Black Ballerina

31

J'étais seule, à l'hôpital. Je n'en avais aucune idée de combien de temps cela faisait que j'étais ici ou comment j'y avais atterri. J'avais besoin de quelqu'un mais je ne savais pas qui appeler, personne ne pourrait m'aider. Je voulais faire l'autruche en me noyant sous une montagne de travail mais je ne pouvais pas, il n'y avait rien pour m'occuper. J'étais face à mes démons.

J'appuyai sur le bouton rouge de la télécommande qui pendait juste au dessus de mon nez.

La douleur n'avait pas quitté mon ventre, je souffrais encore plus qu'avant. Je voulais pleurer et c'est en larmes qu'un médecin m'avait trouvé sur mon lit.

J'avais l'impression que quelqu'un avait planté un couteau dans mon ventre, élargissant une entaille créé à la base. La sensation était juste horrible ! J'hurlais repliée sur moi-même, des larmes perlant de mes yeux et du sang sortant de ma bouche.

- Mademoiselle, qu'est ce qu'il se passe ?

- JE SAIS PAS, FAITES QUELQUE CHOSE !

Je n'avais jamais eu aussi mal de toute ma vie, les médecins parlaient entre eux, donnant différentes indications que je ne comprenais pas. Une infirmière me tenait la main au milieu de toute cette agitation.

- Est-ce que je vais mourir ?

J'avais tellement peur pour ma vie, on aurait dit que c'était mon dernier jour.

- Bethany, regarde moi. Tu ne vas pas mourir ! J'ai besoin que tu me regardes et que tu respires à l'aide du masque que l'on a posé sur ton visage. Ça va bien se passer.

Franchement j'imaginais mieux comme mort.

Je fus réveillée par une lumière vive au niveau des yeux.

- Dosez avec la lumière ! grommelai-je en mettant ma main devant.

- Mademoiselle Jenkins, vous êtes réveillée ?

- Non, je suis morte et c'est mon esprit qui vous parle. Bien sûre que je suis réveillée ! ironisai-je, blasée.

- Quel est votre dernier souvenir ?

- Heu...Hm... Je sais pas en fait !

- Vous vous êtes évanouie, vous vomissiez du sang et vous saigniez de l'entrejambe, ...

- Hm...C'est dû à quoi ? demandai-je sans vraiment écouter le spécialiste.

- Comment expliquer ? Mademoiselle, il va vous falloir faire preuve d'une grande force parce que ce que je vais vous annoncer sera vraiment difficile à supporter...

- Faites court. soufflai-je.

- Vous avez fait une fausse couche ! déclara il gravement.

Je le dévisageai, la tête penchée sur le côté, je n'avais absolument pas capté ce qui venait de se passer. Trop de choses se passaient dans mon cerveau. Je rigolai nerveusement en passant ma main dans mes cheveux.

- Vous me racontez quoi, je ne suis pas ou plutôt je n'étais pas enceinte !?

- Vous aviez fait un déni de grossesse...

Je ne dis plus rien, je me couchai et remontai la couverture puis tourna le dos au monsieur qui me regardait tristement.

- Pouvez-vous sortir ? demandai-je doucement en sentant des larmes me monter aux yeux.

Qu'est ce que j'avais bien pu faire pour mériter un truc pareil ?

- Si vous voulez, on peut appeler un psychologue ?