Chapitre 111

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Je me suis levée précipitamment et j'ai ouvert la porte pour rattraper mon père. Je l'ai appelé et il s'est retourné posant le plateau avant de me prendre dans ses bras. Je le serre le plus fort que je peux, il est ma bouée aujourd'hui et il le sait. Sa prise est aussi ferme, nous restons comme ça durant de longues minutes. Il finit par s'éloigner et me dire.

- Si tu l'aimes prends le risque de le suivre, car il a pris le risque de te perdre. Mais si tu veux le faire un peu mariner tu peux toujours lui dire que tu as besoin de temps, mais ne prends pas trop de temps non plus car c'est toi qui risques de le perdre. Sache que quoi que tu fasses je te soutiendrais ma fille.

- Merci Papa, je t'aime !

- Moi aussi je t'aime. Aller prend ce repas et vas te coucher tu as une longue journée qui t'attend demain. Les enfants ont prévu de t'occuper toute la journée.

Je récupère le repas et remercie mon père pour l'information. Je sais déjà que nous allons passer la journée de demain à courir partout dans le jardin pour faire des dizaines de jeux différents. Lorsque j'entre dans ma chambre je me contente juste de manger le dessert et de me coucher mais je n'arrive pas à fermer les yeux. Je me contente de me tourner et de me retourner en soupirant. Réfléchissant aux paroles de mon père. Après je ne sais trop combien de temps je me lève et je pars vers les appartements du prince. Autant mettre tout au clair une bonne fois pour toute. J'ai traversé les couloirs dans le plus grand silence. Je trouve cela drôlement reposant. Le château enfin calme, il n'y a plus les centaines de petites fourmis qui circulent toute la journée. J'évite les coins où se trouve encore quelques gardes et je finis par arriver devant. Je lève la main et hésite mais avant que j'aie pu faire le moindre geste la porte s'ouvre sur le prince.

Nous nous fixons quelques secondes alors que je laisse ma main retomber le long de mon corps. Je ne sais même plus quoi faire et je crois qu'il est dans le même état que moi. Je me contente de me perdre dans une contemplation qui n'a pas lieu d'être. Je mémorise ses yeux de glace, en passant par sa mâchoire légèrement marquée, son nez droit et finalement ses lèvres. Au bout d'un certain temps il ouvre la bouche, mais aucun son ne sort. Ce petit geste suffit à me faire revenir à la réalité. Sans lui demander son avis je suis rentée dans ses appartements et il a refermé la porte doucement, légèrement surpris.

- La prochaine fois que tu refais une chose pareille je te jure que tu vas en payer le prix. Et il sera très cher !

Il tente de me calmer mais je reprends.

- Ça te coutait quoi de me poser la question ?! On vient de passer deux jours ensemble ! On a parlé de tout ! Mais cette question qui te hante depuis longtemps tu ne la poses pas ?! Tu peux m'expliquer pourquoi ? Non car ce n'est pas comme si j'allais te tuer pour me poser cette question ! De quoi as-tu eu peur pour demander aux parents ?! J'ai accepté de t'épousé ! Et tu sais combien c'est rapide pour moi ! Je me fiche du royaume le temps que je sais que le peuple sera plus heureux qu'il ne l'est maintenant...et tu sauras le faire...avec ou sans moi. Alors pourquoi tu as fait ça ?...

Ma voix était devenue plus douce, plus triste. Il s'est approché de moi mais j'ai reculé. Je veux la réponse puis j'aviserai. Il a baissé la main qu'il m'avait tendu avant de prendre une inspiration et de plonger son regard dans le mien.

- Tu as toujours hésité Lynn...entre ton royaume et nous... et tu as vraiment pensé à rester à Nurry, tu as parlé de toutes les règles qui...

- Adriel, je savais que si je restais au château plus longtemps alors les caméras et beaucoup de règles allait disparaître. Je savais un mois à l'avance que j'allais rentrer après le mariage. Je savais que j'allais laisser le royaume d'Alaska entre tes mains même si je ne devenais pas ta femme. Je le savais, il aurait juste suffi que tu me le demandes...

Comme si mon aveu l'avait libéré, il m'a pris dans ses bras me serrant contre lui. Mes bras se nouèrent autour de son cou alors que sa tête s'était retrouvée dans le creux de mon épaule.

- Qui a réussi à te faire venir ici ? demande-t-il en m'entrainant vers la chambre.

- Mon père.

- Il va falloir que je pense à le remercier alors...

Je lui souris en me blottissant contre lui et m'endormie quelques minutes après épuisée, sa main jouant avec mes cheveux.

Linéaire : Le Royaume perduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant