HOT CHILI - saison 3

S03 - EP 26 △ part II

ÉPISODE 86 - (partie 2/4)

— Qu'est-ce qui t'a pris, p'pa ?

— Rudy, il arrivera dans ta vie qu'une personne compte beaucoup pour toi, au point de vouloir liquider quiconque s'en prendra à elle. À ce moment-là, on s'expliquera.

Dean était las. Ce devait être la quinzième fois que son fils casait cette question dans la conversation. Toutes ses interrogations sur ce jour de rentrée avaient été éludées.

— T'es en train de me dire qu'Andy compte pour toi, au point de battre comme plâtre un homme entravé devant des journalistes, des flics, un juge et des avocats, dans un palais de justice ?!

Dean se gratta la tête, penaud. Dit comme ça, il réalisait le caractère irréfléchi de son acte. Mais il avait tellement eu envie de faire mal à cet odieux connard qu'il avait donné les pleins pouvoirs à sa colère. Il s'accommodait avec sa conscience sur le fait qu'Allen n'était pas un « homme » mais un déchet. Une ordure à remiser à la poubelle.

— Je suppose qu'Andy est fier de toi.

C'était sarcastique et surtout mesquin. Dean grogna.

— Ne retourne pas le couteau dans la plaie.

Red lui avait presque tiré les oreilles.

— J'ai eu la force d'emmener cette histoire en justice et de passer outre ma vengeance. Ce n'était pas pour que tu te mettes dans cette situation délicate, Dean. Ta colère, ta réaction, me touche, mais n'attends pas que je te félicite. Tu as pensé à Rudy ? Comment va-t-il l'expliquer quand des imbéciles curieux voudront comprendre les raisons de tes actes ? Et je me sentirais comment, si tu devais avoir des démêlés avec la justice à cause de moi ? Je n'aime pas les risques que tu prends pour moi.

Dean aurait voulu gueuler après Red. Il avait voulu lui jeter au visage :

— Si tu cessais de m'obséder, peut-être n'aurais-je pas réagi ainsi !

Il n'avait rien dit. Toutefois, sa position était inébranlable. Que Red aime ou pas, il ne lui demandait pas son avis. Il prendrait tous les risques nécessaires pour lui. Rien à foutre de l'opinion extérieur. Enfin, sauf celle de son fils. Et ce dernier n'avait pas fini ses remontrances. C'était le monde à l'envers.

— C'est moi ou tu réagis de plus en plus inconsidérément dès qu'il s'agit d'Andy ?

Dean soupira.

— Pourquoi dois-je en discuter avec toi ? Le concerné reste encore Andy.

— Et avec qui d'autre veux-tu en parler ? Ta famille ? railla Rudy. C'est moi, ta famille ! Figure-toi qu'on m'a bassiné aujourd'hui parce que « mon père jette l'opprobre sur le nom Leblanc ». Tu réalises ma situation ou pas ?

— Qui est cet abruti ?

— Un abruti, comme tu dis. Il va falloir te calmer, p'pa !

Dean s'insurgea :

— C'est qui le père dans cette histoire ? Tu es en train de passer sous silence ta première journée à Darney, Rudy. Il s'agit de quelque chose dont tu ne veux pas m'entretenir ?

— C'est rien de méchant. Mais dis-moi, c'est quoi ton histoire avec le nom Felden ? Tu me dois la vérité. En tout cas si tu veux me protéger.

Il sentait qu'il y avait une sale histoire derrière, aussi prenait-il son père par les sentiments pour lui soutirer des aveux.

— Je préfère entendre ta version plutôt qu'une autre, biaisée par des envies de vengeance.

Dean ferma les yeux. C'était un cauchemar. Tout, mais pas ça !