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Après être passée à Juliard, je rentrai chez moi n'ayant pas le moral à vadrouiller dans les rues de New-York.

Je n'étais pas sortie de chez moi pendant un mois. Je n'avais pas répondu aux appels, ni aux messages sur mon téléphone non plus pendant tout ce temps. Tanisha et Élise tout comme Madame Levansky étaient venues me rendre visite pendant cette période mais en dehors d'elles, je n'avais vu personne.

Assise sur le comptoir de la cuisine, je regardais mon salon enfin ce qu'il en restait. Je ne reconnaissais plus mon appartement tellement il y avait un bordel monstre qui y régnait. Des bouteilles d'alcool traînaient un peu partout de même que des cigarettes et des sachets de cocaïne. Ce n'était pas ainsi que j'allais retrouver une vie saine certes mais pour l'instant c'était le meilleur moyen que j'avais trouvé pour passer outre ma douleur.

Je voulais me lever et tout nettoyer cependant je n'avais pas la force nécessaire pour le faire. Pourtant je ne pouvais plus vivre au milieu de cette crasse, ce n'était pas qui j'étais !

Il m'avait fallu une heure pour trouver la motivation nécessaire. J'avais d'abord nettoyé en surface avant de nettoyer en profondeur en me répétant que si je voulais avancer, je devais le faire dans un environnement qui m'aiderait à me reconstruire petit à petit.

"Un esprit sain dans un corps sain" disait le proverbe latin. Je ne possédais ni l'un, ni l'autre. En si peu de temps, j'avais énormément maigri et cela se voyait dans la courbe que j'utilisai pour garder une trace de mon poids.

Le déclic vint au moment où je m'étais mise en sous-vêtements devant mon miroir pour voir l'étendu des dégâts. Cela eut l'effet d'un coup de massue. Je n'étais que l'ombre de Bethany, la fille que je voyais dans la glace n'était pas moi ! Je refusai de croire cela.

- Cela doit s'arrêter.

Je pris immédiatement tout l'alcool que je possédais et le jetai, tout comme la drogue puis j'attrapai un manteau et sortit avec la ferme intention que mes placards soient pleins à craquer ce soir.

Ouais bon, ce n'était pas une chose facile, je déambulais dans les rayons en poussant mon caddie sans trop savoir ce que je voulais. Je savais plus trop ce que j'aimais manger, on aurait que j'avais jamais fait les courses.

- Ça se voit elle s'est faite plaquée ! se moquèrent un groupe de mecs en passant à côté de moi alors que je tenais un pot de Nutella, lisant sa composition.

- Vous ne pouvez pas poser de jugement sur quelque chose que vous ne connaissez pas ! rétorquai-je sans lever les yeux.

- Mamma, tu es en pyjama, pas coiffée, les yeux rougis et gonflés et tu achètes du Nutella, ça crève les yeux ! répondit un latino.

- Ou bien j'essaie de me réhabituer à manger après avoir passé un moment à me négliger parce que je n'étais pas bien psychologiquement. Mais après ce n'est qu'une hypothèse hein ! ironisai-je.

- Réapprendre à manger ? répéta un renoi percé à l'oreille.

- Mamma, c'est pas bon ça. Tu ne vas pas réussir ta vie comme ça ! me gronda le latino hyper mignon tandis qu'un babtou hochait la tête.

- Ma vie est déjà réussie ! marmonnai-je.

- Mets le Nutella dans le caddy ! ordonna il.

- Qui êtes vous pour que je vous écoute ?

- Je suis Antonio, le renoi,c'est Calvin et le babtou, c'est Hugo ! Maintenant que tu sais qui on est, tu peux nous écouter ! se présenta il.

- Bethany.

Calvin me décala sur le côté pour prendre mon caddie qu'il commença à pousser dans les différents rayons.

Mon regard se posa sur le dominicain qui avait passé son bras autour de mes épaules.

- Tu sens pas que je pue ?

- Tu ne pues pas vraiment, tu sens rien. Comment en es-tu arrivée là ?

Je haussai les épaules, je ne savais pas quoi répondre.

- J'avais tout ce que je voulais pourtant une chose à perturber ma tranquillité.

- C'est dommage, tu as l'air d'être ambitieuse. Tu devrais pas abandonner à cause d'un coup ! Dans une bagarre,il faut échanger des coups pour gagner.

- Bethany, c'est normal que tu me dises quelque chose ? demanda Hugo qui n'avait pas encore parlé.

- C'est probable oui. En tout cas merci pour votre aide et je crois que je peux me débrouiller solo désor...

- C'est mort ! refusa Calvin en se retournant. On veux être sûrs que tu réussisses ta vie !

- Ma vie est réussie en soi, j'ai un diplôme, plus d'argent que j'en ai besoin, une belle voiture, ...

- Dans tes rêve peut être mais faudrait concrétiser ! taquina Antonio en posant ses yeux clairs sur moi.

Je roulai des yeux, je n'allais pas avouer mais leur aide était très appréciée car ils étaient réellement utiles à eux trois. Ils me remontaient le moral car je ne me sentais pas jugée, ils m'offraient un coup de main sans même chercher à savoir ce qui m'était arrivé. Et c'est presque à contre cœur que je me séparai d'eux :

- Tu veux qu'on t'accompagne à l'arrêt de bus ? proposèrent les garçons.

- Non, je suis venue en voiture.

- Okay les gars cherchons une jolie Fiat 500... Oh tema la BMW ! s'émerveilla Calvin en s'approchant de ma voiture.

Je fis un sourire en coin quand le jeune homme sursauta après que j'eus déverrouillé ma voiture.

- Vous aimez ma voiture ? ricanai-je, les clés en main.

- Mamma... C'est ton bolide ?

- Quand je te disais que j'avais réussi ma vie, tu ne me croyais pas.

- Je peux avoir ton numéro de téléphone ?

- En temps normal, j'aurais dit non parce que ça fait un peu michto mais vous avez été adorables avec moi donc tenez.
Appelez moi un jour, ce serait sympa qu'on se fasse un restaurant quand je me sentirais mieux.

- Il y a pas de soucis. D'ici là prends soin de toi, on a été ravis de faire ta connaissance.

- Moi de même.

Quand j'étais arrivée dans ma cuisine, je m'étais mise en quête de chercher une recette qui m'ouvrirait l'appétit rien que par le visuel. Un article d'un site spécialisé en psychologie disait que pour bien manger, le visuel comptait beaucoup car si je me disais "ça me donne faim" rien qu'en voyant l'assiette, j'allais avoir plus facile.

Ainsi je m'étais préparé un burritos que j'avais mangé au téléphone avec une compagnie de décoration d'intérieur parce que je voulais rafraîchir mon penthouse.

En y repensant, j'avais passé une bonne partie de la fin de mon après-midi au téléphone avec différentes marques qui voulaient collaborer avec moi. Non seulement cela me permettait de me changer les idées mais en plus j'étais productive.

Le changement n'allait pas s'opérer en une fois mais demain, j'étais persuadée que je me sentirais mieux qu'aujourd'hui.

Concernant Edward Lewis, je lui conseillerais de bien profiter pendant qu'il a encore l'ascendant car je le promettais qu'un jour, je trouverais la force nécessaire pour en parler avec des preuves à l'appui et que moi, Bethany Jenkins ferait en sorte qu'il aille en prison car c'est tout ce qu'il méritait !

Retenez bien mes mots.

Fin du chapitre

Je l'ai réécrit d'une façon totalement différente parce que j'ai réalisé que la version originale était pas ouf et que c'est à ça que servent les corrections.

J'espère que vous apprécierez cette nouvelle version.

À bientôt

Black BallerinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant