Chapitre 068

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Je sentis mon cœur retomber dans mon estomac, et mes pieds se dérober au sol. Tant choqué que je finis par suivre le conseil de mon cousin, et pris place sur la canapé. Je balayai les mèches de cheveux qui me barraient la vue dans un geste stupéfait.

Je n'arrivais toujours pas y croire. Ma belle...mariée ? Mais pourquoi ? Pourquoi n'avoir jamais rien dit à ce sujet ? Pourquoi avoir caché un tel secret ? Gabi était-elle au moins au courant ou lui avait-elle également menti ? Avais-je donc affaire à une sale petite menteuse ? Tant de questions auxquelles j'aimerais avoir de réponses.

- Mariée tu dis ?

- Effectivement. Avec un certain Alfred Kamga.

Je posai ma main devant ma bouche. Toujours autant surpris par cette révélation.

- Il y'a des années de cela, après la mort de sa mère, son père l'a marié à ce Alfred, à 18 ans. Un type plein au hasse et qui allait être l'héritier d'une grande fortune de sa famille.

Mes idées commencèrent à devenir de plus en plus floues.

- Et tu penses que son père l'aurait marié juste pour de l'argent ? Questionnai-je prudemment.

- Je ne dis pas une telle chose, mais je ne te contredis pas aussi. Peut-être.

- Et après ?

- Et après, elle est allée vivre avec lui et n'a plus jamais contacté son père. Ni aucun membre de sa famille du côté paternel. À croire qu'elle avait effacé son père de sa vie parce que ça été très compliqué de trouver des infos sur lui.

- Donc...il a obligé sa fille à se marier à 18 ans pour du fric ?

- On dirait bien, c'est sûr.

- L'enflure !

Je serrai la mâchoire en l'entente de cette éventuelle probabilité.

Comment un père pouvait-il vendre sa fille pour du luxe et l'effacer de sa vie avec une gomme ? Je n'entretiens pas de bonnes relations avec mon père, mais je sais néanmoins qu'il sera toujours là pour moi. Pour sa famille. Car pour lui, la famille passait avant tout. Et je le respectais énormément pour ça. Mais le détestais pour ce qu'il avait fais subir à notre défunte mère.

Et malgré toute sa froideur et son ton glacial, je savais qu'au fond de lui, il nous aimait à sa façon. Car un père se doit avant tout de protéger et d'aimer sa progéniture.

Alors me dire qu'un tel parent ait pû vendre sa fille pour de l'argent, me mettait en rogne.

- Et cet Alfred ?

- Il y'a des années, juste quelques mois après son mariage avec ma beauté-

- Gonzallo ! M'exclamai-je las.

- Eh, désolé !

- Arrête de faire l'idiot, bon sang !

Il éternua de l'autre côté de l'appareil et je décollai machinalement le portable de mon oreille. Mais qui m'avait donc donné un tel type comme partenaire et cousin ?

- Désolé pour la deuxième fois.

- Contente toi juste de me dire ce qui s'est passé il y'a des années avec ce type.

- Bon...quelques mois après son mariage avec ma beau...avec Elisabeth, il a été retrouvé inconscient dans leur domicile. Le crâne ouvert, gisant dans son propre sang.

Je fronçai gravement les sourcils.

- Et Elisabeth ?

- Elle n'était plus là. Et c'est à ce moment là qu'elle est arrivée en Italie, chez ta sœur.

Donc Gabi savait...Probablement. Au moins elle ne lui avait pas mentis à elle. Après tout, elle est sa meilleure amie donc comment avais-je pû penser une seconde qu'elle n'allait pas lui en parler ?

Mais néanmoins...

- Après avoir retrouvé Alfred inconcient dans son sang...elle...elle a quitté son pays, c'est ça ?

- Oui.

- Putain... Marmonnai-je.

Ma belle, pourquoi...

Une vague de chagrin me prit tout à coup. Me dire qu'elle l'aurait...non je ne pense pas. Elle n'est pas comme ça, je le sais. Je peux l'affirmer car après près de quatre mois à la connaître, je suis sûre à 100% qu'elle n'est pas capable d'ôter la vie à qui que ce soit. Elle est juste fragile et frébrile, alors comment pourrait-elle avoir le courage de prendre la vie à une personne ?

Et si cette tragédis s'était produit, c'était alors parce qu'elle ne s'entendait pas avec son supposé mari ? Se pourrait-elle qu'elle ne l'aimait pas ? Si c'était le cas, alors je ne pouvais pas lui en vouloir de ne pas m'avoir dit qu'elle était mariée. C'est sa vie et elle a bien le droit de garder pour elle ses petits secrets. Je ne suis personne pour la juger.

Mais cela n'expliquait pas le pourquoi elle tremblait à chaque fois que mes mains se posaient sur elle.

- Et ce type...il est mort ?

- Non, il est bien et bel en vie.

- Ce qui veut dire que légalement, elle est toujours mariée...

- D'après les rapports de l'hôpital qui la prit en charge, c'est sa sœur qui l'avait trouvé inconscient dans leur maison quand elle leur rendait visite. Et ensuite, elle a prevenu les urgences et les docteurs ont sauvé ce type. Expliqua-t-il vaguement.

- Il n'a pas tenté de la retrouver ?

- Si, mais la police de son pays est un peu...défaillante. Et en plus, je ne sais pour qu'elle raison, mais il finalement fini par abandonner les recherches.

- Et aujourd'hui il fait quoi ?

- Il nage dans son argent et jongle entre alcool et fête.

- Pas étonnant qu'elle se soit enfuie...

- Oui, mais faut quand-même rester prudent Armando. Ce type veut vraiment se venger d'elle et est prêt à tout pour la retrouver.

- Il devra d'abord me passer sur le corps, car je ne le laisserais jamais lui faire du mal.

- Faire du mal à qui ?

Cette voix derrière moi.

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