Linéaire : Le Royaume perdu

Chapitre 95

J'ai salué chaque personne avant de monter dans l'avion. Opale m'a offert un talisman, fait d'une magnifique pierre. Je suis à l'arrière de l'avion et le prince, lui est à l'avant. Liam et sa famille se trouvent avec le prince après qu'il leurs ait fait comprendre qu'ils avaient des choses à réglé et que je n'avais rien à faire dans cette histoire.

La hauteur pourtant me terrorise, l'avion est la pire des idées qu'il y ait. Les turbulences me clouent à mon siège et je suis incapable de détourner le regard de la vitre. Les muscles tendus, les poings serrés, mes lèvres pincées entre mes dents je vois le monde de haut, de trop haut totalement paniquée. Le reste du monde totalement effacé, aucun son, juste cette sensation peu agréable. Puis enfin je vois le sol se rapprocher. L'engin touche terre et décélère et fini par s'arrêté et pourtant je ne peux pas bouger. Me reconnectant doucement à la réalité je vois les personnes m'accompagnant descendre. Je commence par ensuite retrouver l'audition et s'est avec étonnement que j'entends des hurlements. Des cris de rage. Mon cerveau ne contrôle alors plus mon corps et je me lève précipitamment pour sortir.

Face à moi, le prince et sa famille sont tenus par des hommes alors que je vois un homme face au futur souverain prêt à le frapper je hurle :

- Stop !

Malheureusement le poing à déjà frappé son ventre et à voir l'état du prince ce n'est pas le premier coup qu'il reçoit. Mais un silence s'est fait. Encore sur le haut des escaliers je reprends la parole me retenant de pleurer. Mon peuple est divisé et présent pour essayer d'anéantir la personne que j'aime et sa famille par la même occasion.

- Arrêtez cela ! Mais que ce passe-t-il ?

Une femme de la quarantaine approche de moi alors que je descends.

- Lynn rentre dans cet avion !

Je regarde Adriel, puis Liam, ils avaient parlé ensemble d'une seule voix. Je détourne les yeux et regarde la femme.

- Tu nous as dit de lui faire confiance et pourtant depuis que tu es partie, il y a eu la mise en place de couvre-feu, de patrouille encore plus forte ! De répression contre un complot qui ne touche que quelques fous !

Je lui ai fais face tout le long avant de me mettre devant le prince, entre lui et l'homme l'ayant frappé.

- Il se protège et vous aussi par la même occasion. Il ne pensait qu'à votre bien. Il ne connait pas la réalité et notre grande difficulté à vivre si on ne peut pas sortir la nuit.

- Il a refusé d'écouter ce que nous avions à lui dire ou faisait emprisonner les personnes qui arrivaient à entrer ! Mon fils en fait partie !

- Cela donne l'impression de menace et je ne peux pas le défendre sur chacun de ses actes mais il pense qu'à améliorer vos conditions ! Croyez-vous vraiment que je vous aurais demandé de l'écouter si ce n'était pas le cas ?

- Il peut mentir ! s'écrit un homme.

De nouvelles paroles fusent mais je ne les comprends pas. Je lève les bras pour qu'ils m'écoutent ce qui marcha à ma grande surprise.

- Me mentir alors que la première fois que je l'ai rencontré il était sorti en douce du palais ? Me mentir alors que lorsque je suis arrivée au palais il avait déjà bien plus travaillé que moi sur les inégalités à faire disparaître. Cet homme veux vous aider ! Il n'est pas son père et même celui-ci n'a pas mauvais fond, ils ne connaissent pas la réalité de notre monde. Croyez-vous que ce soit en le menaçant et le prenant en otage son fils que le roi va céder ?! Je peux vous garantir que ce n'est pas le cas ce sera même l'inverse ! Je vais travailler sur cette question et je vous promets que les choses vont changer dans peu de temps mais permettez-moi de rentrer au château avec le prince sinon je ne peux rien faire.

Il y a un mouvement de foule, énormément de paroles puis ils finissent par relâcher Orla et sa famille qu'ils font directement partir puis ils lâchent enfin le prince qui se redresse avec difficulté. Il garde la tête droite, nous commençons à avancer alors que la foule se sépare en deux. Des paroles me demandant de changer les choses. D'autres me disant que c'est ma dernière chance et qu'après ils vont agir. Nous finissons par voir la voiture et nous montons rapidement et elle démarre et seulement à se moment je me tourne vers le prince pour le regarder, la pommette écorchée la lèvre fendue laissant une trace de sang. Nous nous fixons et je passe ma main sur sa lèvre doucement avant de souffler doucement :

- Vous auriez dû m'en parler...

Il détourne le regard et regarde par la fenêtre sans un mot. Je laisse ma main tomber et je regarde la famille. Les deux parents baissent les yeux à leur tour. J'ai l'impression de me sentir comme incapable à leurs yeux et je dois avouer que c'est douloureux. J'inspire et regarde mes mains tout au long du trajet. A peine la voiture arrêtée que je la quitte pour rentrer dans le palais, je passe devant Diane, Lucie, Ariston et Marie sans un regard :

- Occupez-vous d'eux s'il-vous-plait...chuchote-je.

Du coin de l'œil je les vois essayer de parler mais je suis déjà loin. Je monte directement à la serre.