Chapitre 067

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Je ne savais pas si c'était du jeu, mais autre chose. J'avais l'impression qu'il se battait intérieurement contre lui-même. J'avais l'impression que lui aussi affrontait des démons, comme moi. Mais que sa part était bien plus lourd, bien plus pesant et tragique.

J'ai le préssentiment que je peux le comprendre, je pouvais savoir s'il se sentait mal ou bien. Rien qu'à cette distance de moi, je sentais sa poitrine se gonfler et se dégonfler comme s'il luttait pour quelque chose.

- Et puis au diable les interdits. . .

Tout à coup, il écrasa ses lèvres contre les miennes dans un baiser fugue.

Je m'offrai tout à lui et il inclina légèrement ma tête en arrière pour approfondir ce baiser ardent. Il força l'entrée de sa langue, donc je la lui donnai. Nos deux langues se mélangeaient à un rythme infini et endiablé, dans une passion inouïe. C'était à la fois un baiser passioné, mais sauvage. Il écrasa mes lévres comme s'il ne voulait pas qu'elles lui échappent. Alors qu'elles étaient toutes à lui.

Je crus que j'allais me perdre dans cette sensation de plaisir et de bonheur. Un vrai homme m'enlevait mon premier baiser et il le faisait si bien.

Ses deux mains tirèrent dans mes cheveux. Mais pas brutalement, mais doucement. Il me fit coucher sur l'herbe fraîche et verte, puis se plaça au-dessus de moi. Toujours sans lâher mes lèvres des siennes, il glissa une de ses mains sous mon pull-over violet, ce qui me fit frémir entre ses doigts expertes.

- Je te veux. . .Chuchota-t-il entre dans des baisers intenses. Tout de suite.

Il lâcha enfin prise sur mes lèvres, puis descendit jusqu'à mes joues, où il déposa des baisers mouillés. Sa bouche trouva refuge dans mon cou. Ce cou qu'il brutalisait de désir en suçant ma peau, en la mordillant comme un affamé. Sa langue se posa sur ma peau et il traça les nombreux traits de mon cou en grognant d'impatience.

- J'ai envie de toi.

Sa main sous mon pull, remonta jusqu'à mes seins déjà dréssés. Il traça leur contour dans de gestes lents et experts. Ce qui augmenta mon désir de l'avoir pour moi seule. Il déposa plusieurs baisers sur le creux de mon cou en disant quelques mots en italien dont je ne connaissais pas la signification.

Ses baisers et ses caresses sont comme pour moi, des choses auxquelles je ne pourrais me résoudre à abandonner. Pour rien au monde.

Je vais te tuer Elisabeth.

Mais lorsqu'il voulu soulever mon pull de ses deux mains, je rouvris grandement mes yeux et le repoussai assez violemment.

- STOP !

Il s'affessa par terre, et je me levai. Je remis mes cheveux derrière mon crâne, réalisant ce que je m'apprêtais à faire à l'instant. Puis, d'un geste furtif, je courus jusqu'à l'intérieur de la propriété. Le laissant là, seul avec ses questions.

Je montai les marches et allai m'enfermer dans ma chambre. Je grimpai sur mon lit et me recroquevilla sur moi-même en ramenant mes genoux sur ma poitrine tremblante. J'enfouis ma tête dans mes bras qui entouraient mes genoux et commençai à respirer lourdement.

Et après la respiration lourde, des larmes s'échappèrent de mes yeux. Des larmes que je ne pouvais pas contrôler.

Des larmes qui me rappelaient qu'Alfred m'avait marqué pour toujours.

Des larmes de honte, car je ne voulais pas voir sa réaction lorsqu'il allait s'apercevoir des marques que j'ai sur le corps.

Des larmes de peur, car j'allais m'offrir pour la première fois à un homme.

Des larmes de terreur, car dès l'instant où il avait voulut m'ôter mon pull, j'avais revu le visage d'Alfred au-dessus de moi, me serrant le cou pour me tuer.

Et littéralement, j'éclatai en sanglot sous mes bras. Je pleurais car je ne savais pas si ce cauchemar allait se terminer un jour où l'autre. Si j'allais encore devoir vivre dans cette prison qui me retenait depuis trop d'années. Cette même prison qui m'empêchait de me trouver un homme. Et à présent que j'étais amoureuse, ça aussi je ne le pouvais pas.

Me livrer, me mettre à découvert, me montrer.

Donc, je liberai toute la peine que j'avais, dans le silence de la nuit.

***

Armando

Faisant les cents pas au salon, je ne comprenais absolument rien à tout ce qui venait de se produire. Tout se passait si bien, avant que je n'essaye de lui ôter son pull-over. Etait-ce donc de moi qu'elle avait peur ? Avais-je fais une chose de mauvais sans m'en rendre compte ?

J'avais finis par perdre contrôle et l'avais embrassé. Je m'étais nourris de ses lèvres que je désirais depuis tant de temps. Jusqu'à j'avais finis par oublier le fait que plus tôt dans la journée, je m'étais dis que si je l'avais dans mon lit, cette soif d'elle que j'avais allait s'évaporer.

Mais non, elle était toujours présente.

Et je me rendais compte que c'était bien plus que du désir physique, mais du désir émotionnel. Un désir que je ne sû distinguer. Non, un désir, un ressentiment que je ne voulais plus avoir. Et me rendre à l'évidence était bien plus dur que ce que je ne le pensais.

Bien plus.

Alors la voir réagir de la sorte, ne faisait qu'augmenter l'envie que j'avais de savoir ce qui l'avait tant marqué dans son ancienne vie pour qu'elle se laisse repousser par les hommes. Donc quand mon portable vibra sur la table et que je vis le numéro de Gonzallo s'afficha, une crainte me submergea car je savais qu'il allait me donner ce pourquoi je l'avais appelé ce matin.

Je tentai de reprendre mes esprits et décrochai.

- Alors ? Dis-je sans passer par quatre chemins.

- Cugino (cousin), ce que j'ai trouvé risque de te choquer. . . Répondit-il d'une voix inquiète.

- Mais parle putain !

- Tu devrais peut-être t'asséoir car je suis sûr que tu es debout.

- Gonzallo ne me fait pas perdre patience. Parle !

- Ok.

Il lâcha un long soupire qui ne disait rien de bon.

- Elle est. . .mariée.

- Q-QUOI ?!

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