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- En quoi puis je t'aider ? demandai-je en m'appuyant contre la porte

- Faut que tu lui parle, il est mal. En plus quand il a vu comment t'étais de bonne humeur tout à l'heure, ça l'a mis plus bas que terre parce qu'il s'est dit que tu le vivais beaucoup mieux que lui et que tu n'avais pas besoin de lui.

Je me frottai le front en soupirant longuement. J'étais touchée mais je voulais rien laisser paraître devant Keith.

- J'irais le voir. promis-je

- Fais vite s'il te plaît. Demain soir, vous n'êtes plus ici. supplia Keith.

Je hochai la tête, touchée par ses paroles. Le jeune homme s'en alla après m'avoir souhaité une bonne nuit et je repris mon ménage, la tête dans les nuages. Je songeai à ce que j'allais bien pouvoir lui dire ainsi qu'à la manière dont les choses allaient se terminer entre nous.

Je voulais trouver le bon discours avant d'aller lui parler afin que tout se passe pour le mieux.

Le lendemain matin, je n'avais toujours rien trouvé alors que dans 8h, je ne serai plus là. Cela pouvait avoir un impact énorme sur le reste de ma vie parce que je ne savais pas quand est-ce que je le recroiserai après ça surtout qu'il restait encore des semaines avant que la tournée ne se finisse.

Au déjeuner, j'en avais parlé avec mes amies qui étaient au courant de la situation afin d'avoir leur point de vue.

- Tu es fâchée contre lui ou pas ? demanda Aria

- Du tout. Et je veux vraiment lui parler mais je sais pas ce que je lui dirais quand je toquerai pour aller lui parler !

La rousse eut un mince sourire compatissant.

- Est-ce que tu as besoin de faire un discours même ? Non.

- C'est vrai, opinèrent Tanisha et Brittany, t'es pas obligé de lui dire un truc aussi long que la Bible ! continua la blonde aux dreadlocks tandis qu'elle beurait ses tartines.

- Mais tu n'es pas obligée de parler aussi. Parfois les actes valent plus que les mots. ajouta Élise tendrement.

- Vas y aujourd'hui, tu le dois parce que tu ne sais pas ce qui pourrait arriver par la suite. conseilla la tahitienne sérieusement.

Je hochai la tête. Voilà ce qui m'avait mené devant la porte de sa chambre vers la fin de l'après-midi, en sachant qu'on partirait dans un peu plus de trois heures.
Je frappai plusieurs coups sur le bois noir. J'étais nerveuse, je jouais avec mes doigts et j'avais la nausée. Je voulais faire demi-tour mais je ne pouvais pas, je devais régler cette affaire au risque de perdre mon âme-sœur.

- Qui est-ce ?

Mon corps se tendit, cela devait faire au moins trois semaines que je n'avais pas entendu sa voix. Des frissons avaient parcouru mon échine et mon cœur avait manqué un battement.

- C'est moi, Bethany. répondis-je timidement

Je n'entendis rien pendant quelques secondes puis la porte s'ouvrit.

Je faillis rigoler en voyant Loris debout devant moi, emmitouflé dans une couverture mais je fus très vite rattrapée par un autre détail : Il avait une sale tête. J'avais eu envie de pleurer. Des cernes violacées accentuait la rougeur de ses yeux gonflés et contrastaient avec son teint blafard encadré de mèches rebelles.

- Entre.

Son corps s'était décalé sur le côté pour me laisser rentrer. Je marchai en faisant claquer mes talons sur le parquet brun de la chambre jusqu'à ce que je fus au centre de la pièce. Keith ne mentait pas lorsqu'il m'avait dit que Loris était dans un état pitoyable, cela se ressentait tant sur lui que dans son environnement. Son lit était défait, des mouchoirs répandus autour et si la lampe sur la table de chevet n'était pas allumée, on aurait été plongé dans le noir complet.

Black BallerinaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant