Black Ballerina

70

J'avais attendu dehors pendant trois quart d'heure, assise sur un banc dans le parc en face de la salle. J'avais des flashs de mon propre viol et je sentis des larmes couler le long de mes joues.

- L'affaire est reglée, les six gars se sont faits démontés, ils vont aller à la police ! La mariée a failli déchirer sa robe tellement elle était vénère ! Ça va ?

Je sursautai, essuyant mes yeux d'un revers de la main alors que je savais qu'il m'avait vue pleurer.

Je levai les yeux vers Loris qui s'était accroupi devant moi.

- Comment tu nous as trouvées ?

- Je t'ai suivi à la seconde où tu es sortie. Je suis allé chercher Keith dès que j'ai vu ce qui se passait.

- Merci parce que sans toi,sans vous, les choses ne se seraient pas bien passées ! J-Je te dois beaucoup.

- On peut dire que l'on est quitte : tu m'as sauvé la vie, j'ai sauvé la tienne.

On resta assis, aussi immobiles que deux piquets avant que je ne relève la tête interpellée par la musique. C'était une chanson du groupe chrétien "Hillsong", je me mis à balancer doucement au son de la musique !

- tu veux danser ? proposa Loris

- Oh non, je sais pas danser !

Moment de silence, éclat de rire. Le genre d'excuse qui ne fonctionnait pas lorsque tu étais une danseuse professionnelle.

- Okay, c'est quoi le problème ?

- J'ai paniqué pardon.

Je me levai en prenant une grande inspiration puis je posai ma main gauche sur l'épaule de mon partenaire de danse et joigna la droite avec la sienne. Je frissonnai au contact de nos deux mains, mon cœur se mit à battre de plus en plus vite.

- Tu sais que tu peux respirer ? s'assura Loris en haussant un sourcil.

- Je-je... Désolé ! bafouillai-je, tête baissée.

Si j'avais pu rougir à cet instant, je l'aurais fait cependant Dieu merci, je ne pouvais pas.

- T'as pas à stresser, tu fais ça bien.

Je lui envoyai un sourire timide, vers le milieu de la chanson, je me rapprochai de Loris pour poser ma tête sur son torse vu que j'étais trop petite pour atteindre son épaule.

- T'as le cœur qui bat vite ! constatai-je.

- C'est toujours comme ça puis je suis toujours sous l'adrénaline, j'ai tiré sur 3 gars.

- T'avais déjà tiré sur quelqu'un avant ?

- Oui, il y a longtemps.

- Tu as tué quelqu'un ?

Son rythme cardiaque accélera, je l'avais rendu nerveux.

- Ne répond pas si tu en a pas envie.

- Non non c'est rien, les années entre mes 16 ans et mes 20 ans sont considérées comme une partie sombre de ma vie. Je n'en parle pas vraiment...

- Tu me rends curieuse du coup.

Loris plissa les yeux en me regardant d'une manière intense.

- Tu vas m'obliger à parler d'une chose dont je n'ai pas envie ?

- Non mais je sais que tu vas finir par parler, j'attends juste que tu craques !

- T'es malade ! souffla-t-il,Tu veux vraiment m'entendre te dire que j'ai été en prison parce que j'ai tué des gens ?