Chapitre 077

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🍃

À présent...



J'ouvre une bouteille de vin et le verse brusquement dans mon verre. Et je le vide cul sec. Un autre verre et je le vide cul sec. Puis un troisième et encore un quatrième. Jusqu'à ce que je projette ce verre tremblant sous mes doigts, sur le mur en face de moi où il se brisa dans un bruit strident.

Mes mains devenant moites, je les passai dans mes cheveux tout en faisant les cents pas dans la cuisine.

M'aimer ? Comment ça « m'aimer » ? Elle ne pouvait pas m'aimer ! Non, elle ne le peut pas. Et d'ailleurs quand est-ce que cette folie était-elle arrivée ? Quand a-t-elle sû qu'elle m'aimait ? Non, qu'elle m'aime ? Pourquoi est-ce qu'il a fallut qu'elle gache tout juste avec trois mots ? Pourquoi ? On était si bien jusqu'à ce qu'elle prononce ces trois petits mots qui m'était interdit.

Non, non, je lui interdis de m'aimer. Elle ne peut pas être amou...amoureuse de moi, non, non, non. Pourquoi ça me touche tant ? Pourquoi ces paroles m'affectent tant ? Je suis incapable d'aimer je le sais. Je suis incapable de ressentir une quelconque émotion je le sais. Alors m'aimer ? M'AIMER ?

La dernière fois que j'ai aimé, ça s'est soldé par une mort imminente. Sa mort à elle, la mort de cette femme qui m'avait tant marqué. Cette femme qui avait été ma faiblesse mais aussi ma puissance. Cette femme à qui j'avais donné la possibilté de me détruire et de me mettre le pied à terre. Et comment cela s'était-il terminé ? Par une mort.

Par une mort parce que quand j'avais appris qu'elle me trompait avec mon cousin Santiago, j'avais pété un câble. Mais cela n'était pas une raison de la tuer je le sais. Mais quand elle a appris le secret de ma famille, là j'ai dû la tuer. Non, j'avais été forcé par mon père. Il m'avait ordonné d'en finir avec elle, d'autant plus qu'elle me menaçait de tout révéler à la police si je ne lui donnais pas des millions d'euros.

Et pour mon père qui n'aime pas le chantage, il m'avait demandé de lui ôter la vie. Et tout comme Daniello, elle avait rejoint ses ancêtres. Et par la faute de mon père, j'avais dû commettre mon premier meurtre...sur la femme que j'aimais de tout mon être.

De toute mon âme.

Mais je sais qu'elle n'est pas comme elle. Je sais que jamais Elisabeth ne me fera chanter, je le sais. Et si même mon père avait cédé à ce que mon sœur lui raconte toute la vérité sur notre famille, cela ne voulait dire qu'une chose : qu'il lui accordait la moitié de sa confiance.

Mais m'aimer ?

Je l'avais traité de folle la première fois où on s'est rencontré.

M'aimer ?

Je l'avais renvoyé de chez moi comme une vulgaire moins que rien.

M'aimer ?

Je l'avais térrorisé en laissant mes démons refairent surface.

M'aimer ?

J'avais mis sa vie en danger.

M'aimer ? Comment peut-elle m'aimer ? Je ne suis pas un être qu'on aime. Et moi d'ailleurs je ne veux plus aimer. Je ne veux plus ressentir ce sentiment qui m'a une fois dans ma vie, consumé. Tout ce que je veux réellement est de venger la mort de ma mère. Tout ce que je veux réellement est de retrouver ce salop de Mariano pour lui plomber ma balle en plein crâne.

Donc le temps d'aimer ? Je ne l'ai pas et je ne l'aurais jamais !

JAMAIS !

Prit d'un élan de tension, j'allai chercher mon portable qui se trouvait sur la table basse du salon et composai immédiatement le numéro de mon frère. De Gonzallo.

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