Pour le mois d'août, ma mère m'avait invitée à Paris avec Loris qui avait accepté sur le champ, et qui je crois qu'il n'avait pas réalisé l'enjeu derrière cette invitation, du moins pas avant qu'on soit à Orly après l'atterrissage.
- Eh mais si je reste chez toi, ça veut dire que je vais rencontrer tes parents non ?
- Élémentaire Watson ! me moquai-je en voyant la panique se lire dans les yeux ocres de Loris.
Le jeune homme était devenu tout blanc après s'être brusquement arrêté de marcher.
- Respire, le calmai-je en mettant ma main sur sa joue froide, tout va bien se passer.
- Je te fais confiance !
On avait prit le RER jusqu'à chez moi et devant la porte, je chuchotai à mon fiancé.
- Bienvenue à Bagdad !
Loris ouvrit grand la bouche voulant dire quelque chose mais la referma dès qu'on entendit un bruit de verrou avant que la porte s'ouvre laissant apparaître une Tricia à qui on faisait les cheveux.
- NANIIIII !
- NANAAAAA !
Elle avait sauté sur moi et on serait tombées si Loris ne m'avait pas attrapé grâce à sa main placée dans mon dos.
- Loris, t'es là aussi, toujours aussi coloré qu'un cadavre à ce que je vois !
- Tu vois quand tu étais à New-York pendant tes congés là, je t'ai laissée prendre de l'avance mais là, je vais te casser d'une force !
Tricia était venue pendant un long congé en mai et les deux avaient une relation spéciale. Ils étaient comme chiens et chats.
- J'ai hâte de voir ça ! ricana l'adolescente.
- Si tu veux me casser attends d'avoir les cheveux entièrement faits, ce sera peut être plus crédible !
- Elle est où Maman ? demandai-je en riant.
- Venez, tout le monde vous attends dans le salon.
J'entrai la première, Loris me succédant. Au salon, mon père, ma mère ainsi que certaines de mes tantes, oncles et cousins regardaient tranquillement BFM TV.
- Hello ! saluai-je avec enthousiasme.
- BETHANY ! s'écria ma mère en se levant pour me prendre dans ses bras, ma fille est de retour à la maison. Regarde comme tu es belle ! Tu es devenue plus foncée hein, il y a le soleil là bas hein ! Je suis si contente de te voir
- Ma fille, dit mon père en m'embrassant la joie , j'ai appris tout ce que tu as vécu et je suis fier de toi !
Mon père ne m'avait jamais sorti cette phrase, il disait plutôt que j'étais l'enfant de Satan en personne donc mon coeur s'était liquéfié, j'avais pas pleuré mais j'étais à deux doigts !
- Wesh Plamedi, t'es sincère, tu m'as pas appelé en deux ans ! m'offusquai- je quand j'arrivai à mon cousin que je saluai
- Désolé, j'étais en prison ! Tu sais bien comment ça se...
Je l'avais coupé en lui donnant un coup de poing sur le crâne.
- Mais wesh ?
- Tu dis des "wesh" à qui toi ? Tu vas même plus à l'école, je suis sûre que tu ne sais même pas comment ça s'écrit !
- Beth', c'est qui avec toi ? interrogea ma tante en désignant Loris qui parlait avec Tricia dans l'encadrure de la porte.
- Ah ouais je l'avais oublié lui ! m'exclamai-je.
VOUS LISEZ
Black Ballerina
Spiritual- Comment expliquez vous le fait que vous et vos amis soyez les seules personnes noires ou métisses dans cet établissement ? - Le talent... - Est ce que c'est dur quotidiennement ? - Bien sûr mais lorsque je vois le fruit de nos efforts, je ne peu...
