Le lendemain, je fus réveillée par un bâillement qui m'avait fait sursautée. Lorsque j'ouvris les yeux, je surpris un Loris me fixant avec intérêt.
- Ça va ?
- J'ai mal à la tête.
- J'irais te chercher une aspirine quand on ira déjeuner.
- D'accord
En regardant Loris, je remarquai des tâches rouges au niveau des manches du pull blanc qu'il portait. Je pointai ses poignets avec un air interrogateur auquel il répondit :
- Juste de la mutilation, c'est rien.
COMMENT CA C'EST RIEN ! C'EST PAS "RIEN" ! JUSTE DE LA MUTILATION ? CE GARS EST FOU !
- Tu saignes encore, suis-moi, je vais te soigner ! Répondis je en tentant de garder mon calme.
Le jeune homme m'avait suivi dans la salle de bain sans rien dire.
- Remonte tes ...
Je m'étais suspendue, surprise par l'étendue des marques sur ses avant-bras. Fut un temps, je me mutilais aussi, personne ne le savais, même pas Elise ou Tanisha. Je ne me sentais pas bien dans ma peau et l'industrie du ballet me mettait une pression énorme qui m'avait foutue en dépression pendant quelques mois. Aujourd'hui, je possédais quelques cicatrices minuscules que je couvrais avec du fond de teint pour éviter tous soupçons.
- Pourquoi tu as fais ça ?
- J-Je s-sais pas, j'ai toujours fait ça !
-C'est pas la première fois ?
- Non. Je fais ça quand je me sens mal.
- Pourquoi tu ne m'as rien dit ? Serre les dents, ça va piquer ! recommandai-je avant de désinfecter ses plaies.
- Si je te l'avais dit, tu aurais fait quoi ?
Je haussai les épaules.
Il avait raison, j'aurais fait quoi ?- J'en sais rien. Je peux juste savoir pourquoi tu as fait ça ?
- Tu te souviens quand je t'ai dit que je ne me sentais pas à l'aise ici ?
- Oui.
- Ça s'est amplifié avec le temps, plus je restais ici, plus je me sentais mal.
- Par rapport à Rita principalement ? Tes amis m'ont parler d'elle.
Un hochement de tête.
- Je ne t'ai jamais demandé de jouer au bourgeois, sois juste naturel ! Ne t'adapte pas à moi ou à cette maison, parce que moi non plus, je ne m'y fais toujours pas. La preuve, je ne savais même pas que j'avais un mixer avant que tu arrives ! En plus je t'ai dit fais comme chez toi... Si tu veux, on pourrait aller au centre commercial pour acheter des éléments de décoration plus «virils» et tu pourras changer totalement la décoration de ta chambre.
- Je pense pas que ça va m'aider.
- Pour se sentir bien quelque part, ton environnement joue beaucoup.
- Hm... ish ! grogna-t-il en sentant le picotement de l'alcool sur sa peau.
- En plus, ça t'aiderai à t'approprier la pièce ! Écoute, je sais que tu te sens étranger ici mais tu dois arrêter, on vit en colocation maintenant ! Ma casa c'est ta casa aussi !
- Tu peux pas comprendre si tu ne vois pas.
- Montre-moi dans ce cas.
- On sort, prend une veste !
VOUS LISEZ
Black Ballerina
Spiritual- Comment expliquez vous le fait que vous et vos amis soyez les seules personnes noires ou métisses dans cet établissement ? - Le talent... - Est ce que c'est dur quotidiennement ? - Bien sûr mais lorsque je vois le fruit de nos efforts, je ne peu...