Imagines & OS - Livre 1 | KPOP

• Suga - BTS | 2

Pour brightsofaraway

PANIC

Leurs visages étaient tous braqués sur toi ; tu te sentais comme un monstre en cage. Assise face au piano, tu étais paralysée. Petit à petit, la panique te gagnait et tu n'étais plus capable de rien. Le morceau que tu connaissais pourtant par cœur te semblait totalement inconnu, à l'instant même, et tes doigts n'osaient pas se poser sur les touches de l'instrument. De légers rires s'élevèrent dans la salle, et le professeur souffla bruyamment. Ta respiration était saccadée, mais personne ne semblait s'en soucier. On se moquait de toi, c'était tout. Le professeur te somma de regagner ta place, ce que tu ne pus que t'y résoudre d'un pas chancelant. Le cours se poursuivit sans que les élèves ne cessent de faire des remarques à voix basse sur ce qu'ils appelaient « ton incapacité ». Pour eux, tu n'étais qu'une incapable ; incapable de prononcer le moindre mot en public, incapable de supporter les remarques, incapable de tout. Il n'y en avait qu'un seul qui ne disait jamais rien à ton propos, il ne disait jamais rien tout court.

À la fin du cours, les élèves et le professeur quittèrent la salle, la laissant à quiconque voulait s'en servir pour son loisir ou pour réviser ses partitions. Tu restas donc seule et tu en profitas pour confronter une nouvelle fois ce piano, cet instrument qui avait hanté toute ta nuit. Tes doigts glissèrent sur les touches et la mélodie que tu jouais, celle que tu avais apprise sur le bout des doigts et que tu étais censée jouer devant la classe, emplissait la pièce. En relevant les yeux, tu croisas son regard, ce garçon qui ne disait jamais rien, et ton corps fut parcouru d'un frisson d'effroi alors que ta panique te gagnait. Seulement, il ne dit pas un mot et son expression restait impassible. Seuls ses yeux réussirent à le trahir. Même si aucune courbe n'étirait ses lèvres, ses yeux, eux, te souriaient. Il finit par partir, te laissant dans la salle tandis que tu peinais encore à réaliser que tu avais jouer ce morceau devant lui, alors que tu croyais être seule.

Le soir, en rentrant chez toi, tu repensas à ce jeune homme, Yoongi de son nom, et ce regard qu'il t'avait adressé. Au contraire de tous les autres élèves, il n'avait rien de moqueur, et tu ne l'avais jamais entendu dire du mal de toi, te critiquer sans comprendre ce que tu traversais jour après jour. Ce regard, dans lequel transparaissait un doux sourire, t'avait plutôt paru compatissant, comme si Yoongi te comprenait. Peut-être était-ce vrai ; il ne parlait jamais et n'était pas à l'aise à l'oral, ce que tu avais pu constater à plusieurs reprises, mais il ne subissait pas ce qu'on te faisait subir. C'était à se demander si tu n'étais pas vraiment une bête de foire pour vos camarades qui se délectaient et se réjouissaient même de tes crises de panique. Ce n'était pas comme si tu y pouvais quelque chose, c'était incontrôlable. Chaque fois que tu te retrouvais face à un public, quelconque soit-il, tu perdais tous tes moyens pour sombrer dans une panique sans nom qui avait très souvent du mal à passer, même lorsque tu te retrouvais de nouveau seule, tes simples pensées et souvenirs suffisant à la raviver.

Le lendemain, alors que tu entras dans la salle de classe, tes yeux croisèrent ceux de Yoongi. Il t'adressa le même regard que la veille mais, ne sachant pas comment réagir à cela, tu sentis une vague de panique t'envahir. Seulement, chaque fois qu'un contact visuel s'établissait, Yoongi t'adressait ce même regard, et, à force, tu pouvais presque voir une fine courbe étirer ses lèvres.

Plus les jours passaient et plus Yoongi tentait de se rapprocher de toi, à sa manière. Il continuait à t'adresser des regards qu'il s'efforçait de rendre doux, même s'il voyait la panique te gagner à chaque fois. Il restait souvent près de toi, te montrant qu'il était là, que tu n'étais pas seule, mais cela aussi te faisait parfois paniquer, et ce genre de réaction te valait souvent des remarques du type « elle est pire qu'asociale, celle-là ». Seulement, plus le temps passait, et plus tu sentais le jeune homme proche de toi, de ton cœur. Il comprenait ce que tu vivais, ce qui t'arrivait chaque fois que tu te retrouvais face aux autres, cette panique qui t'envahissait. Il avait su te le faire comprendre, alors ta panique s'apaisait peu à peu à chaque contact que vous aviez, que ce soit un regard ou la sensation de sa présence.

Même si vous ne parliez jamais, vous aviez fini par passer la plus grande partie de votre temps ensemble. Finalement, sa présence était rassurante et ses doux regards apaisants. Il vous avait fallu du temps, surtout à toi, mais, dorénavant, vous pensiez à l'autre comme à un ami. Vous parliez même, quand vous étiez seuls. Enfin, Yoongi te parlait et tu lui répondais très rarement, ayant encore beaucoup de mal à prononcer le moindre mot. Chaque étape te demandait un effort considérable pour passer au-dessus de ta panique qui restait toujours présente malgré ton sentiment de bien-être. Elle était juste plus forte, te nouait les entrailles et ne se décidait pas à te laisser tranquille.

Yoongi était devenu le plus précieux des êtres à tes yeux. Il était la seule personne qui te comprenait, la seule qui t'apaisait et t'offrait du réconfort, même si ce n'était que par de simples regards, sa présence et des mots qu'il te disait. Tu avais, depuis peu, ce sentiment d'être spéciale. Pourquoi s'efforcerait-il de te faire la conversation et d'apaiser ta panique s'il n'avait pas grand-chose à faire de toi ? Et ce sentiment te faisait maintenant sourire. Yoongi t'avait fait une remarque à ce sujet, remarque qui avait fait rougir tes joues. « Tu as un joli sourire, » avait-il simplement dit. Il s'était contenté de sourire à son tour en voyant ta réaction, mais il avait réussi quelque chose de bien plus important que de gagner ta confiance, à cet instant, il avait gagné ta voix. Tu ne te contentais plus de lui répondre par de simples mots, tu arrivais à formuler des phrases, de plus en plus longues au fil des jours.

Tu sentais tes sentiments vis-à-vis du jeune homme se renforcer ; il était loin d'être n'importe qui pour que tu n'aies plus peur de le regarder, de lui sourire, de lui parler. C'était comme si, avec lui, tu étais quelqu'un d'autre, et c'était un sentiment que tu chérissais mais que tu gardais enfoui. Seulement, plus les jours passaient et plus tu sentais qu'il fallait lui dévoiler ce sentiment qui t'envahissait chaque fois que tu étais en sa compagnie, chaque fois que tu croisais son regard, chaque fois qu'il te souriait, chaque fois qu'il te parlait. Il te fallait le lui dire pour comprendre totalement ce que tu ressentais pour ce garçon, la seule personne qui pouvait te comprendre, comprendre tes phobies et donc cette panique qui s'évanouissait de plus en plus en sa compagnie. Alors, même si tu eus du mal à trouver les bons mots, notamment parce qu'une toute autre forme de panique t'avait gagnée à cet instant, tu avais finalement réussi à lui dévoiler tes sentiments, comprenant au fur et à mesure que ce que tu ressentais pour lui n'était rien d'autre qu'un puissant amour que tu lui avais explicitement dévoilé. Il avait peut-être fallu plusieurs mois, plusieurs années pour en arriver à ce résultat, mais le plus important était certainement que tu avais su passer au-dessus de tes phobies et paniques pour dévoiler ton amour si fort au seul garçon qui te comprenait et faisait chavirer ton cœur meurtri par tes phobies et le regard des autres.

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Voilà pour toi ♡ Je suis affreusement désolée que ça m'ait pris autant de temps, surtout pour pondre un écrit aussi court, mais j'espère sincèrement que ça t'aura plu, que ça respecte suffisamment ce que tu avais en tête, parce que je n'arrive pas à faire mieux. J'ai vraiment eu du mal à en arriver là, parce que je ne voulais pas bâcler un écrit sur un tel sujet, alors j'espère que le rendu est satisfaisant ! ♡

Merci encore de me lire, de voter, de me faire part de vos avis et de passer des commandes tout le monde 😻

des bisous 😗