Chapitre 36 (2)

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« Bonne fête, Valentin ! souhaita Athénaïs en croisant un de ses co-internes dans un couloir.

— Merci ! lui retourna le jeune homme aux cheveux bouclés qui avaient viré au châtain clair à cause de l'hiver. T'es où, là ?

— A l'IRM, se lamenta la jeune femme.

— Oh, compatit Valentin. Tu avais prévu quelque chose avec ton mec ?

— Pas grand-chose de spécial mais bon, j'aurais bien aimé sortir plus tôt. Toi, tu es où ?

— A l'écho' ! » fanfaronna son interlocuteur.

Athénaïs siffla, envieuse.

« Profite, va ! fit-elle. Ce sera Juliette qui sera contente. J'espère que tu lui as prévu un truc bien !

— Ouais, un petit restau' sur les quais ! »

Elle approuva le choix de son ami qui ne tarda pas à prendre congé pour ne pas trop faire attendre ses patients. Elle-même rejoignit son poste. Elle n'aurait sûrement fini qu'à vingt-et-une heures, soupira-t-elle, en tombant sur son siège à roulettes.

Pour se donner du courage, elle appela son copain.

« Tu fais quoi ? J'suis déprimée, geignit-elle dès qu'elle devina qu'il avait pris l'appel.

— Allez, pense qu'on va se voir ce soir !

— Oui, mais c'est nul : je sors trop tard !

— Pas grave, ma chérie. Plus vite tu bosses, plus vite on se voit et on passe du temps ensemble. »

Cette phrase suffit à rebooster le moral de la jeune femme à la peau mate.

« Je savais que tu saurais me motiver, fit-elle.

— Courage, babe.

— Tu fais quoi, là, s'enquit-elle.

— Je suis avec les gars : Mo' tourne son clip.

— Ah oui, c'est vrai que c'est aujourd'hui ! Force !

— Ci-mer pour lui, Princesse. »

Quand elle raccrocha, Athénaïs se ressentit à nouveau remontée à bloc pour entamer sa vacation. « A nous deux. » déclara-t-elle en toisant son écran d'ordinateur d'un œil déterminé.

*****

« Atrophie hippocampique de grade Scheltens... 3... » dictait Athénaïs dans son microphone, le cerveau en ébullition.

Le logiciel de reconnaissance vocale fit encore des siennes, ce qui fit pester la jeune femme. Elle arrêta l'enregistrement, saisit sa souris et corrigea « hit authentique » par « hippocampique ». Quelle purge !

Une lumière attira son attention. C'était son portable, avec un SMS de Ken, aperçut Athénaïs. Une adresse dans le XVème. Accompagné d'un code à quatre chiffres et une lettre. Elle comprit dans l'immédiat la signification de ce message, aussi répondit-elle, hilare.

« Tu comptes vraiment me faire monter cinq étages ? »

Il lui renvoya : « Il fait bon, allez fais pas ta princesse ! ;) »

Puis : « T'es trop perspicace, comme meuf. J'en ai marre de ton intelligence ! »

« Tu voulais du challenge, non ? :p »

« Dépêche-toi de te ramener au lieu de te la péter !! »

Athénaïs n'en rajouta pas plus, même si elle aurait pu souligner que c'était lui qui lui jetait des fleurs. Il lui restait une IRM après celle-ci, et elle était rapide à interpréter, constata-t-elle avec soulagement.

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