S03 - EP 17 △ part IV

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ÉPISODE 77 - (partie 4/4)

Fin juillet.


Il se prélassait dans la piscine de la villa de plaisance de son oncle, à Bali, quand Jonathan reçut un appel.

— Monsieur, votre cousin, Dan, annonça le maitre d'hôtel.

— Que me veut-il ?

Jonathan se hissa hors du bassin, enfila son peignoir avec l'aide du majordome et lui prit le combiné.

— Papa, tu vas où ?

— Je reviens, princesse.

Il laissa sa fille sous la surveillance du majordome et se retira sur la terrasse.

— Oui, Dan ? Tu t'assures que je ne fous pas le souk dans la villa de ton père ?

Il sourit au souvenir des remerciements chaleureux de Rudy au téléphone, pour les jantes de sa belle voiture. Dan grommela.

— Ce n'est pas une raison pour me le rappeler systématiquement. Change de disque, il devient répétitif.

— Pourquoi me priver d'une occasion de te tourmenter ?

— Trêve de plaisanterie. Pendant que tu te prélasses, les choses évoluent ici. Pas en bien.

Jonathan s'assombrit. Il rattrapa de justesse la petite qui se jeta dans ses jambes, et dont on put suivre la course aux traces d'eau sur le carrelage. Il lança un regard agacé au majordome penaud puis ravala un soupir. L'homme n'avait aucune chance contre Berenice. Sa fille entubait son monde à merveille. Il n'y avait que sa gouvernante à Balmer qui savait lire dans son jeu ou l'anticiper.

— Excuse-moi deux secondes, Dan. Berenice chérie, si tu jouais avec ta mère ? Papa est occupé.

— T'es tout le temps occupé !

— Fais comme ton frère. Il joue d'abord avec maman, ensuite il jouera avec papa.

— Mais moi je veux d'abord jouer avec papa ! Eliel, il va encore pleurer si je joue avec maman. Il m'énerve ! tempêta-t-elle.

Jonathan supplia le majordome du regard. Ce dernier décolla tant bien que mal sa fille de sa jambe. On l'aurait dite équipée de ventouses, tant ce fut ardu. Le père fuit les cris de rage et de mécontentement et se réfugia dans le bureau.

— Désolé. Tu disais ?

À des milliers de kilomètres de là, Dan prit sur lui. Si son cousin savait son problème, il ne lui jetterait pas sa vie de famille faussement parfaite au visage. Mais il ne pouvait décemment en vouloir à quiconque pour cela. De toute façon, personne ne devait savoir. Il en allait de sa position au sein de la famille. Une position atteinte au prix de sacrifices qu'il ne referait pas. Non parce qu'il n'en avait plus la force, mais parce que les conséquences étaient désastreuses.

— Je disais... et si Dean avait raison ?

Jonathan se raidit.

— Tu as décidé de ruiner mes vacances avec ces inepties ?

— Tu penses vraiment que j'ai du temps à perdre pour « ruiner tes vacances » ? s'agaça Dan. Et Dieu seul sait que je l'aurais fait avec plaisir !

— Arrêtons de tourner autour du pot. Qu'as-tu découvert ?

— Evrard m'a contacté. Ses infos sont troublantes. Les faits se recoupent avec ce que laisse sous-entendre Dean.

Jonathan se tendit.

— Es-tu sûr de toi ?

Dan comprenait la position hésitante de Jonathan. Donner du crédit à Dean reviendrait à admettre leur échec. Leur situation pourrait très vite devenir risible voire humiliante.

HOT CHILI - saison 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant