» Chapitre 3 : Pour Sûr «

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- Linn, où est-ce qu'il est le putain de tampon où on peut genre mettre la date sur une feuille?

Je lève les yeux de l'écran de mon ordinateur pour voir Arthur Shelby qui vient d'entrée à la volée dans mon bureau. Il passe une main sur ses cheveux pour les lisser vers l'arrière et j'attrape le tampon qui l'intéresse sur mon bureau et le lui tends.

- Tiens. Mais si tu n'en as pas, tu peux aussi juste écrire la date à la main sur le papier, ça change rien du tout si c'est tamponné ou...

- Pour sûr que ça change! s'exclame-t-il en prenant l'objet. Ça fait plus pro quand c'est tamponné, donc il faut que je tamponne la date sur tous mes documents à partir de maintenant. Il faut qu'on ait l'air classe, Linn, maintenant que toutes nos affaires sont à 100% légales!

Je ne peux m'empêcher de sourire en le voyant faire fonctionner le tampon à vide et marmonner un «et merde» lorsqu'il a remarqué qu'il vient de tenir le tampon par le côté où est l'encre et s'en mettre sur les doigts.

- Ayons l'air classe, alors, Arthur. Euh... bon, étape une : écrire des dates avec des tampons, ça c'est fait, maintenant étape 2, je dirais... avoir la braguette de son pantalon fermée à son lieu de travail?

- Oh, merde - (Il se dépêche d'aller mettre de l'ordre dans la situation.) désolé, désolé. Euh... merci pour le conseil, ajoute-t-il en faisant demi-tour avant de disparaître dans le couloir. Je te le rends plus tard!

Le temps que je réfléchisse à s'il est trop tard où non de l'appeler pour lui demander s'il peut revenir refermer la porte derrière lui, ses pas se sont tellement éloignés que je ne les entends presque plus. Etant donné qu'il m'est physiquement impossible de me concentrer pour travailler si cette porte n'est pas fermée, je me lève et me dirige jusqu'à la porte et...

- Bonjour, Linn. Comment ça va?

Il me faut un instant pour réaliser que c'est Charlotte Murray qui vient d'apparaître de nulle part dans le couloir. Ses cheveux bruns sont plus cours que comme je les avais en mémoire.

- Qu'est-ce que...

Elle fronce un peu un sourcil sans néanmoins que son sourire ne s'efface.

- Charlotte Murray? se présente-t-elle avec une once de curiosité dans la voix. J'aurais cru que tu allais te souvenir de moi, on a été collègues à la supérette il y a... quatre ans, je crois?

Ah oui, ça aussi. Non, la première chose qui m'a traversé l'esprit, c'est que nous sommes toutes les deux des membres premium du club «les ex de Michael Gray», mais... oui, restons-en à la supérette, je préfère ça.

- Désolée, dis-je finalement, non si si, bien sûr que je me souviens de toi, bien sûr bien sûr! Tu avais un sac Birkin orange.

Je ne sais pas pourquoi j'ai senti la nécessité de faire le point sur sa collection de sacs, mais elle ne me laisse pas le temps de m'apitoyer plus que ça sur mon sort.

- Je l'ai toujours encore, oui. Mais ce n'est pas pour ça que je suis venue... excuse-moi, il n'est pas encore quinze heures - je peux attendre si tu n'as pas encore le temps.

- Euh... on avait rendez-vous à quinze heures? Je crois que j'aurais remarqué si j'avais vu ton nom dans mon agenda...

- Normalement, tu avais rendez-vous avec mon père - George Murray, au sujet des donations pour l'année à venir à la fondation Grace Shelby, c'est bien ça? Il a eu un contre-temps, mais plutôt que de reporter le rendez-vous à Dieu sait quand... (Je lui fais signe d'entrer et elle s'exécute avant d'aller prendre place sur une des deux chaises qui font face à mon bureau.) Je savais même pas que ça allait être avec toi - quand la dame de l'accueil en bas m'a dit «veuillez me suivre, le bureau de madame Pritchard se trouve au premier étage» j'ai eu un de ces bugs...

[ TOME 2 ] Michael Gray » Peaky Blinders AUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant