Chapitre 97

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- Je veux voir cet homme.

Mon ton est sans appel et je ne le lâche pas du regard. Ses mains liées et les bras sur le bois il continue de me fixer.

- Non.

- Tu t'es déjà créé un tas d'ennuis et ce n'est pas en prenant tout d'un tirant que les choses vont s'arranger.

- Et si c'était la solution au contraire ?

Je le regarde, surprise, il pense vraiment cela...

- On peut encore éviter ce genre de problème Adriel ! Tu aimes ton peuple, je le sais, même si tu cherches à me faire croire le contraire. Tu n'es pas ton père !

- Ne parle pas de mon père !

Il avait hurlé et la chaise grincée, les mains à plats sur les feuilles. J'avais sursauté et callé au fond de mon siège, les yeux levés vers lui avec un air sévère mais à la fois compatissant.

- Ce n'est pas toi qui réfléchissais à des solutions pour Nurry bien avant leur arrivé ? Qui m'expliquais vouloir améliorer les conditions des plus démunis ? Ce n'est pas toi qui voulais te sacrifier pour le bien de tous ? !

Je me lève à mon tour et me penche sur le bureau pour n'être qu'à quelques centimètres de lui. Les yeux dans les yeux je comprends qu'il ne va pas me répondre.

- Si ce silence veut dire non...alors sache que cela veut dire que tu n'es pas l'homme que j'ai appris à aimer...

Sur ces mots et le cœur serrer, je m'éloigne de lui. Mon visage passe d'une expression de dessus à de glace.

- Si c'est ce que tu souhaites... je n'ai plus qu'à récupérer mon royaume et aider le maximum de personnes...je ne peux pas sans cesse me battre contre toi. Je te laisse un jour pour me dire si tu souhaite la paix ou la terreur. En l'absence de réponse je considèrerais que tu as choisi la terreur.

Sans plus de mots je quitte la pièce et me dirige le plus rapidement possible vers la chambre du roi. Il sera le seul à pouvoir le faire changer d'avis. Je vois les caméras me suivre mais je rentre suffisamment rapidement dans l'antichambre des appartements du roi. Là se trouve deux gardes qui me stoppent.

- Mademoiselle Lynn vous ne pouvez pas passer. dis l'un des deux.

- Le roi m'a chargé de venir le voir dès mon retour peu importe sa condition.

Les deux hommes se regardent avant de me laisser entrer. La porte a peine fermée que je la bloque avec une armoire et m'approche du roi qui s'est redresser.

- Lynn... Mais que faites-vous !

A peine sa phrase finie qu'il se met à tousser. Je m'approche et l'aide à se mettre sur le côté pour qu'il puisse cracher et pas s'étouffer.

- Je dois vous parler votre majesté, respirer. Je n'ai pas beaucoup de temps les gardes vont prévenir votre fils...

- Parlez.

Il s'était installé correctement reprenant sa stature de souverain.

- Je suis désolé de devoir le faire comme cela mais il faut qu'Adriel prenne conscience. Il faut que vous lui fassiez comprendre qu'il ne doit pas se faire haïr par le peuple au contraire. Il n'est pas un ennemi mais un allier mais s'il se transforme en adversaire alors il ne pourra pas rester sur le trône...

- En quoi cela vous concerne ?

Sa voix est douce contrairement à ce que je pensais. Le cœur toujours serré je retiens de justesse des larmes. C'est trop pour moi, trop d'émotions contradictoires et trop peu de temps.

- Car...car même si je sais que vous ne me portez pas dans le cœur moi j'ai votre fils et le peuple dans le mien. Mais si je dois faire un choix...et même si ça me fait du mal...je...

- Tu choisiras le peuple.

Je me contente d'hocher la tête doucement. Alors qu'il reprend avec une voix douce et rassurante.

- J'ai fait ce choix il y a bien des années et je ne le souhaite à personne... Lynn je vais essayer de le convaincre mais si jamais il n'écoute pas alors reprenez votre royaume...

Des coups raisonnent et j'entends Adriel me hurler de sortir. J'allais dire quelque chose mais le roi reprend :

- Vous êtes une fille bien Lynn et j'espère que mon fils n'est pas suffisamment stupide pour vous laisser. Allez lui ouvrir...

Je lui fis un sourire alors qu'une larme coule que j'essuie directement avant de faire un non de la tête.

- Il faut que j'arrive à aller dans la prison pour voir un homme qu'Adriel a enfermé...

- Je vais vous...

Il tousse alors qu'ils réussissent enfin à ouvrir la porte. Je me lève alors que le roi reprend sa respiration les deux gardes m'attrape les bras alors que le prince va vers son père avant de se mettre devant moi. J'ai eu le temps de reprendre un masque froid.

- Tu as perdue la tête Lynn. T'en prendre à mon père ?! Tu n'as rien trouvé de mieux ?!

- Je ne compte pas de le tuer si c'est ce qui te fais peur. Mais j'avais des choses à lui dire.

Il était devant moi à quelques centimètres de mon visage. Me fusillant du regard c'est son père qui nous arrête dans ce combat silencieux.

- Je crois qu'un jour dans nos cachots lui permettrait d'avoir les idées en place. Nurry a du libéré son esprit de rébellion.

Je regarde le roi en tirant sur mes bras, je joue le jeu. Avant de retourner mon visage vers le prince. Il fait un signe de tête et les gardes m'emportent alors que je le fixe. J'ai l'impression qu'on a passé le stade de l'amour à la haine. Il n'y a qu'un pas, oui. Et nous l'avons fait.

Linéaire : Le Royaume perduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant