Bonus - Chapitre 38 (2)

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Athénaïs chercha un serveur du regard. Elle voulait encore manger de ces bouchées à l'avocat et à la crevette charnue. Flûte de champagne à la main, elle envoya un message à Ken afin de faciliter leurs retrouvailles dans cette foule immense et se rendit au buffet où son expédition serait sûrement plus fructueuse. Elle y rencontra à nouveau Di Ferrante en pleine conversation avec une personne qui lui était inconnue. Leurs yeux se croisèrent un furtif instant avant qu'elle ne détournât discrètement la tête, consciente qu'il la déshabillait du regard.

La plupart des hommes se comportait de la même manière à son égard, mais son regard à lui était particulièrement insistant, nota Athénaïs, le sang pulsant dans ses veines. Ses yeux gris d'acier et sa mâchoire aux angles doucement marqués n'étaient pas étrangers au succès qu'il détenait auprès des femmes qui lui tombaient littéralement dans les bras. Il était de notoriété publique qu'Elise Di Ferrante était une femme trompée, mais l'ancienne mannequin ne semblait pas le moins du monde au fait du secret de polichinelle qu'étaient les frasques de son mari.

Alors qu'elle arrivait à sa hauteur, tout en explorant les environs, Athénaïs le sentit qui se retournait vers elle.

« Vous semblez chercher quelque chose. » fit sa voix grave et suave.

Elle ne valait pas la voix rauque de Ken mais... Athénaïs prit le parti de se détendre et de répondre par un aimable sourire.

« A vrai dire, je suis en quête de ces merveilleuses bouchées à la crevette et à l'avocat mais il semble qu'il n'y en ait plus ! lança-t-elle avec un rire charmeur.

- Et votre flûte est vide ! fit remarquer Di Ferrante. Laissez-moi au moins corriger ça... Garçon, s'il-vous-plaît ! »

Le serveur qui passait par là pivota et revint vers eux.

« Mon ami, pourriez-vous servir cette charmante femme, je vous prie... Merci. Madame, permettez-moi de vous présenter Monsieur Thery, rédacteur-en-chef du magazine de mode M***, un très grand ami. »

Di Ferrante détailla avec concision la situation professionnelle de chacun, résumé auquel Monsieur Thery acquiesça distraitement, les yeux rivés sur Athénaïs. Il dévisagea ensuite Di Ferrante qui conversait tranquillement avec elle. Sa nouvelle proie, décela-t-il dans les yeux de son ami, un sourire narquois aux lèvres.

« A vous voir, on aurait pu croire que vous faisiez carrière dans le mannequinat, affirma le directeur artistique.

- Je suis dans le regret de vous dire que vous êtes un vil flatteur, cher Monsieur, répliqua Athénaïs, un sourire au soupçon ironique aux lèvres, ce qui amusa fortement son interlocuteur.

- Ah, ah ! Appelez-moi Silvio.

- Très bien, Silvio.

- Ma chère Athénaïs, je n'ai pas eu le loisir de vous le dire tout à l'heure, mais votre prénom vous sied à merveille. »

La discussion étant bien amorcée, Monsieur Thery attrapa un de ses collaborateurs au vol et s'éclipsa avec quelques mots d'excuses.

Flairant le piège, Athénaïs songea qu'il n'était pas bon pour elle de rester trop longtemps seule avec ce loup aux yeux gris. Elle tenta de trouver une issue pour se dégager de cette situation.

« Vous connaissez cet adage : derrière chaque grand homme se cache une femme. »

Elle feignit de ne pas saisir et afficha un sourire niais.

« Elise est une femme exceptionnelle. » répondit-elle, avec emphase.

Silvio Di Ferrante lut clair dans les yeux d'Athénaïs restés froids. Elle lui résistait. Il se mordit les lèvres avant de baisser le regard en riant. Puis il reporta son attention sur son interlocutrice.

" Non. "Où les histoires vivent. Découvrez maintenant