Chapitre 046

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Armando


20h


— Dans deux semaines on va aux États-Unis. Annonçai-je naturellement.

— QUOI ?!

Debout près d’elle, je déposai les deux assiettes sur la table.

Depuis notre arrivée, on n’avait pas vraiment parlé car j’étais sorti pour aller discuter avec mon enfoiré de padre. Qui m’avait donné toutes les informations sur ce type que je devais éliminer. Cette mission m’avait plutôt l’air dangereuse, mais quoi de mieux pour terminer le mois de Juillet en beauté ? Avec une putain d’adrénaline.

Mais le problème c’était l’insolente.
Je ne pouvais pas la laisser seule et encore moins depuis que j’avais appris sa supposée peur. Peur qui me paraissait encore très bizarre.

Merde, à quel moment de mia vita j’étais passé de tueur à baby-sitter pour gamine peureuse et insolente ?

Alors, mon formidable père m’avait gentiment ordonné de l’amener avec moi.

Au départ j’étais contre bien-sûr !
Je ne voulais pas me trembaler une emmerdeuse sous les bras en pleine mission. Et encore moins dans un pays qu’elle ne connaissait qu’à travers ces films qu’elle regardait. Donc, après peut-être une bonne petite trentaine de minutes, j’avais alors cédé aux caprices de mon cher padre. Mais je lui avais imposé ma condition, qu’elle ne sache pas qu’on aille là-bas dans le but de tuer quelqu’un. Savoir que je suis un tueur à gages est déjà de trop pour elle. Et pour une sensation étrange dans ma poitrine, je ne souhaitais pas qu’elle ait peur parce qu’on comptait se rendre en Amérique dans le but de tuer une personne en particulier.

Non je ne le voulais pas.

Petit con ne tombe pas…

Je versai dans un premier temps une sauce faîte de feuilles je crois, dans nos deux plats. Puis ajoutai ce qui ressemblais à du couscous peut-être, dans deux autres plats que je venais de tirer de l’armoire.















*











Je plaçai un plat en face d’elle et m’installai à sa droite avec mon plat. J’examinais minutieusement ce que je m’apprêtais à manger. À vrai dire, ce n’était pas que c’était dégoûtant non loin de là, au contraire la présentation était assez…agréable aux yeux. Mais ce qui me gênait était le composant de ce repas.

Déjà faut savoir que je n’ai jamais, mais alors là, jamais mangé de nourriture africaine. Alors essayer pour la toute première fois me rendait un peu nerveux et rétissant. À vrai dire, je ne savais pas si j’allais aimer ou plutôt détester.

Mais putain pourquoi avais-je décidé de manger ce…truc ?

Je mentirais si je disais que j’étais excité, parce que c’était totalement le contraire. D'un côté je me sentais comme dégoûté, mais d’un autre côté je devais me forcer à le goûter.

Mais qu’est-ce que je raconte moi ? Je ne devais me forcer en RIEN et en plus fait chier !

Je tournai mon regard vers une Elisabeth toute pétillante. Elle avait l’air si heureuse qu’elle avait déjà commencé à manger.

Avec les mains ?

Mais pourquoi avais-je donc posé deux fourchettes sur la table si c’était pour manger avec les mains ?

— Qui va aux States ? Questionna-t-elle en s’essuyant la bouche.

— Nous, ma belle.

— Pour ?

— Les vacances.

— Lol.

Lol ?

Décidément cette fille vivait dans son monde à elle. Avec ses expressions et ses manières propres à elle-même.

Je jetai un coup d’œil à son assiette et remarquai avec étonnement qu’elle avait presque terminé. Alors que moi je n’y avais même pas encore touché.

Elle semblait tant joyeuse de manger enfin un plat de chez elle. J’avais écouté sa conversation avec mon imbécile de cugion (cousin) ce matin. Quand elle avait mentionné son pays et tout le tralala, j’avais compris pourquoi elle avait fais le déplacement pour aller s’acheter ce plat de je ne sais plus quoi, cette fois-là.

Son ton sarcastique et détaché me mettait en rogne. Je lui annonçais qu’on allait se taper des putains de vacance aux États-Unis et tout ce qu’elle trouvait à dire était lol ? Elle est tarée.

Les autres filles à sa place auraient crié de joie, préparant déjà à l’avance leurs bagages et autres choses. Mais elle non. Elle aurait mille fois préféré manger cette nourriture que de venir avec moi au States. Quelle tarée !

— J’ai des affaires à régler là-bas et je ne peux pas te laisser seule…

— Parce que tu es mon garde du corps… Termina-t-elle la bouche pleine.

La voir se gaver de cette façon me fit sourire intérieurement. Mais vraiment à l’intérieur. Comparé à toutes ces femmes perchées sur leurs hautes talons, elle, elle se fouttait pas mal de si elle consommait trop gras ou des tas d’autres merdes de la sorte. Elle se contentait de profiter et d’apprécier le moment présent sans manger ces salades qui servaient à garder la taille. Non, elle s’en moquait  carrément.

Il faut vraiment que je cesse de la comparer à ces guêpes.

—Donc dans deux semaines on bouge.

—Et si je ne veux pas bouger ?

—Et râter la chance de ta vie d’aller en Amérique ? Je ne pense pas. Dis-je simplement.

—Moi je pense. Affirma-t-elle en fronçant ses sourcils naturellement tracés. Tu crois que parce que je refuse de bouger pour les States je râte la chance de ma vie ?

—Quelle femme au monde ne rêve pas de toucher le sol américain ? De s’habiller tout en Prada, Gucci ou encore en Dior et tout ça dans les magasins les luxueux de New York ? De porter des bijoux à gros calibre et de se pavaner avec dans les rues lumineuses de Las Vegas ? Ou encore de visiter les meilleures boîtes de LA ?

—Moi.

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Aïe

DARK SIDE Où les histoires vivent. Découvrez maintenant