DARK SIDE

Chapitre 022

L'homme au-dessus de moi se redresse vivement. J'en profite pour poser délicatement mes mains sur mon cou, avant de le masser doucement. Récupérant tout l'air qui m'avait été enlevée. Je vis le violeur trembler de tout son corps. Il semble figer en regardant quelqu'un. Et j'avais du mal à croire que c'était le même homme d'y a quelques secondes qui était désormais fragile en face de moi. La peur se lisait clairement sur son visage. À croire qu'iI craignait presque pour sa vie.

Et lorsque mon regard dérive sur l'homme qui lui faitt autant peur, je faillis m'évanouir et comprendre pourquoi ce soudain changement.

Armando Rivera est placé là, le regard dur et la mâchoire contractée. Ses points sont serrés et sa posture est droite. Il est habillé d'un pantalon noir et d'une chemise blanche ayant laissé les deux premiers boutons ouverts et dont les manches sont repliées jusqu'aux coudes. Ce qui lui donne un air terriblement dangereux. Le regard envoyant des éclairs et de la fumée qui sort de ses oreilles. Si je ne m'abuse pas trop. Et Tellement il semble en colère, qu'on voit même la veine de son cou palpiter à un rythme fou. Ainsi que les veines de ses bras qui sont vivement ressorties.

Et là, je vis qu'il avait un tatouage sur le torse. Du côté droit pour être plus précis. Néanmoins, je ne distinguais pas nettement le motif du tatouage. Trop occupée à observer la scène qui avait donné une ambiance glaciale devant moi.

- Monte dans la voiture. Ordonne-t-il d'un ton glacial au violeur.

- Armando je peux-

- TOUT DE SUITE !

Je sursaute d'effroi.

Comme une souris à qui on venait de donner trois jours à vivre, l'homme en question accourut jusqu'à une voiture de sport garée au loin. Je me redresse légèrement en continuant de masser mon cou.

Putain qu'est-ce que j'ai mal.

Cet imbécile ne m'a pas du tout raté.

Mon cœur faillit tomber dans mon ventre lorsque le monstre s'approche de moi, une expression des plus dures sur le visage. Sans un mot, il me prend par la main avant de m'entraîner devant le restaurant. Je me laisse alors faire, car après ce qui venait de se passer, je ne souhaitais pas me disputer avec quelqu'un. Et surtout pas avec lui, vu son état actuel. En passant à côté de sa voiture, je vis le violeur qui l'attendait dans celle-ci. Le regard baissé comme un homme soumis. Et cette vision me troubla extrêmement.

Le monstre ouvre la portière arrière du taxi, avant de me pousser presque à l'intérieur. Geste qui me fît un peu mal. Il referme bruyamment la portière puis se dirige vers le taximan qui continuait de fumer au calme, au loin.

Quel imbécile !

Je ne pouvais pas bien entendre ce qu'ils se disaient. Mais en voyant les gestes un peu exagérés d'Armando, je compris qu'il était en train de lui crier dessus. Et cet abruti de taximan restait stoïque, sans dire un mot. Se laissant gronder comme un enfant. Horrible ou pas, je ne pouvais m'empêcher de me dire que c'était bien fait pour lui.

Je n'avais jamais vu Armando dans un tel état, bien que je ne le connaissais que depuis peu. Il avait complètement changé. Son visage avait changé, ses yeux étaient différents et même ses paroles étaient plus tranchantes qu'une lame. Et ça me faisait peur. Il m'avait fait peur. Un vrai monstre. Tout chez lui paralysait. Tout chez lui terrorisait. Tout chez lui sentait la mort. Oui, la mort.

Curieuse, j'ouvre la portière et sors pour mieux entendre. Mais je ne m'approche pas, je reste à distance, presque coller contre cette portière. Essayant de suivre leur conversation.

Mais trop tard, elle est déjà finie.

Lorsque le monstre tourne sa tête en ma direction, un éclair de rage passe dans ses yeux. Me laissant un frisson de peur incontrôlable.

Mais qui est cet homme ?

Il marche dans ma direction, suivi du taximan de derrière. En passant près de moi pour aller à sa voiture, il me lance sans me regarder :

- Entre dans ce putain de taxi. Maintenant.

Puis il entre dans son véhicule. Il démarre et accélère à une vitesse meurtrière sur l'auto-route.

Connaissait-il cet homme ?

Et pourquoi ce changement ?

Que va-t-il se passer ?

- On m'a donné l'ordre de vous ramener chez vous. Montez s'il vous plaît.

Je suis interrompue dans mes pensées par la voie du taximan. J'entre dans ce taxi avec un pincement au cœur. Et dire que maintenant je n'allais pas profiter de la nourriture de mon pays.

J'ai failli me faire violer. . .