Je me retournai en suivant le son de la voix d’Armando, car j’avais même finis par oublier sa présence. Tant j’étais illuminée. Et quand un sourire nostalgique prit place sur son visage, mon cœur se serra.— Sa couleur préférée était le blanc, c’est pour cela que tout est aussi…blanc.
Il marcha et vint se positionner en face de moi. Petite, je soulevai la tête pour le regarder. Et il posa ses mains sur mes épaules en commençant à y exercer une certaine pression. Et c’est là que je compris qu’il voulait que je m’asseye sur ce sol tellement propre que je pouvais me mirer dessus. Et une fois assise en position de yoga, Armando s’asseya aussi au sol, les jambes m’encadrant et ses mains ne faisant qu’un avec mes mains.
— Depuis qu’elle est morte, plus personne n’est entré dans cette pièce. Même pas les membres de ma famille. Tu es la première personne que j’amène ici plus de dix ans après sa mort.
— Je ne sais pas quoi dire…
— Tu n’as pas à parler, c’est moi qui parlerais aujourd’hui.
Des ses pouces, il caressa le haut de mes mains. Et ce geste apaisa les battements affolés de mon cœur. Parce qu’il disait que c’est lui qui allait parler aujourd’hui, mais la vérité est que moi aussi j’allais devoir parler aujourd’hui. Vu la bombe que je m’apprêtais à lui lâcher.
— Tout comme ta mère, la mienne nous a énormémént aimé. Elle a pris soin de mes frères et moi. Et c’est grâce à elle si je suis devenue l’homme séduisant et incroyable beau que je suis aujourd’hui.
— Bah voyons… Roulai-je des yeux.
Et nous avons ris.
— Tu vois le tatouage en chinois que j’ai sur la nuque non ?
— Oui ?
— Ça veut dire “ma mère mon héroïne” en français. Et tous ces motifs exotiques que j’ai de mon épaule à ma main sont liés au dernier voyage que ma mère a eu dans sa ville d’origine qui est Hawaii, avant de mourir. Donc c’est pour rendre hommage à son île de naissance que j’ai tatoué ces motifs sur moi.
— C’est magnifique…
— Si tu le dis c’est que ça doit être magnifique.
— Mais pourquoi en chinois et pas en italien ?
— Parce que Gonzallo a dit que ce serait plus, comment il a dit déjà…marrant. Oui, que ce serait plus marrant de le tatouer dans une langue qui allait faire réfléchir tous ceux qui allaient le lire.
Je laissai un rire m’échapper. Parce qu’en fin de compte, je crois que de tous les hommes Rivera que j’ai déjà eu à rencontrer, c’est certainement Gonzallo qui me met le plus à l’aise et qui me fait le plus rire.
— Mon père a été mon héro, mais ma mère a été et sera toujours mon héroïne. C’est pour cela que j’ai laissé sa chambre telle qu’elle est. Et cette maison, elle était à elle. J’en ais hérité après sa mort. Et même si je sais qu’elle n’est plus là pour me conseiller et pour me faire la morale, je sais qu’elle sera d’accord avec ce que je m’apprête à faire.
— Faire ?
Ses mains quittèrent les miennes pour encadrer mon visage. Et ses yeux profonds me sondèrent âme et corps. Moi ? Je ne pû l’interrompre tant je suis figée. Et je n’allais certainement pas le couper en lui disant que je suis enceinte alors qu’il se livre rarement à moi.
— J’ai rencontré une fille dans ma vie qui m’a détruit et qui m’a brisé. Elle a joué avec moi, avec mon esprit et avec mes émotions. Elle a utilisé mon cousin pour avoir ce qu’elle voulait. Et à cause de son ignorance, elle est morte. Je ne dis pas que c’est une bonne chose, parce que ça été vraiment dure pour moi de me séparer de mon premier amour. Et après elle, je me suis bloqué. J’enchaînais conquête sur conquête pour satisfaire mes pulsions sexuelles. J’enchainais meurtre après meurtre pour avoir toujours plus d’argent, pour me sentir puissant et intouchable.

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DARK SIDE
RomanceElle ? Maltraitée à son adolescence, elle avait été marquée à vie. Aujourd'hui, elle fuyait son passé qui ne cessait de la suivre comme son ombre, pour se reconstruire un avenir loin de sa prison. Elisabeth Nguidjol. Lui ? Tueur à gages au cœur auss...