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Un verre cassé, des poings en sang, des cris. Je ne m'étais jamais disputée avec Loris de cette façon et je n'avais absolument pas compris comment on était arrivés à ce stade là alors que tout allait bien durant ces derniers mois. Et on avait possiblement atteint un point duquel il était difficile de revenir.

Deux heures plus tôt

23h45 ou trois heures que j'attendais Loris. Il était sorti avec Alexander et m'avait dit de l'attendre pour manger vu qu'il ne trainerait pas sauf que ça faisait  188 minutes que j'étais assise sur le canapé du salon à l'attendre. Le jeune homme ne m'avait pas dit où est-ce qu'ils allaient et ne répondait pas à son téléphone, ce qui m'inquiétait !

J'étais endormie quand le bruit de l'ascenseur retentit dans le salon suivit de celui fait par des clés qui s'entrechoquaient. J'entendis plus rien pendant environ dix minutes avant de sentir un souffle chaud contre mon front.

- Tu dors ?

- Non, je fais de la peinture ! marmonnai- je sans ouvrir les yeux.

- Ah désolé !

- T'étais où ? demandai-je en me levant.

- Dehors.

- Non, jure ? J'avais pas remarqué !

J'arquai un sourcil puis me levai pour marcher vers la cuisine.

- Tu te la joue mystérieux, c'est étrange ça ! remarquai-je.

- A-Ah bon ?

- T'as faim ?

- De dingue.

- Il y a une pizza dans le frigo si tu veux !

J'observai méticuleusement mon colocataire lorsqu'il apparut à la lumière, si aux premiers abords, il semblait normal, je dus un peu plisser les yeux pour trouver quelques failles.

- Est-ce que tu t'es battu ? lâchai-je soudainement.

- Non.

Mensonges, trop d'éléments appuyaient cette hypothèse. Je farfouillai dans les tiroirs de la cuisine, faisant genre que j'allais manger. J'avais marché vers lui, attendant d'être à son niveau pour lâcher l'assiette en céramique que je tenais dans mes mains. Comme je m'y attendais, le plat ne se fracassa pas en mille morceaux mais une main l'avait réceptionnée sans avoir eu besoin de regarder.

- Tu devrais faire attention.

- Tu t'es battu ! affirmai-je avec un sourire en coin. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

Loris avait arrêté de manger, me regardant avec un air de défi. Je posai mes mains à plat sur la table :

- Ton gilet est fermée jusqu'au col alors que tu ne le fermes uniquement lorsque tu as froid ce qui est impossible étant donné que tu es quelqu'un qui a chaud tout le temps, d'ailleurs ce n'est pas ton gilet ! De plus, tu as le bord de la lèvre  gonflé signe que tu t'es choppé un coup sans parler de ton jean déchiré au genou droit et des égratignures sous ton œil gauche ! Aussi, tes cheveux retombent sur ton front, phénomène qui arrive que quand tu dors parce qu'éveillé, tu as le tic de souvent passer tes mains dedans ... Je continue ou j'm'arrête là ?

Sa main passa dans ses mèches brunes pour les remettre en place.

- Mentir, c'est pas bien...

- La manipulation aussi, c'est pas bien ! renchérit-il dans un soupir.

- Je manipule personne ! m'offusquai-je, croisant les bras sur ma poitrine.

- Tu es le genre de personne qui maîtrise l'art des mots hyper bien et qui sait obtenir ce qu'elle veut en parlant. Tu sais qu'en me disant ça, j'aurais un dilemme intérieur car tu me connais très bien ! Tu es mauvaise sans même t'en rendre compte !

Black BallerinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant