ÉPISODE 77 - (partie 3/4)
Jay monta le son du poste téléviseur de son séjour. Le sujet abordé par le bulletin d'information du treize heures méritait une oreille attentive. Red se redressa dans son fauteuil.
« ...Le mensuel people Wassup'Mag® est accusé de propos diffamatoires à l'endroit du candidat au Siège, Allen Van Der Litz. Nul ne sait sur quelle base s'appuie le tabloïd qui dit protéger son informateur en gardant le silence. Toutefois, l'un de nos reporters fait état d'une rumeur, selon laquelle Wassup'Mag® aurait eu accès au témoignage d'une victime anonyme.
Seulement, il est question de pratiques sexuelles controversables et d'actes punissables par la loi, tels que le proxénétisme, la soumission chimique par une drogue – le cocktail-C –, et des abus sur mineurs. Ces déclarations gravissimes entachent la réputation d'AVDL, sachant que ce genre de chefs d'inculpation est passible de vingt ans de réclusion criminelle.
Interrogé, le candidat au sénat déclare lors d'un communiqué diffusé à une radio de grande écoute :
— Face aux nombreuses erreurs d'interprétations de tous ces malheureux événements auxquels j'ai été associé malgré moi, il est de mon devoir d'affirmer que je ne suis pas engagé par les déclarations du magazine et encore moins par les supposés témoignages mensongers d'hypothétiques plaignants. Rien de tout cela n'est exact. Protéger un informateur ne constitue pas une preuve.
AVDL dit laisser au magazine la possibilité de présenter ses excuses et se rétracter, ou de mettre en avant ces informateurs afin de les confronter face à la justice. Passé un délai, une plainte sera déposée par son équipe électorale pour diffamation et distorsion de l'opinion publique. Il se peut qu'une procédure pénale soit engagée, ces prochains jours, à l'encontre du magazine people connu pour faire de l'actualité avec un tissu de mensonges. »
Jay lança un regard inquiet à Red.
— De toute évidence, il ne donne pas à Wassup'® le bénéfice du doute.
— On sait tous qu'excepté le Canal 3, les chaines nationales sont politisées. C'est peut-être pour ça que Dean travaille avec Reich Media View©.
— Ils n'auraient pas tenu le même discours si l'article avait été publié par The Verve®, fit Rebecca en pénétrant dans la pièce.
— Sauf que The Verve® a besoin de preuves plus matériels qu'un simple témoignage, soupira Red. Mais bon, c'est pas ce qui va m'arrêter. Quand Sloan déposera sa plainte contre Wassup'®, j'en ferai de même contre lui. Ou peut-être que je le prendrai de vitesse.
Le petit-déjeuner au Palazzio avait servi d'électrochoc. À vrai dire, c'était Dean le responsable. Cet homme le poussait dans ses retranchements. Il se surprenait à surmonter des peurs et des traumatismes qu'il pensait garder à vie. Il découvrait sa propre force mentale, parce que Dean croyait en elle. C'était tout ce dont il avait besoin ; quelqu'un pour croire en lui. Il y avait eu son père, mais Christopher ignorait son passé sordide avec Sloan. Y serait-il arrivé sans Dean ? Question oiseuse. Le plus important était ses progrès.
— Vous vous êtes concertés avec Dean pour la période ? s'enquit Rebecca. Histoire que j'arrange l'agenda des Beat'ONE en conséquence.
— Pas vraiment. Disons qu'on réagit un peu en fonction des mouvements de l'autre camp. Dean doit s'entretenir avec ses sponsors avant.
— C'est terrible qu'il doive lutter contre sa propre famille, déplora-t-elle.
— Je l'ai déjà vu faire, dit Jay. Il est plutôt doué. Enfin, il a l'avantage de comprendre comment fonctionnent ces gens.
VOUS LISEZ
HOT CHILI - saison 3
Romance. Il arrive que romance rime avec vengeance. C'est ce qu'apprend Red, lorsque son amour à sens unique pour Dean s'épanouit dans la vendetta. Résolu à ruiner la réputation de Sloan en s'aidant de coups de poing...