Linéaire : Le Royaume perdu

Chapitre 69

Je place ma seconde main sur son cœur, comme pour me persuader qu'il est bien entrain de battre, qu'il était toujours là. Les deux bras du prince passent dans mon dos et sa tête s'abrite dans mon cou et je fais de même. Je m'imprègne de son odeur alors que ses bras marquent ma peau.

Ce simple câlin est un adieu, je le sais, et pourtant je ne peux m'empêcher de me dire que ce n'est qu'un au revoir. Il s'écarte et je fais le regarde et décide qu'il est temps de parler.

- Quoi qu'il arrive Adriel...

- On se sacrifie pour le plus grand nombre. C'est ce que tu allais dire ?

Je hoche simplement la tête.

- Si je ne suis pas là, prends très soin du peuple il te portera toujours à la victoire et à la joie. Fais-le pour moi s'il-te-plait...

A son tour il hoche la tête et m'embrasse le front. Nous nous séparons, il se dirige vers le balcon avant de se retourner.

- Si c'est moi qui vient à ne pas être là à la fin de tout cela... Devient la reine de l'Alaska et fais tout pour aider mon peuple...

Je lui offre un petit sourire et me dirige vers le miroir pour me maquiller légèrement. Quelques minutes plus tard il est l'heure pour nous de rencontrer les ambassadeurs de Nurry.

Dans un grand silence nous allons jusqu'à la salle du trône et à mon étonnement on me demande de me placer aux côtés du prince et du roi. Nous attendons dans une tension palpable.

La porte s'ouvre laissant entrer deux personnes capuches sur la tête cachant leur visage. Ils s'avancent pour arriver en face de nous et hotte enfin leurs capuches. Ils ne se sont pas inclinés, aucun signe de respect. Mais ce qui me marque c'est de voir l'homme avec qui j'ai dansé il y a seulement quelques jours.

Je respire calmement ne montrant pas la peur qui monte en moi. La tête haute je regarde le prince, un visage impassible, attendant que le roi parle.

- Bien, nous sommes ici pour négocier, alors dites-nous vos revendications.

Le prince de Nurry tourne son regard vers moi, puis vers le prince avant de prendre la parole.

- Nos conditions sont simples, nous voulons que vous acceptiez notre demande.

Je vois le visage du souverain devenir plus hostile.

- Si vous n'arrivez pas à nourrir votre peuple convenablement cela ne m'oblige en aucun cas à vous aider.

- Nous avons subi beaucoup de tempêtes et de problèmes climatiques suite à la guerre, nous sommes l'un des seuls pays à vivre ces problèmes à une si grande importance. Cette guerre vous l'avez menée, vous en avez été l'un des acteurs principaux. Alors il est temps que vous assumiez vos actes.

Je ferme les yeux en me rendant compte qu'ils sont tellement en dangers qu'ils en sont au point d'attaquer l'un des royaumes les plus puissant du monde. C'est du désespoir pas de la haine, mais de la peur.

- J'ai d'autres conditions à imposer, je souhaite m'entretenir sur toutes les conditions avec seulement le prince et cette jeune femme. continu le prince en nous désignant Adriel et moi. Je tiens à vous rappeler que vous n'êtes pas en mesure de négocier votre majesté.

Le père nous regarde quelques secondes avant de déclarer qu'il était d'accord et quitte la pièce. Nous ne sommes plus que quatre et il est temps qu'il nous donne toutes ses conditions.

- Mes conditions sont simples, une aide alimentaire et financière durant cinquante ans. Et je veux que Lynn vienne à Nurry.

Je vois qu'Adriel se retient d'agir. Il me suffit d'un regard pour qu'il comprenne qu'il doit se calmer.

- L'aide alimentaire ne sera que très faible, nous avons tout juste ce qu'il faut pour nourrir mon peuple, et comprenez que je ne peux faire passer le vôtre avant le mien. Je ne peux pas m'engager sur une si longue période, le futur ne nous est pas donner, mais je vous propose de calculer des aides en fonction de ce qu'il se passe dans chacun de nos royaumes. Tous les ans nous organiserons une réunion pour prévoir le budget et cela sur le période qu'il faudra à votre royaume pour être autonome. Avec cela, nous trouvons chacun notre compte et nous nous assurons la stabilité de nos pays. Cela vous conviendrait-il ?

- Si nous ne pouvons pas avoir votre aide alimentaire alors je souhaite que vos scientifiques viennent pour nous aider, ainsi qu'une aide médicale.

- Lors d'aléas climatique nous enverrons des médecins et nous vous enverrons des scientifiques pour étudier le climat et parvenir à trouver des solutions pour que ces tempêtes est le moins d'influence sur votre pays, cependant je ne souhaite en aucun cas obliger mes sujets à venir dans votre pays. Je m'occuperai de les payer, mais ils devront être logés et nourrit convenablement.

- Bien cela est convenu. Maintenant, répondez-moi pour ma deuxième condition.

Le prince me regarde et je vois très bien que cela ne lui convient absolument pas. Je sais que cela va poser beaucoup de tension entre leurs royaumes. Je me rappelle que lorsqu'une femme est sélectionnée elle ne peut partir nulle part en dehors du château, à part si c'est son défi ou que s'est une sortie organisée par le prince.

- Vous connaissez très bien les règles Stephen, Lynn ne quittera pas le château. Vous avez déjà tous ce qu'il faut à pour votre peuple.

- Cette condition est toute aussi importante que la première. Elle vient avec moi où j'attaque votre royaume.

Je passe d'un prince à l'autre les regardants se défier du regard. Je remarque alors la personne qui était arrivée avec le prince. Une jeune femme, une arme à la ceinture. Elle s'est mise à l'écart et pourtant je sais qu'elle est importante sinon elle ne serait pas ici.

Alors que les deux hommes se tiennent tête je lui fais signe de s'approcher. Elle vient devant les marches, je me lève et descends les marches pour me retrouver face à elle. Les souverains se lâche du regard pour nous observer.

- Dis-moi ce que je pourrais apporter à Nurry, en quoi je pourrais vous venir en aide ?

Les deux princes allaient parler mais je lève la main pour les arrêter sans lâcher les yeux noirs de cette femme qui doit avoir vingt-cinq ans.