Chapitre 32 (3)

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Comme attendu, les extravagantes lumières de The Strip éblouirent les trois compères. Ils purent admirer la sœur jumelle de la Tour Eiffel et de la Statue de la Liberté, mais aussi la réplique de l'Arc de Triomphe, ou encore contempler les jets d'eau des fontaines Bellagio et l' « éruption volcanique » de l'hôtel Mirage. Les gigantesques enseignes des grandes marques de distribution et des bars-boîtes, dont les files d'attente étaient d'une longueur effarante, clignotaient dans la nuit de Las Vegas et participaient à ces illuminations toutes plus brillantes les unes que les autres.

Après une heure de balade, la faim se fit ressentir. Ils atterrirent alors dans un des nombreux restaurants ouverts 24H/24.

« C'est ouf ! s'extasia Athénaïs. C'en est presque indécent !

— Tu peux enlever le « presque », je crois, reprit Ken sur le même ton.

— C'est clair ! » fit Mamadou.

Ils traînèrent un peu puis repartirent déambuler sur l'artère principale de la ville. Evidemment, ils finirent au casino. Bien que la ville fût renommée pour être la capitale mondiale du jeu, Athénaïs fut déconcertée de voir autant de gens regroupés d'un commun accord pour perdre de l'argent ensemble. Lorsqu'elle en fit la remarque, les garçons éclatèrent de rire. Puis ils poursuivirent leur chemin vers leur hôtel. Ils prendraient plus le temps de parcourir la ville le lendemain.

Une fois arrivés, Athénaïs leur souhaita bonne nuit et gagna sa chambre. Mamadou coula un regard vers son ami, se demandant quand ce dernier se jetterait à l'eau avec la jeune femme mais Ken n'en fit rien. Alors qu'ils pénétraient dans leur chambre, le Malien finit par partager son avis sur la question :

« Bon, t'attends quoi en fait, avec Say' ? Va la voir, non ? »

Ken se contenta de hausser des épaules en soupirant tandis que l'incompréhension se peignait sur le visage de Mamadou.

« Je ne te suis pas.

— Je ne sais pas si tu as remarqué mais elle me fait la gueule.

— Pas du tout.

— On s'est pris la tête, tout à l'heure, quand tu prenais ta douche. On s'est un peu énervé, voilà. Donc c'est mort pour ce soir. »

Mamadou secoua la tête.

« Tu sais, vous n'avez déjà pas beaucoup de temps ensemble. Alors si vous le passez à vous engueuler...

— Ouais, je sais... Je devrais aller la voir ?

— Ouais, peut-être ?

— OK. »

Poussé par son acolyte, Ken prit toute sa bonne volonté en main. La porte faisant communiquer les chambres étant encore verrouillée, il quitta Mamadou et passa par le couloir pour aller frapper chez Athénaïs qui ne tarda pas à ouvrir. Un sourcil haussé, elle attendit dans l'encadrement, sans l'inviter à rentrer.

« Je suis désolé pour tout à l'heure. »

Elle acquiesça.

« OK. »

Mais elle ne s'écarta pas pour le laisser passer. Ca sentait le roussi, songea Ken sans déceler la raison de la froideur d'Athénaïs. Il s'était excusé, pourtant ! Il pensa abandonner le temps d'une seconde mais il se l'interdit.

« On peut parler ? »

Elle le scruta, circonspecte.

« D'accord... »

Enfin, il put entrer dans la pièce principale où sur le lit, il aperçut un petit micro sur pied relié à l'ordinateur d'Athénaïs, allumé.

« 'tain, tu travailles encore ?

" Non. "Où les histoires vivent. Découvrez maintenant