Chapitre 094

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Je sais qu'il s'est baissé, et que sa tête est juste derrière mon oreille droite. Je sais qu'il est là derrière moi parce que je le sens et parce que sa chaleur corporelle me paralyse. Et lorsque des coins des yeux, je vis qu'il posa ses mains sur le pose-tête de ce canapé, chaque main de l'autre côté de ma tête, une lourde sensation de captivité me prit. Et moi je ne voulais pas me sentir comme une vulgaire proie. Parce que je devais dorénavant rester le plus loin possible de lui.

Donc, je pris mon courage à deux mains, voire quatre mains si possible, et me levai. Sans un regard vers lui, je passai de l'autre côté du canapé, à l'opposé de lui, et commençai à foncer vers le couloir. Mais je suivis des pas de pieds derrière moi. Des pas déterminés et surtout précis. Lorsque j'ouvris la porte de ma chambre, je m'enfonçai à l'intérieur. Mais quand je voulus refermer, un pied s'interposa entre la porte et le mur. Me stoppant alors dans mon geste.

D'un coup sec, il ouvrit cette porte et moi je me reculai de quelques pas en arrière. Armando pénétra dans mon espace de vie et referma la porte derrière lui d'un geste du pied. Moi je restai paralysée, ne pouvant plus du tout bouger. Et pourquoi ? Parce que cet homme en face de moi m'avait faite prisonnière de ses yeux. De ces yeux qui me faisaient à la fois tant de pomesses, mais qui me montrait un sentiment de distance iné. Et sans me quitter des yeux, il fonça sur moi tel un lion affamé et pressa fougousement ses lèvres contre les miennes. Il encadra doucement mon visage de ses mains et me pencha légèrement la tête en arrière pour approfondir ce baiser à la fois rempli de retrouvaille, mais au aussi de tristesse. De tristesse parce que ce baiser n'avait rien de prometteur. Et avant que sa langue ne puisse danser avec la mienne, je posai mes paumes de main sur son torse et le repoussai.

Il se décolla de moi en n'émettant aucune objection. Mais sa respiration est lourde et saccadée. Et je vois dans ses yeux qu'il souffre, et qu'il se bat contre lui-même. Oui, je vois dans ses yeux qu'il a peur mais qu'il veut quand-même tenter le coup. Et tous ces sentiments se mélangèrent dans ces yeux noirs qui me regardèrent avec un appel à l'aide flippant.

Mais je ne devais plus me laisser faire comme me l'avait conseillé Jacqueline. Il ne pouvait pas me jeter à la poubelle et revenir me chercher par la suite comme si je n'étais qu'un vulgaire jouet qu'on veut reprendre pour se divertir. Donc je relevai le menton en plantant mes yeux dans les siens.

- Ne refait plus jamais ça Armando. Lui dis-je d'une voix peu assurée.

- Elisa...

- Écoute-moi bien Armando. Je ne vais certainement pas être ta distraction et encore mieux celle que tu vas utiliser quand tu ne sais plus quoi faire de ta vie. Oui, tu as été avec moi durant ces semaines où j'allais très mal. Mais ne confond pas les choses. Je ne veux plus jamais que tu m'embrasses ou...ou que tu poses les mains sur moi.

- Mi dispiace. (Je suis désolé). Mi dispiace amore mio.

Il se laissa asseoir sur les rebords du lit, les mains enfouis dans ses cheveux. Et moi je fronçai les sourcils parce que je ne comprenais pas d'où venait cette pointe de sincérité dans sa voix. Je ne comprenais pas pourquoi il s'excusait. Fin, si je comprenais, et encore une fois de plus, merci pour les cours d'italien. Mais ce que je voulais le plus comprendre, c'est pourquoi il avait l'air si désemparé et totalement perdu. Jamais je ne l'avais vu comme ça. Et mon cœur lui, ne voulait pas le voir souffrir et encore moins se battre contre ses démons intérieurs. Et de le voir ainsi maintenant ? Je ressentis une légère pointe de mal dans mon cœur. Mais comment pouvais-je avoir mal pour lui après tout ce qu'il m'a fait ?

Parce qu'il pouvait bien me traiter de pouillé, me faire mal, m'insulter ou encore me repousser le plus loin possible de lui, ce n'est pas ça qui effacera mon amour pour lui.

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