Chapitre 045

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Pour vu qu’il ne soit pas mort.

Et encore cette pensée qui s’accapare tout mon esprit. S’il est mort ou s’il a réussi à survivre. Et c’est aussi en partie à cause de ça que je ne peux pas juger les activités de la famille de ma meilleure amie, car moi-même ma vie est tout sauf rose.

Me demander si cet enfoiré d’Alfred pouvait être mort ou vivant me tortillait à tout moment l’estomac. Car s’il est vivant, je n’ose même pas imaginer ce qu’il pourrait arriver.

«Je…je…te retrouverais Eli…sabeth

Cette dernière phrase de ce salopard que j’avais suivi avant de m’enfuir. Cette toute dernière phrase qui avait sonné comme une menace.

— À quoi penses-tu ?

Peu à peu, je repris mes esprits en sortant de ma petite rêverie. Comme d'habitude.

Me remémorer de tous ces moments émouvants m’avaient apporté un bien fou. Mais par contre, me remémorer de mon ancienne vie m’avait glacé le sang. Il fallait que je reste forte car j’allais enfin tout laissé derrière moi.

J’espère.

Je laissai sa question plané dans l’air et fronçai les sourcils en voyant la route sur laquelle on roulait. Je la reconnaissais cette route. Celle-là même qui m’avait conduit à mes envies cachées depuis bien trop longtemps, mais aussi celle-là qui m’avait mené à un possible viol.

On se dirige vers le petit restaurant où j’étais venue pour acheter mon plat de Eru. Je le savais parce que le nom du restaurant écrit au-dessus de la porte me l’indiqua « CMR’s Restaurant ».

— Qu’est-ce qu’on fait ici ?

J’avais lâché cette phrase si brutalement que monsieur le conducteur m’avait enfin jeté un rapide coup d’œil.

En fait, mes peurs avaient repris le dessus. Et lorsqu’il se gara devant l’entrée du petit restaurant, ces peurs prirent une plus grande place dans mon corps.

Je sentis mes membres se crisper et mon cœur battre à une vitesse folle. Revoir cet endroit avait provoqué un sentiment d’angoisse. Parce que, quand je revoyais ce lieu, je revoyais ce type qui avait voulu me violer et le taximan qui ne s’en s’était même pas rendu compte parce qu’il était trop occupé à fumer une pige. Mais ce n’était pas le pire. Non. Le pire c’était que lorsque je revoyais cet endroit, je revoyais nettement celui qui nous avait conduit ici.

Armando.

Je revoyais son visage dénué d’émotions, sa mâchoire serrée, ses points serrées, cette lueur dangereuse qui émanait de lui. Mais surtout, je revoyais ce tatouage que j’avais découvert pour la première fois sur son torse. Ce même tatouage là que j’avais bien vu ce matin lorsque j’avais débarqué dans sa chambre et avais remarqué qu’il était torse nue.

Il s’agissait de motifs un peu comme celui qu’avaient les hawaïens dans les films là. Oui, des motifs artistiques qui allaient de sa poitrine jusqu’à son avant bras. Une partie de son corps est quasiment recouvert d’encre noire, alors que l’autre partie est clean. Sans tatouage, sans rien.

Tout ce que je savais à l’instant T, c’était que je ne voulais plus remettre un pied ici. Même si cela signififierait que je devais abandonner le seul restaurant camerounais que j’avais trouvé dans ce pays.

— La gamine, ça va ?

Je dirigeai mes yeux vers le gars à mes côtés qui me regardait d’un air inquiet. Un air que pour la première fois je voyais chez lui. Il me prit délicatement par le coude pour me forcer à le regarder dans les yeux. Parce que oui, je ne voyais plus rien autour de moi, si ce n’était les sales mains de ce porc autour de ma gorge et sur moi.

— Elisabeth ? Bella

L’évocation de mon prénom dans sa bouche avait suffis pour que je revienne à la raison. Toutes ces pensées négatives quittèrent aussi vite mon esprit. Mais par contre lui, occupait encore une petite place au coin de ma tête.

— Ça va ? Demanda-t-il doucement.

— O…o-oui.

— Tu restes ici et tu ne sors pas de la voiture. Je reviens au plus vite.

Il retira brusquement sa main de mon coude avant de sortir et de me laisser seule dans cette voiture. Je me surpris même à vérrouiller les portières pour être sûre d’être en sécurité. Je devenais paranoïa, mais toute cette situation m’avait traumatisé. Au aurait même dit que je devenais déjà folle. Mais je m’en fichais de tout ça, je voulais seulement l’oublier. Oublier son regard malsain, son touché et surtout sa main autour de mon cou.

Je srutai attentivement les alentours en observant les voitures roulées à une vitesse folle sur l’auto-route. C’est vrai qu’il y a énormément de maison ici, et pas étonnant qu’un psychopathe pareil aurait pu se fondre dans la masse.

Mais une chose traversa mon esprit. Pourquoi est-ce qu’il avait eu si peur d’Armando et pourquoi était-il monté dans sa voiture ? Le monstre n’avait jamais évoqué ce sujet et j’en venais même à me demander s’il ne l’avait pas…tuer.

Rien qu’à cette pensée, j’apportai mes mains à ma bouche comme horrifiée. Et s’il était mort ? Et s’il se trouvait maintenant dans les abysses de l’enfer ? Et si…

Toc. Toc. Toc.

Je sursautai en voyant le monstre à ma vitre, le regard rempli d’incomprehension et qui toquait contre la vitre. Et l’acte d’avant me revînt en tête. J’ouvris alors sa portière et il contourna pour se mettre au volant en claquant fortement sa portière.

— Quand je t’ai dis de ne pas sortir, je ne t’ai pas demandé de m’enfermer dehors. Dit-il exaspéré.

Il posa un plastique de couleur blanche sur mes cuisses, mais je le retirai aussi vite qu’il l’avait posé sur moi, tellement ça chauffait. Je jetai d’un œil curieux le plastique en question avant d’esquisser un petit sourire discret.

Il avait acheté du Eru avec du bon Watafufu. Pas pour une personne, mais pour deux. Lorsqu’il demarra sa voiture, je tournai ma tête en sa direction. Je ne pu m’empêcher de sourire au plus profond de moi. Mais lui ne me regardait même pas. Cependant j’étais tout de même heureuse qu’il m’ait acheté ce bon plat.

Mais pourquoi avait-il fait un tel geste ?

Un temps il paraissait attentionné, mais un autre temps il semblait vide. Décidément, personne d’autre à part lui ne pouvait le comprendre. Peu importe, tant que je comptais me regarler pour ce soir. Je n’allais certainement pas le manger à cette heure, non, je comptais bien le garder et le rechauffer en soirée pour prendre le temps de savourer chaque bouchée.

Mais je me posai toute fois une question :

Ces deux plats étaient pour lui et…moi ?



















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Quel geste de la part du monstre 😣

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