Chapitre 069

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Le portable collé à mon oreille, je me retournai pour tomber sur Elisabeth. Les bras croisés sur sa poitrine, elle m'observait avec une gêne naturelle. À la hâte, je raccrochai au nez de Gonzallo et déposai le portable sur la table basse. Je savais bien qu'il allait me sermomner de lui avoir raccroché de la sorte, mais peu importe. Le plus important était en face de moi.

Je me levai sans la lâcher du regard, et avançai en sa direction. Je me plaçai en face d'elle et je remarquai qu'elle fuyait mes yeux. J'hésitai mais de mon pouce et de mon index, je relevai son menton. Et une fois sa tête soulevée, je plongeai un regard adouci sur elle.

Ses yeux avaient légèrement gonglé, signe qu'elle avait sûrement pleuré. Et cette pensée me déchira le cœur. À travers mes iris, je lui faisais comprendre qu'elle pouvait être en sécurité avec moi et ne jamais se sentir en danger. Je la rassurai car je n'aimais pas la voir triste. Ou encore moins, pleurer.

- Je suis désolée pour tout à l'heure. Dit-elle enfin.

- Ce n'est pas grave. Lui souriai-je tendrement.

- Mais je suis partie si précipitamment.

- Je suis convaincu que tu avais tes raisons.

Elle m'encercla de ses fines bras et posa sa tête contre mon torse. Contre mon cœur battant à vive allure. Et je l'encerclai à mon tour, caressant de ma main droite sa touffe de cheveux. Je posai mon menton au-dessus de sa tête et nous restâmes dans cette position si confortable pendant des minutes entières.

Et sentir son petit cœur battre au même rythme que le mien, me procurait comme des espèces de moustiques ou de papillons dans le ventre.

- Si je t'avais demandé de t'arrêter, tu l'aurais fais ?

- Bien évidemment ma belle.

- Pourquoi ?

- Pourquoi quoi ?

Elle décolla sa tête de mon torse pour soulever ses yeux marron et me regarder avec insistance.

-Je pensais que tu ne me supportais pas, alors pourquoi aujourd'hui tu es si...si différent avec moi ?

- Moi-même je cherche encore la réponse à cela...Et si...si...on allait...dormir ? Brédoullai-je.

- Tu comptes vraiment bégailler à chaque fois que tu vas me demander si tu peux dormir avec moi au non ? Riai-je.

- Je...n'ai pas l'habitude de demander à une femme de dormir avec moi.

- Pourquoi ça ne me surprend pas...

- Allons-y, il se fait tard.

- Je peux savoir quand est-ce qu'on compte s'en aller de ce pays ?

Je repensai à Mariano.

- Quand j'aurai achevé une dernière mission, t'inquiète.

Je lui pris par la main et l'entrenai jusqu'à l'étage. J'ouvris la porte de sa chambre et refermai derrière nous. Sans m'attendre, elle se glissa sous les draps. Et je le rejoignis des secondes après. Je me couchai sur le côté, en face d'elle. Je me surpris à la regarder comme si c'était la toute première fois que je la voyais. Et le fait qu'elle me regarde aussi de la même façon, me rechauffa la poitrine.

Elle a de très beaux yeux. Très beaux même. Et je ne me lasserais jamais de les contempler. Mais me dire qu'un type lui veut du mal, ne pouvait que me donner une envie atroce de l'éliminer s'il venait à faire du tort à cette gamine.

Je remis une mèche de ses cheveux rebelles derrière son oreille, sous son regard brillant.

- Bonne nuit Elisabeth.

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