S03 - EP 13 △ part I

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ÉPISODE 73 - (partie 1/4)

Le Sev'n club ouvrit ses portes deux heures avant le début du spectacle. On se précipita sur les stands, et les premiers à accéder à la salle comprirent la raison de ce changement. Le staff distribuait un set de bâtons néons flexibles de quatre couleurs. Celles de la jaquette de l'album RENOVATIO : vert, blanc, bleu et rouge.

— De préférence, ne les allumez pas avant d'en avoir reçu l'instruction ! hurlait un technicien backliner dans un mégaphone.

Une heure plus tard, la salle, plongée dans l'obscurité était comble. De temps en temps, l'oreille de Rudy captait une langue étrangère. Il semblait que des délégations de fans soient venues d'un peu partout à travers le monde, honorer les Beat'ONE de leur présence. L'accent mexicain, canadien, voire allemand, se diluait dans le flot d'âmes passionnées qui trépidaient désormais d'impatience.

La scène était dissimulée derrière de lourds rideaux sombres. Tous spéculaient sur la surprise que leur réservait le groupe. Il devenait difficile d'anticiper l'univers artistique dans lequel les invitaient les Beat'ONE dans leur grand « théâtre ». Même Rudy, qui avait vu le début du montage du nouveau décor, était incapable de dire sur quel thème se basait la Jay-week. Son père avait refusé de lui en parler, avançant que cela gâcherait la surprise. Donc Rudy s'impatientait, comme tout le monde.

Rey ne l'accompagnait pas ce soir. Il n'avait pas voulu attendre que son petit-ami se libère de Pinsburry vendredi. Les Beat'ONE annonçaient sur leur site que la Jay-week promettait du lourd, et Rudy refusait d'être spoilé par tous les live-reports de celles et ceux qui assisteraient au premier jour de cette semaine dédiée au batteur. Aussi se trouvait-il dans la fosse en compagnie de Timothy et Darel.

Aujourd'hui, les Beat'VIP étaient logés à la même enseigne que le reste des Holy Suckers. Ils n'avaient pas eu accès à la loge des artistes, et ce chamboulement de routine présageait quelque chose d'inattendu. Un effet larsen attira l'attention sur une femme qui venait de traverser les rideaux. Les fervents membres du fanclub reconnurent Diane, ingénieure son de Coop-Com Record©. Sa voix envahit la salle avec un drôle d'effet surround, une profondeur sonore particulière qui donna une impression d'enfermement dans une boite à musique géante.

— Bonsoir, tout le monde. Comme vous vous doutez à présent, ce soir est particulier. Ceux qui ont fait un tour sur les pages officiels des Beat'ONE et du fanclub, savent que quelque chose d'original vous attend. Je vous le dis dans le mille : ce soir, c'est vous qui faites le show.

Le public manifesta son approbation. Diane expliqua alors le rôle des néons LED.

— Vous modulerez l'éclairage de la salle avec, en suivant quelques instructions. Ce ne sera pas compliqué. Quand vous entendrez ce son (une déflagration retentit), vous les allumerez en fonction de la couleur que vous verrez sur scène.

Elle traduisit en espagnol, qu'elle parlait couramment, et se désista pour l'allemand. Selon ses dires, son accent était « blessant ». Ce fut l'occasion de plaisanter et d'alléger un peu l'impatience des fans grâce à un test. Lorsqu'il se révéla concluant, la fièvre gagna à nouveau le public. L'idée que la beauté des DVD et Blu-ray de ce concert reposait aussi sur le sens du show des fans était exaltante.

— Les Beat'ONE comptent sur leurs Holy Suckers, ce soir. Parce que c'est vous qui ferez la différence. Ne les décevez-pas, termina-t-elle.

Vingt heures vingt. Comme à l'accoutumée, le groupe était en retard. Ceux qui jouaient avec leurs bâtons de lumière pour se distraire de l'attente, furent invités à les éteindre, ou à défaut, les dissimuler dans leur étui opaque. L'objectif était de rendre l'obscurité dense, afin de ne pas nuire au début du show. Sachant que l'on lyncherait tout hardi qui oserait ruiner le spectacle, personne n'eut des velléités d'insubordination.

HOT CHILI - saison 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant