» Chapitre 16 : Cause toujours, tu m'intéresses «

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J'étais en train de rêver une rêve plutôt étrange lorsque j'ai été réveillée par le bruit d'une porte se claquant.

J'étais en train de rêver que c'était à nouveau mon tout premier jour à Shelby Company Limited, il y a 5 ans de cela, et que j'étais assise dans le bureau de Michael en face de lui. Avant de signer mon contrat, il fallait que je remplisse un formulaire dans lequel je devais mentionner quelle était ma couleur préférée, sauf que je n'arrivais pas à écrire que c'était le bleu. Je ne savais plus comment écrire le «B» de «bleu», mon stylo refusait de coucher cette lettre sur papier.

Je ne saurais jamais si j'ai réussi à écrire le mot ou non, puisque je me suis réveillée juste après.

Il me faut un moment pour me souvenir que je ne suis pas dans mon lit, mais au milieu de nulle part, chez les Petronova. Dans une chambre avec Michael.

J'entrouvre les paupières et mes yeux croisent les siens. A la lumière de la lune, je vois qu'il est allongé juste en face de moi. Tout comme moi, il porte encore les vêtements de la veille. Il a ouvert quelques boutons du haut de sa chemise pour être plus à l'aise.

- Il est quelle heure? je demande d'une voix pâteuse.

Par réflexe, j'ai failli refermer les yeux et rouler sur le côté de façon à me retrouver dans ses bras, mais heureusement, la partie rationnelle de mon cerveau a pris le dessus au dernier moment. Manquerait plus que ça!

- Minuit seize, répond-il après avoir jeté un coup d'œil sur son portable qu'il a en main. Dix-sept, maintenant.

Seulement? J'ai l'impression d'avoir dormi toute une nuit!

- Tu sais où sont les toilettes? je demande en m'asseyant au bord du lit.

- La porte juste en face.

Il a le regard de nouveau rivé sur son portable. La porte juste en face, parfait, ça m'évite de devoir déambuler plus longtemps que nécessaire dans cette maison. Vu les rires et la musique qui se font entendre d'en bas, la fête doit encore être en train de battre de son plein. Peut-être même encore plus qu'avant, vu...

Oh non, pas ça. Pas maintenant.

En me levant, je constate que je viens d'avoir eu la visite d'une très bonne amie à moi. Sérieusement, juste là?

Je suis prise d'une petite vague de panique lorsque je me rends compte que je n'ai pas amené mon sac à main aujourd'hui - ou hier, plutôt - puisque je pensais qu'il allait s'agir d'une petite réunion d'une demi-heure à tout casser, pas d'une soirée pyjama forcée où...

Pas de souci, dame nature, je suis équipée. Je prends les clés de la voiture posées sur la table de chevet et enfile rapidement mes chaussures. Dans la boîte à gants, j'ai toujours une petite pochette de sécurité, pour les cas comme maintenant.

Je sors de la chambre et referme la porte derrière moi. Le couloir est désert et j'aurais aimé que les escaliers en soient autant, mais non. Je dois me faufiler entre deux couples qui ont l'air d'être à fond dans le concept du «vivre dans l'instant présent» et ne remarquent même pas ma présence. Je traverse l'un des salons et par chance, la porte d'entrée est ouverte en grand.

Dehors, j'ai l'impression qu'il fait au moins moins 10 degrés. La voiture n'est pas garée trop loin, mais j'allume quand-même la lumière de mon portable pour pouvoir y voir quelque chose lorsqu'assise sur le siège passager, j'ouvre la boîte à gants et en sors ma pochette.

Je referme la boîte à gants, puis éteins la lumière avant de me remettre sur le chemin du retour. Vite, avant que quelqu'un ne referme la porte et que je me retrouve à devoir sonner pour rentrer quelque part où initialement je ne...

[ TOME 2 ] Michael Gray » Peaky Blinders AUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant