S03 - EP 22 △ part III

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ÉPISODE 82 - (partie 3/5)

La semaine suivante, Rudy assista au rituel matinal des Lee-Cooper père et fils. Il découvrit qu'il s'agissait d'un petit déjeuner animé au cours duquel Marshall et Rey discutaient « affaires ». Cela durait depuis un mois. Les sujets abordés parlaient de cours de la bourse, de tendances de marchés, de plans financiers, de stock market, de fonds spéculatifs, de carnet d'adresses d'analystes financiers, et des courants politiques favorables ou non au business.

Uma était à peine émue par ces discours, qui ne parvenaient pas à la sortir de sa lecture des potins de Jet-set ou d'un roman à l'eau de rose. Pour sa part, Rudy était définitivement largué. Ce lundi-là, il prit la décision de se remettre au tennis. Le faste et la bonne chère du club nourrissaient de mauvaises habitudes. Le footing du soir était aussi un agréable moment de partage avec Rey. Il n'y avait pas que le sexe, dans la vie...

*

Le mardi, la présence de Rudy au brunch Lee-Cooper se justifia par le fait qu'il n'arrivait plus à se passer de Rey. Une absence de plus de deux heures et l'autre lui manquait déjà. Ses oreilles sifflaient avec les termes techniques que s'échangeaient l'économiste chevronné de père et celui en herbe de fils, mais il était là, rendu toute chose par le visage si sérieux de son petit-ami. Il était possible qu'il soit en train de tomber amoureux d'une nouvelle facette de sa moitié.

Rudy n'avait pas osé embarquer un manga ou un roman. Ç'aurait juré côté du magazine financier, du netbook et de la tablette dernier cri qui affichait des courbes de croissance, des histogrammes et diagrammes circulaires. Pourtant, il n'aurait pas dû être complexé, vu qu'Uma ne se gênait pas avec ses lectures frivoles.

Bon, elle avait l'excuse d'être une femme... Quoi ? Il était le digne fils de son père macho. Quoique chez Dean, cela relevait autant du pathologique que de l'éducation. L'un des gros titres du Wassup'Mag® que lisait Uma attira son attention. Elle le vit plisser les yeux pour accommoder et lui demanda de se rapprocher.

Rey se retint de pouffer en les voyant épaules contre épaule, plongés dans leur lecture. Les « femmes » d'un côté, les hommes de l'autre ? Un mot le détourna de ses pensées débiles : « SLOAN », écrit en lettres capitales sur la couverture. Ce nom était lié à Red Kellin, mais son père avait un avis singulier sur la question.

— U'man, tu peux aller à la page qui parle de Sloan ?

Marshall retint un soupir. Il n'avait rien contre Rudy, mais ce garçon distrayait beaucoup le sien. Rey n'avait pas arrêté de lui lancer des œillades.

— Tiens, c'est nouveau, fit Uma. « Peopolitics », lut-elle.

— On dirait un mot valise pour people et politique, dit Rudy.

Vu la photo – un montage AVDL vs Red Kellin –, la nouvelle rubrique du celebrity-magazine était on ne peut plus explicite. L'article se consacrait à l'homme politique. L'expression de Rudy et Uma s'assombrit au fil de leur lecture. Bientôt, Uma retint son souffle, quand Rudy souffla d'incrédulité.

— Qu'est-ce que ça dit ? s'enquit Rey.

— Que veux-tu que dise ce média, si ce n'est une énormité peu crédible ? s'impatienta Marshall.

— Énormité, oui, dit Uma. Pour la crédibilité, j'avoue ne pas savoir où me situer. Les propos sont graves.

— De quoi il retourne ? demanda son époux, soudain curieux.

Sloan impliquait Allen Van Der Litz qui, lui, impliquait les Leblanc. Le magazine de Torcy était bien capable de parler de ces intouchables de manière détournée.

HOT CHILI - saison 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant