faire comment si je dois aller liquider une personne alors que madame a peur de rester toute seule ?

Bordel !

Virginia revient et me tend un verre d’eau. Un verre que je bois d’une treinte car j’en avais vraiment besoin. Rester quatre mois enfermé dans l’appart’ de ma sœur avec une fille qui ne sait pas tenir sans langue ?

La chance !

— Préparez mes bagages Virginia.

— Vous partez en voyage monsieur ?

— Non…en enfer.




















***


















— Que…que…q-qu’est-ce que tu fais ici ?

Planté comme un arbre devant la porte, l’insolente me regarde, les yeux équarquillés. Ma valise noire à mes pieds, je lui fis clairement comprendre que j’allais vivre avec elle. Mais vu sa réaction de surprise un peu exagérée, il semblerait que ma cher Gabriella n’avait pas pris le temps de lui dire que j’allais rester avec elle.

Pendant quatre longs et miséreux mois.

— Bouge.

Je prends ma valise dans ma main droite et pénètre dans l’appart’. Tout comme la première fois que j’étais venu ici pour la voir, elle reste devant la porte, m’observant m’installer, et oubliant de refermer la porte. Face à ce petit souvenir, je ne pû cacher mon petit sourire au coin de mes lèvres.

Sans son accord, évidemment, je marche jusqu’à la chambre d’ami de Gabi. Parce que oui, je maîtrise son appartement comme les cinq doigts de ma main.

Je dépose ma valise sur le lit et commence à la vider. J’ouvre un placard où je range mes quelques vêtements, puis la referme. Je range également cette valise désormais vide, au-dessus d'une armoire en bois collée au mur. J’enlève ces bottes à mes pieds et les jette dans un coin de la pièce. J’enlève aussi mon tee-shirt noir et la range dans un panier près du lit. Sûrement un panier destiné aux vêtements sales, je suppose.

Lorsque mon portable vibre dans la poche arrière de mon pantalon, je le prends et vois qu’il s’agit d’un appel de Gonzallo.

Cet enfoiré de Gonzallo.

Je décroche en arrêtant l’arête de mon nez, las et sûr qu’il allait me sortir une de ses blagues ou remarques à la con. Et plus le temps passait, plus je me disais qu’il ressemblait à Raphaël. Toujours là, à vouloir lâcher des dires nuls et débiles. À croire qu’ils n’ont  pas de cervelle. Et ce n’est pas bizarre que ces deux-là s’entendent bien.

PUTAIN LA CHANCE !

Je retire violemment le portable à mon oreille en grimaçant, tellement ses cris assourdissants me perçaient les tympans.

— Tu vas la fermer oui ? Tu cherches à me boucher les oreilles ?

Quatre putain de mois ? Oh mec, t’es trop chanceux pour un tueur à gages.

Alors comme ça cette petite vipère de Gabriella a cafté ?

Et sur tous les cousins de la famille, il a fallu qu’elle le raconte au plus chiant de tous !

Gabriella a cette sale habitude de propager des commérages à mon sujet, ce qui m’énerve plus qu’autre chose. Une fois elle avait raconté à la belle-famille de mon père que je sortais avec une serveuse d’un bar dont j’avais oublié le nom. Et comme je m’y attendais, tous les membres de la famille avaient commencé à me faire chier. Alors que ce qui s’était passé avec cette serveuse était juste le coup d’un soir.

Espèce d’idiot. Crachai-je sèchement. Je ne suis pas ici pour m’amuser, je rends juste service à Gabriella. Tu crois que ça me plait de vivre avec une gamine capricieuse et insolente ?

— Bah, ouais…

— Arrête ce petit jeu avec moi, je ne suis pas d’humeur. Pourquoi cet appel ? C’était juste pour faire le débile ?

Non, non, mon sucre. Rit-il.

Je souffle bruyamment à cause de ce petit surnom à la con de Gonzallo, et range machinalement mes cheveux noirs à l’arrière de mon crâne qui est sur le point d’exploser.

Je croyais lui avoir à plusieurs reprises demander de ne plus m'appeler comme ça.

— Oncle Matheo a avancé la mission plus tôt que prévu.

— Celle de ce…Sayo machin truc là ?

— Sayonogoki oui. Elle ne se fera plus dans deux mois, mais dans deux semaines.

P-pardon ? M’étranglai-je.

Mon père se fou de moi. Si, si, il se fou carrémént de moi. Comment deux mois peuvent se transformer en deux semaines ? Et encore plus avec la gamine insolente sous les bras ?

— Il ne m’a pas donné plus de détails, mais m’a ordonné de te prévenir.

— Mais comment est-ce que je suis censé effectuer cette mission alors que je dois jouer à la nounou ?

— Je ne le sais pas, mais demande le à ton paternel.

— Fait chier… Sifflai-je en fermant un instant les yeux.

— Que comptes-tu faire ?

— Je me pose la même question.

— Bon, on se reparle après. Je suis en route, j’arrive tout de suite.

— Hein ?!

Tout allait de pire en pire.

Vraiment, après on va dire que je suis chanceux, pourtant toute ma vie est maudite.

Je serre la mâchoire après avoir suivi sa dernière phrase. Je ne voulais pas faire monter mes nerfs ce matin. D’abord à cause de cette foutue mission, et maintenant lui qui se pointe ici sans prévenir. Tout dans ce monde veut ma destruction. J’ai accepté de jouer au baby-sitter, et maintenant tous ceci me tombe en pleine figure.

— Ne te pointe pas ici.

— Trop tard, je suis presque arrivé.

Gonzallo ne-

Il vient de raccrocher.

Il vient de me raccrocher au nez.

CET ENFOIRÉ VIENT DE ME RACCROCHER AU NEZ, BORDEL !

































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Oups

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