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Après les cours, nous avions directement été acheté un cadenas dans une quincaillerie pas loin de l'école et nous nous étions rendus en métro jusqu'au pont de Brooklyn où des centaines de cadenas y étaient attachés.

Lorsqu'Emilia voulut placer l'objet sur le pont, je l'arrêtai en plaçant ma main sur la sienne. Ses yeux foncés se levèrent vers moi en quête d'explications.

- Qu'est ce qu'il y a ?

- Un jour, il y aura trop de cadenas sur ce pont, il ne pourra plus supporter toutes ces cadenas alors les autorités demanderont à ce qu'ils soient tous enlevés pour la sécurité publique. Et le nôtre ne sera pas épargné !

- Et ça fait quoi ? Questionna Brittany qui serrait ses mains sur son écharpe pour se protéger du vent

- J'ai envie de revenir ici, dans quelques années et de trouver mon cadenas, me souvenir de chacun de vous, me souvenir de ce moment ! argumentai-je en regardant les feuilles brunes tombées sur mes bottes en cuir de la même couleur.

- Beth' a raison, ce serait nul de revenir ici et de voir que quelqu'un a retiré notre verrou ! approuva Emilia qui se tourna vers un banc attachant le petit objet sur un des pieds.

- Espérons juste qu'ils ne détruisent pas le banc ! avait soufflé Kevin alors que l'on s'était posé dessus en riant de sa bêtise.

J'étais rentrée avant Loris, je ne savais où se trouvait il et je m'en fichais, je n'étais pas sa mère pour surveiller chacun de ses faits et gestes. Ça se trouve, il était tout simplement rentré chez lui afin de voir l'étendu des dégâts malgré l'avertissement de Tanisha . Seigneur, fasse que cet enfant ne finisse pas en gruyère ! J'avais donc pris une douche avant de mettre mon pyjama et de me rendre dans la cuisine afin de préparer le repas, mon colocataire arrivant durant que je cuisinais, il ne m'avait pas parlé, il s'était contenté de tracer sa route jusque dans sa chambre sûrement. Le jeune homme était revenu un quart d'heures après, s'asseyant une chaise du comptoir, sans parler pour autant. Il m'avait fixé longuement avant de soupirer :

- Tu es aussi loquace qu'une huître !

- Tu veux que je te dise quoi ? répondis-je calmement en coupant des oignons.

- Je ne sais pas, parle moi de ta journée, ...

- Parce que tu commences tes discussions par "C'était comment ta journée "?

- Heu...Tu veux que je te dise quoi ?

- Je ne sais pas moi , quelque chose comme heu..."Bonsoir" !

- Je ne t'ai pas dit bonsoir ?...Vu ta tête, non...Bah bonsoir alors !

- Bonsoir.

- Je m'attendais à des moqueries de ta part ou une remarque sur nos pompes !

Je m'arrêtai mon découpage durant un bref instant avant de lui répondre sur un ton polaire :

- Je comprends juste pas pourquoi t'as fait le mouton, t'es rester aussi immobile qu'un piquet !

- Ce n'est pas totalement ce qui s'est passé mais tranquille... Tu sais que tu es hyper froide comme meuf, c'est blessant ! On est partis sur des mauvaises bases, on devrait recommencer à zéro !

- Si tu veux...

Loris soupira en roulant des yeux , visiblement ennuyé. Il porta sa main sur une de ses tempes en me regardant les lèvres pincées

- C'est quoi ton problème, j'essaie de faire la conversation mais tu ne veux pas ! bouda il

- Écoute, j'ai mal à la tête et je mentirais si je ne disais pas que ta voix m'énerves un peu ! En plus, c'est pas parce qu'on vit ensemble que l'on doit être les meilleurs amis du monde !

Black BallerinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant