Chapitre 35 (2)

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Athénaïs et Ken parvinrent à l'aéroport où la plupart de leurs comparses s'étaient déjà regroupés. Ils arrivèrent en même temps que Hakim et Imen, qui avait aussi souhaité raccompagner son amoureux. Le rappeur algérien à la mine patibulaire lui avait répété que ce n'était pas la peine de le ramener. Une fois n'était pas coutume, la jeune femme à l'abondante chevelure bouclée lui avait tenu tête, malgré sa mine grognonne.

Ces artistes, de véritables globe-trotters ! soupira cette dernière, en couvant son petit ami de ses yeux de chat. Mais on devait les accepter comme ils étaient !...

« Un mois sera vite passé, la réconforta Athénaïs avec une accolade.

— C'est parce qu'elle aime son mec, elle ! chambra Ken avec son chariot, derrière elle. Si je partais six mois, je suis sûr que tu ne verrais aucune différence ! »

La plaisanterie ne prit pas et la Malgache fronça un sourcil désapprobateur.

« C'est injuste, babe. Tu sais que je t'aime, protesta-t-elle d'une voix boudeuse.

— Ah bon ? » fit Ken, malicieux.

Imen glissa un regard vers le couple qui flirtait sans vergogne devant eux, et leva les yeux au ciel. Toujours aussi fusionnels, ces deux-là ! pensa-t-elle, désabusée. Hakim et elle n'avaient jamais eu besoin de se déclarer leur amour toutes les heures, ni d'en faire des démonstrations publiques, pour que l'un eût conscience des sentiments de l'autre. Elle s'étonnait que la presse ne se fût pas encore saisie de la relation qui existait entre les deux artistes rap pour en faire ses choux gras !

Néanmoins, Ken et Athénaïs restèrent sobres dans leur petite joute espiègle, au vu du nombre de personnes qui les entouraient. Ils s'éloignèrent de la troupe pour déposer la valise de Ken en soute.

Demeurés seuls, Ken farfouilla dans son bagage à main sous l'oeil intrigué de sa petite amie. Il en sortit plusieurs clefs réunies grâce à un anneau.

« Tiens, dit-il, en lui présentant le trousseau.

— Pour ton courrier ? » le questionna Athénaïs.

Un sourire tendre étira les lèvres du rappeur.

« Pour que tu puisses t'occuper de mon chat.

— Tu n'as pas de chat.

— Ah, bon eh bien... Pour mes plantes qui n'existent pas, alors. Comme ça, tu pourras aussi en profiter pour squatter chez oim', après tes gardes par exemple, au lieu de te taper tout le trajet pour aller à Courbevoie. »

Athénaïs crut fondre d'amour avec une irrésistible envie de se jeter sur son petit ami. Elle se retint à temps : ils étaient dans un lieu public et n'étaient pas encore prêts à assumer une relation médiatisée.

« C'est trop mignon, Chaton, fit-elle attendrie avant de soupirer : J'ai envie de te prendre dans mes bras, là, c'est horrible de me retenir !

— Mardi, il y a un truc qu'il faut que tu récupères dans la chambre d'ami...

— Ca me fait toujours rire de t'entendre parler de chambre d'ami. C'est un studio, une bibliothèque, un débarras à cartons, un bordel à tout et à rien avec un matelas par terre mais c'est pas une chambre d'ami !

— Oui bref ! Derrière la baffle, y'a un truc pour toi mais t'auras pas le droit de l'ouvrir.

— Ah ouais ? fit Athénaïs, un sourire fripon sur la figure.

— Je veux que tu l'ouvres mardi soir, devant moi, sur Whatsapp.

— Rhô ! râla-t-elle. Et comment tu vas faire, hein ? Il y aura huit heures de décalage !

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