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Une table, deux côtés : le sien, le mien. Assis l'un en face de l'autre aux deux extrémités, on se regardait avec un air tendu avant de tourner la tête vers nos familles respectives qui se fixaient sans rien dire comme dans les films de westerns.

- Est-ce que vous avez voté pour Marine Le Pen ou estimez qu'il y a trop d'étrangers en France ? demanda mon père.

- Non. répondit celui de Loris au bout d'une éternité, Est-ce que tout le monde est en ordre de papiers ?

- Non.

L'atmosphère se détendit immédiatement après cette réponse et chacun se leva pour saluer la personne qui précédemment vous considérait comme un potentiel ennemi; à croire que Marine Le Pen et les problèmes de papier étaient vraiment ce qui aurait pu faire que ça ne colle pas entre nos familles !

Une femme se posta devant moi en me souriant de toutes ces dents. Elle avait des cheveux courts roux qu'elle avait partiellement attaché et des yeux aussi bleus que ceux de Miles .

- Bonjour toi. me salua-t-elle gaiement,je m'appelle Sylvie. Je suis un peu la seconde maman de Loris !

- Ravie de faire votre connaissance, je m'appelle Bethany! répondis-je poliment.

- Loris m'avait dit que tu étais belle "à en donner des palpitations", je vois qu'il n'éxagérait pas !

- C'est gentil !

- Mais de rien ma belle !

Elle s'en alla et je marchai vers Loris qui discutait avec un de mes oncles.

- Criminologie hein, j'ai fait ces études aussi ! Je travaille dans la police avec son papa !

- Ah ouais ?

Je hochai la tête en riant.

- Oui, c'était celui qui m'amenait au poste de police quand je séchais les cours !

- Faut bien la cadrer cette enfant. Elle peut se montrer difficile parfois.

- J'ai mes méthodes ! assura mon fiancé plutôt confiant.

Je le regardais en haussant les sourcils, amusée. Je ne lui avais jamais fait de scène, je ne voyais pas

Lorsque le frère de mon père s'en alla, je me tournai vers mon compagnon.

- Je viens de parler à ta tante, elle est mignonne !

- Tante Sylvie ? Ouais, je l'aime trop cette femme ! Elle m'a trop manqué... c'est dommage que la famille de Keith ne puisse pas être là, ils auraient voulu hein mais ils pouvaient pas.

- Pas grave, on ira les voir quand on sera de nouveau à New York !

Le jeune homme déposa un bisous sur le haut de ma tête.

- Tu sais pas comment j'ai hâte de t'épouser toi ! chuchota-t-il en m'attirant contre son torse, j'ai jamais autant poireauter avec une fille ! Je mérite une médaille.

- Je dirais une coupe même, reconnus-je, ça te dérange de poireauter même ?

- En vrai, pas tellement au début c'était dur mais maintenant ça coule de source. C'est spécial comme sentiment parce que je sais que quand on sera mariés, ce sera pour toute la vie !

Il fit une pause pour prendre une gorgée de son jus d'orange avant de poursuivre :

- J'ai jamais été avec une fille sans l'embrasser ou coucher avec donc cette relation m'intrigue parce que c'est diamétralement opposé à tout ce que j'ai connu avant et j'ai toujours envie de voir de quoi le lendemain sera fait. Ce qui est dommage, c'est qu'aujourd'hui, les gens pensent qu'il faut d'abord se taper la personne puis voir si c'est possible d'avoir une relation alors qu'on devrait faire l'inverse ! Mes potes de la cité quand je leur ai parlé de nous, ils n'y croyaient pas genre pas du tout ! Ils disaient : " Imagine, vous n'êtes pas compatibles au lit, ça ne va pas tenir entre vous et puis on te connaît Loris, t'es un aventurier !"

Black BallerinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant