Chapitre 086

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-Mais je dois avouer que tu n'es pas mal que ça. Au contraire, tes yeux, tes lèvres gonflées, tes formes et tout le reste me font bander comme un adolescent.

- Vous n'êtes...q...qu'un gros...p...porc.

- Attention, attention, attention à ce qui sort de ta bouche petite. Je pourrais me mettre en colère et te faire du mal. Et je ne souhaite pas te faire du mal parce que j'ai promis à mon chers neveu de ne pas lever la main sur toi. Mais si tu continues à parler sans réfléchir, je vais bien finir par ne plus respecter ma parole.

Le regard qu'il posa sur moi me fit frémir d'horreur. Tout chez lui me faisait frémir d'horreur. De son regard noir à sa carrure de prédateur. J'aurais tant voulu me tirer d'ici. De ce pays même en fait. Parce qu'au moins dans mon pays, je ne subissais que des coups si par malheur Alfred rentrait saoul ou de mauvaise humeur. Ou encore si je refusais de faire ce qu'il m'avait. Et au bout du temps, j'avais bien finis par m'y habituer.

Mais ici, mon supplice était mille fois pire. Voyez comment je suis attachée comme une moin que rien, comme un vulgaire objet sans valeur. Voyez comment je sens mauvais et comment mes cheveux sont en piteux état. Voyez comment je suis fatiguée, faible à cause de cette drogure qui coule dans mes veines. Voyez comment je tremble de froid et comment je ne vois plus clair à cause de toute cette saleté dans mes yeux.

Voyez comment je subis pour un homme qui ne m'aime pas.

Et après tout ça j'ose comparer le sort qu'Alfred m'infligeait à celui qui venait de commencer. Non, même un petit parallèle il n'y avait même pas. Parce que ce que je subis à l'instant est mille fois pire que des coups.

Le portable de ce Mariano sonna et il jura entre ses dents. Il se leva alors complètement et me fit un clin d'œil. Je le vis s'éloigner vers la sortie de ce lieu immonde, le portable collé à l'oreille. Puis, plus rien. Je me retrouvai à présent seule dans cette pièce. Et avec pour seule compagnie : les rats.

Je me laissai retomber en arrière et collai ma tête contre le mur. J'allongeai mes jambes le long de ce sol dégueulasse et posai mes mains menottées sur mes cuisses. Et là, je fermai les yeux.

Je fermai les yeux pour une nouvelle fois essayer de comprendre comment je m'étais retrouvée dans cette situation. Tout s'était si vite enchaîné que ça m'avait complètement échappé des mains. Je n'avais plus le contrôle sur rien. Ni sur ma vie, ni sur mes sentiments. Parce que j'avais tout donné à un idiot prétentieux et assassin.

Non mais à quoi est-ce que je pensais au juste ? Les assassins on les arrête et on les mets en prison. Mais pourquoi est-ce que je n'étais pas aller voir la police ? Pourquoi ? J'aurais dû le dénoncer, bien que cela allait faire du mal à Gabi. Mais des hommes comme ça, le monde n'en avait pas besoin du tout.

Et mes valeurs dans tout ça ? Je les avais baffoué pour une famille dont le père est froid, le grand-frère ne m'apprécie sûrement pas, la première sœur est ma seule amie, la dernière petite sœur me déteste, la mère est la seule à m'apprécier un tout petit peu et dont le deuxième fils est un salopard.

Et dire que je voulais que ma mère soit fière de moi.


Même mon plus grand rêve de devenir écrivain, où était-il ? Je n'avais jamais reçu cette fichue notif et même jusqu'au jourd'hui, je ne savais pas si j'avais réussi cette deuxième étape ou pas. Et je ne le saurais peut-être jamais si on n'y pense bien. Et même si je venais à avoir passée cette étape, je doute que je veuille encore poursuivre ce rêve. En fait, je ne veux plus rien faire dans la vie.

Et si, je dis bien si, je venais à m'en sortir de cette sale affaire, la première chose que je ferais sera d'appeler mon père pour lui demander les excuses. Parce que c'est tout ce que je peux faire. Puis, je retournerais sagement aux côtés de mon chers époux. Et ainsi recommencer le cours de ma vie comme si je l'avais mis sur pause.

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