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Faire profil bas. C'est ce que j'avais comme objectif en arrivant à Juilliard et ça avait l'air de fonctionner puisque personne ne me regardait pour une fois je me fondais dans la masse. Je longeai les murs, des écouteurs vissés sur mes oreilles et je calculais personne. J'appréhendai un peu de rentrer dans la classe car depuis mon altercation avec Tanisha, je ne l'avais plus parlé. Ni au téléphone, ni en vrai, à Élise non plus d'ailleurs.

Je rentrai dans le studio en soupirant, j'étais la première arrivée, en même temps, j'avais une bonne demie-heure d'avance.

Je commençai à m'étirer, en essayant de rentrer dans ma bulle pour être la plus concentrée possible. Ça c'était avant que je sente quelqu'un me retirer mes écouteurs mais je ne bougeai pas vers la personne, n'ayant pas envie de voir son visage de si bon matin.

- J'ai pas apprécié la façon dont tu m'as parlé hier.

Je souris en me penchant vers l'avant pour attraper mes orteils, soufflant profondément dans la foulée.

- Techniquement, je ne t'ai pas parlé, je t'ai raccroché au nez.

- La menace que je t'ai faite, ne te fais peur en rien ?

- Pourquoi t'es sur mon dos comme ça ? D'habitude les violeurs sont censés être tapis dans l'ombre mais toi, ça ne te disait rien ! Tu es audacieux Edward. Je savais que tu serais prêt à tout pour avoir ce que tu veux mais là, j'avoue que tu m'épates.

Je le sentais s'impatienter, je le voyais serrer des poings.

- Ce que je me demande maintenant, c'est pourquoi tu es passé tout de suite par cette voie là. Tu sais, tu aurais pu m'inviter à sortir. Le pire, c'est que je t'aurais dit oui si tu me l'avais demandé !

Je me levai sur ces mots et le plantai, pantois pour aller aux toilettes avant le début du cours.

- Oh Thany.

Je levai les yeux de mon téléphone pour voir Élise qui me fait un signe de la main. À ses côtés, se tient Tanisha et quand je la vois, je ne peux m'empêcher de me précipiter dans ses bras. Elle ne devait pas s'attendre à ce que je fonde en larmes.

- Je suis désolée. reniflai-je

- C'est rien Bethany. C'est rien.

- C'est juste qu'en ce moment je ne vais pas bien et que j'ai l'impression que l'univers est contre moi et-et j'en peux plus. 

- Mais non bébé. Ça va aller ! On sait pas ce que tu traverses et t'es pas obligée de nous le dire mais on va tout faire en sorte pour que tu ailles mieux ! me rassurèrent mes copines.

- Oui. D'ailleurs cette semaine, on va rester avec toi pour pas que tu te sentes seule knopka !

Ma puce

Cela m'avait fait du bien de vider mon sac. Je me sentais apaisée et même si je me sentais vulnérable, j'avais l'impression pendant un cours instant que mes problèmes étaient fictifs. J'avais également apprécié le fait que les filles n'aient pas cherché à savoir ce que j'ai, m'offrant leur soutien malgré tout. Dieu m'avait donné les meilleurs copines dont on pouvait rêver et je lui en étais vraiment reconnaissante.

Après nos cours, on avait été mangé au restaurant avant de faire une virée shopping parce qu'elles savaient que j'aimais flâner dans les magasins. En effet, j'avais réussi à claquer 7 000$ en même pas trois heures et j'étais au top de ma forme. Je n'avais pas réalisé à quel point, il m'était nécessaire d'être entourée car dès que je fus de nouveau seule, mon état se degrada.

Je faisai des crises de panique et je me sentais pas bien au point où j'avais fait un malaise lors d'une réunion avec "Colourpop", me retrouvant ainsi à l'hôpital.

Black BallerinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant