Linéaire : Le Royaume perdu

Chapitre 115

Nous avons conclu qu'elle viendrait me voir demain dans la soirée et qu'elle sera bien présente le temps du mariage mais pas du reste de la journée car les risques que le peuple découvre qu'elle est en vie sont trop grand. Le roi me quitta pour rejoindre sa chambre et je me retrouve à nouveau seule.

Quelques minutes plus tard c'est Marie qui m'apporte le repas que je me dépêche d'avaler avant que prendre un jean et un tee-shirt noir et ample. Une fois changée et coiffée d'un chignon fait rapidement avant de passer la baie vitrée. Je marche jusqu'au fond du jardin avant de me faufiler dans l'angle de deux haies qui laisse un peu d'espace. Je finis par traverser le mur végétal et commence à déambuler heureuse de voir à quoi ressemble le jardin. Avançant vers l'étang tranquillement et faisant attention à ce que personne ne me voit.

- Maintenant que vous savez ce que vous avez à mettre en place vous pouvez y aller.

- Bien votre Altesse.

Je me suis immédiatement cachée derrière une haie et j'ai attendu. Mon cœur bat rapidement, de peur d'être surprise mais aussi de le voir lui. J'ai l'impression de ne pas l'avoir vu depuis des semaines alors que pas du tout. Êtres dans le même palais sans pouvoir se voir alors que l'on sait que l'autre est juste à côté, juste durant quelques jours, est bien pire que d'être séparé pendant des mois a des milliers de kilomètres l'un de l'autre.

- Il faut que ce soit parfait... souffle le jeune homme.

Je l'observe s'amuser la main dans l'eau, le regard dans le vague, un faible sourire au visage. Si il tournait la tête un peu vers la gauche il me verrait, cependant il semble concentré sur un point imaginaire. Au bout de quelques minutes il se leva et partis je me suis alors approché de l'endroit ou le prince se trouvait pour m'assoir et plonger mes pieds dans l'eau. Laissant mon regard dérivé sur l'étendue d'eau reflétant la lune bientôt pleine. Un sourire apparut sur mon visage, me sentant enfin en paix avec moi-même et n'étant plus autant stressée qu'auparavant.

- Tout sera parfait j'en suis sûr...

Je me suis laissée tomber allongée les pieds toujours dans le liquide frais. Après quelques minutes je me suis relevée, je n'ai pas remis mes chaussures, me contentant de marcher dans l'herbe et d'explorer le jardin. Une fois mon tour fait je suis retournée beaucoup plus serène dans mes appartements et me suis endormie.

Le lendemain la journée c'est passée dans les mêmes conditions que la veille. Ariston a passé sa matinée avec moi pour les dernières retouches sur mes robes sans me laisser me voir dans un miroir. Ils ne me laissent pas me voir avant demain ce qui a le don de me stresser car je ne sais absolument pas à quoi je ressemble. En plus du fait que je ne sais pas du tout si ça me correspondra, j'ai l'impression de ne pas pouvoir de choix. Alors que c'est mon mariage quand même ! C'en ait vexant.

L'après midi j'ai eu la visite rapide de Lila et Eva avant de recevoir encore une fois les coiffeuses. Le soleil s'est couché et j'ai manger sur le pouce attendant avec impatience la visite d'Anastassia. Alors que je m'attendais à la voir devant la porte, je la vois arriver par le jardin. Je m'empresse de lui ouvrir et la salue alors qu'elle, me remercie directement de lui permettre d'être présente demain, les larmes au bord des yeux. Nous avons parlé de tous et de rien et surtout beaucoup rigolées. Cette femme est une adolescente enfermée dans le corps d'une femme de quarante-cinq ans. Vers vingt-deux heures elle dû retourner au quatrième et je me retrouve alors seule.

Je décide de me plonger dans un bain chaud et en profiter pour me détendre. Demain c'est le grand jour et je stresse de plus en plus, même si Anastassia m'a bien aidé à souffler ce soir. Je ferme les yeux quelques minutes faisant le point.

Tellement de choses ont changées en si peu de temps, en l'espace de huit moi je suis devenue la reine d'Alaska, la future femme du prince d'Endalya. J'arrive de mieux en mieux à vivre avec mon passer. A m'ouvrir aux autres, à avoir des amis car aussi fou que cela puisse paraître je n'avais pas d'amis, juste ma famille. J'ai fait des recherches à Nurry, je suis connue dans le monde entier. Moi, Lynn Stonheart, pourtant je ne suis que l'une des centaines de milliers de filles vivant dans les quartiers pauvres, je ne suis personne. Oui personne et pourtant je joue tellement gros maintenant. Je n'ai plus le droit à l'erreur car beaucoup trop de personnes compte sur moi. Sur nous. Nous devons y arriver, montrer l'exemple d'un monde meilleur pour tous, de solidarité et de paix.

Je finis par sortir de mon bain et me coucher pour être en forme demain car, après tout, c'est mon mariage.
C'est des coups frappés à ma porte qui me réveille en sursaut j'ai à peine le temps de me redresser que je vois toute ma famille entrer dans la chambre. Mes frères et sœurs se jetant sur moi en criant et rigolant. Il ne me fallut que quelques millièmes de secondes pour rire quasiment étouffée sous ces corps. On se lança dans une bataille d'oreillers, nos parents ayant déclaré la guerre, lorsqu'un traversin vola dans la pièce pour atterrir sur Diane, sous le regard stupéfait de toute la famille et de Lucie. Il y eu un long moment de silence attendant sa réaction. Mon regard croisa celui de la jeune femme de chambre avant que l'on éclate de rire suivit par toute ma famille. Mais le regard de Diane m'arrêta.