Chapitre 89

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Nous avons passé deux jours enfermés sans réellement se parler, juste lorsque nous étions obligés de le faire, nous n'avons pas dormi ensemble non plus. La tempête commence enfin à diminuée, demain nous pourrons peut-être enfin sortir. J'ai réussi à joindre Manélie chaque jour ou Joana qui prenait le relais de la météorologue pour qu'elle puisse se reposer quelques heures. De ce qu'elle m'a expliqué, la tempête n'est pas descendue vers le sud du royaume ne laissant que quelques orages et des pluies sur son passage. Cela limite donc les dégâts de plus la prévention a été très efficace, le service bien mis en place. Depuis le temps qu'on travaillait dessus pour réussir à quadriller tout Nurry, c'est enfin une réussite pour nous.
Je me retrouve actuellement à lire un livre que Marlon m'a ramené du palais alors que le prince fait les cent pas à mes côtés tournant en rond. Après quelques minutes, il s'installa devant moi sur la chaise.

- Lynn...
Je relève la tête de mon livre et le fixe pour lui dire que je suis attentive. Il passe une main dans ses cheveux avant de recommencer.

- Je suis désolé, vraiment .... Désolé pour la révélation que j'ai faite avant ton départ et surtout désolé pour l'autre jour... Je ne voulais pas te faire peur... Mais mon père m'a raconté ce qu'il s'est passé pour lui avec ta mère... Il m'a dit qu'il l'aimait, qu'elle l'avait séduit et que le jour où il lui a dit qu'il voulait se marier avec elle avait fuie. Qu'elle avait joué sur deux tableaux tout au long du séjour au château... Et quand je t'ai vu si proche du prince, je... Je me suis senti tellement mal... Tu étais si souriante, si heureuse... La seule fois que je t'ai vue comme cela c'était lorsque tu as retrouvé ta famille. On entend régulièrement parler de toi, des avancées qui se passent dans le royaume. Chacune de tes apparitions et relayée dans le monde entier, tu es adulée et tu ne t'en rends même pas compte. J'ai vraiment eu l'impression que tu m'as oubliée, que tu as construit une nouvelle vie, ici, loin de moi. Alors que moi, je t'attends de l'autre côté du monde, dans mon palais qui me semble si vide sans toi...Rentre...s'il-te-plait...

Je laisse un temps de silence le regardant avant de poser le livre sur la cheminée avant de prendre une grande inspiration. La version que m'a donnée ma mère est tellement différente, et Helen m'a confirmé cette version et ce qu'il me dit me touche, mais je ne veux pas lui montrer. Les cheveux en bataille, ses yeux de glace me fixant, je réponds enfin :

- Adriel... Je t'avoue que je ne connaissais pas la version de ton père et je sais que cela doit être dur pour toi de voir sa santé se détériorer... Mais tout ne s'est pas déroulé exactement comme cela... Ma mère n'a jamais voulu séduire le roi...Elle est tombée amoureuse de mon père dès la première semaine...Il était garde au palais et lui était venu en aide, elle restait seulement pour pouvoir essayer de récupérer les documents pour obtenir le royaume. Mais lorsque ton père lui a dit ses intentions, elle a eu peur. Alors elle a fui oui. Mais cette histoire n'est pas la nôtre. Elles sont totalement différentes, c'est à eux de régler cette histoire, et le plus tôt serait le mieux. Car dans tout cela, c'est nous qui en souffrant, autant qu'eux. Pour ce qui concerne mon retour...je ne sais pas. Je ne t'en veux pas pour l'histoire de mon départ...même si j'aurais aimé que tu me le dises plus tôt mais j'ai fait pareil de mon côté sur d'autres choses... Pour l'autre jour, je ne sais pas...je crois que je suis perdu. On verra tout cela après le mariage...

Il me regarde, je sais que je n'ai pas vraiment répondu à ses questions, mais je ne sais même pas moi-même ce que je souhaite. Alors je veux prendre ce temps pour moi. Il s'approche de moi attrapant ma main délicatement, mais je réprime quand même un mouvement de recul.

- Pourquoi tu es si bien ici...qu'est-ce qu'il y a de plus ici qu'à Endalya ?...
Je le regarde et baisse la tête doucement. Ici, j'ai trouvé un équilibre, une liberté, une vraie liberté avec la confiance des autres en plus.
- Ils me font confiance, ils croient en moi, et je suis libre Adriel. Libre de dire non, de partir si je le souhaite, de faire le tour du royaume. On ne m'a jamais accordé réellement cela. Et puis j'aide les personnes, je les aide vraiment. J'ai trouvé pourquoi j'étais réellement faite et ça fait vraiment du bien. Bien sûr que mon pays me manque, ma famille, même ma vie au château avec Diane et toute la famille, mes petites visites à la serre, Lila et Eva, mais je ne suis pas libre. Il y a les règles du palais, les caméras, les tenues bien que magnifiques, ce n'est pas ce dont j'ai besoin moi. Ici, rien ne m'est imposée, je suis ravie de me présenter face aux caméras. Elles ne me posent pas des questions sur ma vie personnelle, mais sur le pays et les avancements, les projets. Ils ne me demandent pas d'être parfaite, mais d'être moi tout simplement... Il faudrait qu'on aille se coucher Adriel.

Linéaire : Le Royaume perduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant